Le clan de l'ours des cavernes
partager avec la jeune pouliche la joie qu'elle éprouvait, le soleil perça les nuages et la plage se mit à
étinceler. J'ai eu tort de penser que ces pierres n'avaient rien de spécial, songea Ayla. Puisque mon totem m'avait fait cadeau de l'une d'elles, j'aurais d˚ me douter que ce n'était pas sans raison. Maintenant que je sais à quoi elles servent, je vois le feu qui vit à l'intérieur de chacune d'elles.
Après avoir réfléchi à ce qui venait d'arriver, elle se demanda Pourquoi moi ? Dans quel but mon totem m'a-t-il montré ça ? La première fois, le Lion des Cavernes m'a donné cette pierre pour me dire que mon fils vivrait.
que désire-t-il me faire comprendre maintenant ?
Repensant à l'étrange prémonition qu'elle avait eue lorsque son feu s'était éteint la nuit précédente, elle se mit à frissonner. A nouveau, elle éprouvait le même sentiment. Mais il lui suffit de jeter un coup d'oeil aux quatre feux qui br˚laient sur la plage pour oublier aussitôt ses craintes.
- Holà ! Holà ! cria Jondalar en courant vers la rive.
Il se sentait si soulagé ! Il avait failli renoncer mais, en entendant cette voix inconnue, il avait aussitôt repris espoir. Il ne se posait même pas la question de savoir si ces étrangers risquaient de se montrer hostiles. Tout valait mieux que de se retrouver seul et sans aide alors que Thonolan était en train de mourir.
L'homme qui l'avait salué ne semblait nullement mal disposé : il était en train de soulever un rouleau de cordage fixé à l'une des extrémités de l'étrange oiseau aquatique. Maintenant que celui-ci s'était rapproché, on voyait clairement qu'il s'agissait d'une embarcation.
L'homme lança la corde à Jondalar. Celui-ci la rata et il entra dans la rivière pour la récupérer. Deux autres hommes sautèrent alors dans l'eau qui leur arrivait en haut des cuisses et halèrent le bateau à l'aide d'une seconde corde. Voyant que Jondalar ne savait pas quoi faire de l'amarre, l'un d'eux la lui prit des mains et, après avoir rapproché l'embarcation de la rive, il l'enroula autour d'un arbre. L'autre amarre fut fixée à la branche d'un grand arbre tombé au bord de l'eau et à demi submergé.
quittant l'embarcation, un quatrième homme sauta sur le tronc d'arbre pour vérifier sa stabilité et prononça quelques mots incompréhensibles. On lui fit passer une passerelle qui ressemblait à une échelle et il la posa sur le tronc. Un curieux personnage s'approcha alors de la passerelle. Soutenu d'un côté par une femme, de l'autre par le quatrième homme, il descendit sur le rivage.
Manifestement, il iiispirait le plus grand respect et son maintien était impérieux, mais il y avait en lui, de plus, quelque chose d'insaisissable, d'ambigu qui étonna Jondalar. Ses longs cheveux blancs étaient attachés à
hauteur de la nuque, son visage ridé par les ans était glabre - ou rasé de près - mais il avait le teint frais et lumineux, comme seuls ont les êtres jeunes. Il possédait de fortes m‚choires et un menton saillant. Mais peut-
être n'était-ce que le reflet de sa force de caractère ?
Sur un signe de ce mystérieux personnage, Jondalar sortit de l'eau et s'approcha. Il s'arrêta en face de l'inconnu et examina à nouveau ce visage qui lui souriait d'un air compatissant et ces yeux à la couleur indéfinissable, ni gris ni bruns. quelque chose lui échappait. Et soudain il réalisa ce qu'impliquait la présence de ce personnage dont il essayait vainement de déterminer le sexe.
Sa taille intermédiaire - il était trop grand pour être une femme, un peu petit pour être un homme - ne lui apprenait rien. Les détails anatomiques de son corps etaient cachés sous des vêtements informes et volumineux. Rien dans sa démarche ne permettait de répondre à la question que Jondalar se posait. Mais plus il était perplexe, et plus il se sentait soulagé. Il avait déjà entendu parler de ces êtres qui héritaient d'un certain sexe à
la naissance, mais qui possédaient les penchants de l'autre. Ils n'appartenaient à aucun des deux sexes ou aux deux à la fois et, en général, allaient rejoindre les rangs de Ceux qui Servent La Mère.
Possédant à la fois les éléments masculins et féminins, ils bénéficiaient des pouvoirs appartenant aux deux sexes et avaient la réputation d'avoir d'extraordinaires dons pour guérir.
Jondalar était loin de chez lui et il ignorait les coutumes de ce peuple mais, pour lui, il ne faisait aucun
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