Le clan de l'ours des cavernes
jusqu'à ce que sa tête soit couverte de longues tresses. Elle remua alors la tête en souriant, étonnée par cette sensation toute nouvelle. Les tresses qui encadraient son visage la gênaient un peu et, comme elle n'arrivait pas à les faire tenir derrière ses oreilles, elle finit par les replier et les attacha sur le devant, un peu au-dessus de son front. Celles qui retombaient sur ses épaules et dans son dos ne la gênaient pas et elle les laissa pendre librement.
Au début, ce fut la nouveauté de la chose qui lui plut. Mais très vite elle se rendit compte que porter des tresses était aussi bien pratique : ses cheveux restaient en place et elle n'était plus sans cesse obligée de repousser en arrière les mèches qui lui tombaient dans les yeux.
Peu de temps après qu'elle eut adopté cette nouvelle coiffure, elle dut s'occuper à nouveau de son approvisionnement en eau car elle avait entièrement utilisé le tas de neige qui se trouvait à côté de la caverne.
Il était inutile qu'elle recommence à casser de la glace car la neige était tombée en si grande quantité qu'il y avait maintenant un peu partout des congères. quand elle examina celles qui se trouvaient juste en dessous de la caverne, elle s'aperçut qu'à cet endroit la neige était couverte de cendres et de suie qui provenaient de son feu. Elle se mit alors à remonter la rivière pour trouver un endroit o˘ la neige serait propre.
Elle avançait avec précaution sur la surface gelée du cours d'eau et, lorsqu'elle se retrouva à l'entrée de l'étroite gorge, au lieu de ramasser la neige qu'elle était venue chercher, elle continua à marcher, poussée par la curiosité. C'était la première fois qu'elle explorait cette partie de la rivière. Le courant y étant plus fort, elle ne s'y était encore jamais aventurée. A l'intérieur de la gorge, le froid avait gelé l'eau projetée contre les parois, construisant des édifices de glace fantastiques, dignes d'un pays de rêve. Ayla souriait de plaisir en contemplant ces formations merveilleuses, sans savoir qu'elle allait bientôt découvrir un spectacle encore plus étonnant.
Cela faisait déjà un bon moment qu'elle marchait et elle songeait à faire demi-tour car il faisait très froid au fond de cette gorge privée de soleil. Elle décida donc qu'elle n'irait pas plus loin que la prochaine boucle de la rivière. Mais arrivée là, elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil de l'autre côté et s'arrêta, médusée. Les deux parois de la gorge se rejoignaient, formant une haute falaise rocheuse dont le sommet arrivait à la hauteur des steppes et le long de laquelle descendait une cascade gelée d'un blanc éblouissant.
Cette sculpture de glace était d'une telle splendeur qu'Ayla en eut le souffle coupé. Elle avait l'impression que la force de l'eau emprisonnée par la main de l'hiver était sur le point de se précipiter sur elle. La tête lui tournait et elle restait pourtant sans bouger, clouée au sol par la magnificence du spectacle et le corps parcouru de frissons. Avant de faire demi-tour, elle crut apercevoir une goutte d'eau à l'extrémité d'une des chandelles de glace et frissonna de plus belle.
Ce fut le vent qui réveilla Ayla. Ouvrant les yeux, elle regarda vers l'entrée de la caverne et constata alors que la peau d'aurochs s'était en partie détachée et battait contre un des pieux. Après avoir réparé le brise-vent, elle avança la tête au-dehors pour voir quel temps il faisait.
- Il fait meilleur, Whinney, annonça-t-elle. Je suis s˚re que le vent est un peu moins froid.
Whinney remua les oreilles et la regarda avec l'air d'attendre quelque chose. Mais Ayla ne proposait rien de précis, elle ne faisait que lui parler. Elle n'avait pas fait de geste ni produit de son qui exige‚t une réponse de la pouliche : elle ne lui avait pas fait signe de s'approcher ou de s'en aller, elle ne lui annonçait pas qu'il était temps de venir manger, et le message qu'elle venait d'émettre n'indiquait pas qu'elle ait l'intention de l'étriller ou de la caresser. Considérant Whinney comme une amie et une compagne, Ayla ne l'avait pas dressée. Mais celle-ci commençait à comprendre que certains sons et signaux étaient associés à des activités bien particulières et elle s'était mise à y répondre de la manière qui convenait.
Et Ayla, elle aussi, commençait à comprendre le langage de Whinney. Ayant l'habitude du langage par signes, il lui suffisait
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