Le clan de l'ours des cavernes
effrénée à travers les plaines.
Ses longues tresses volant derrière elle, les yeux brillants d'excitation, un sourire fou sur le visage, elle était en proie à une sorte d'ivresse.
Mais le plus impressionnant, c'était qu'un animal sauvage, dont le regard fiévreux et les oreilles rabattues dénotaient une frénésie d'une autre nature, partage avec elle cette folle équipée.
quand, après avoir parcouru un large cercle, elles revinrent vers la rivière, Ayla arrêta Whinney, puis, sautant au bas de sa monture, elle termina le trajet en courant.
Lorsqu'elle eut retrouvé son souffle, elle s'approcha de la fosse, récupéra l'épieu planté dans le cou du renne et siffla Whinney. La jument montrait des signes d'inquiétude et Ayla dut la calmer avant de pouvoir lui passer le harnais. Puis elle la guida jusqu'au bord de la fosse. N'ayant ni bride, ni licou, elle était obligée de cajoler la jument pour l'inciter à obéir.
quand Whinney se tint tranquille, elle attacha l'extrémité des cordes aux bois du renne.
- Tire, Whinney, dit-elle pour encourager la jument. Comme lorsque tu tirais le rondin.
Whinney fit quelques pas en avant, sentit la résistance et recula aussitôt.
Ayla insistant, elle recommença à avancer et se pencha en avant quand les cordes du harnais commençèrent à se tendre. Petit à petit, Ayla l'aidant du mieux qu'elle pouvait, la jument réussit à sortir le renne de la fosse.
Ayla était folle de joie : au moins, elle ne serait pas obligée de découper le renne à l'intérieur de la fosse. Whinney allait-elle accepter de ramener le renne jusque dans la vallée et en aurait-elle la force ? La jeune femme n'en savait rien et elle désirait agir par étapes. Elle commença donc par emmener la jument au bord de la rivière pour qu'elle puisse se rafraîchir, puis elle plaça un des paniers à l'intérieur de l'autre, attacha les épieux et arrima le tout sur son dos. Gênée par son chargement, elle dut grimper sur un rocher pour pouvoir monter
sur Whinney. Elle avait retiré ses chausses et releva le bas de son vêtement en fourrure au moment o˘ elle s'engageait avec Whinney dans la rivière.
En temps normal, à cet endroit, il était facile de traverser à gué et c'est d'ailleurs pour cette raison que les rennes avaient instinctivement choisi ce passage. Mais le niveau de la rivière avait monté à cause de la pluie et le courant était si rapide que Whinney dut faire attention o˘ elle posait les pieds. Une fois dans l'eau, le renne se mit à flotter, ce qui facilita la progression de la jument. Ce bain eut aussi l'avantage de débarrasser l'animal de la boue et du sang qui le recouvraient et arrivé sur l'autre rive, le renne était propre.
Lorsque Whinney sentit à nouveau une résistance, elle refusa d'avancer.
Ayla descendit et l'aida à tirer le renne sur une courte distance. Elle défit alors les cordes qui le retenaient à la jument. Avant de se mettre en route pour rejoindre la vallée, elle devait accomplir une t‚che qui ne pouvait attendre. Avec une lame en silex, elle trancha la gorge du renne, puis elle fit une longue incision en ligne droite qui partait de l'anus et rejoignait la gorge en passant par l'estomac, la poitrine et le cou.
L'index posé sur le dos de la lame, elle avait introduit le bord tranchant juste en dessous de la peau. Si cette première incision était faite correctement, sans toucher à la chair, il serait beaucoup plus facile ensuite de dépouiller l'animal.
L'incision suivante, plus profonde, lui permit d'enlever les entrailles.
Elle lava dans la rivière les organes qu'elle comptait utiliser -
l'estomac, l'intestin et la vessie - et les replaça dans la cavité
abdominale avec les parties comestibles.
Elle alla chercher une grande natte roulée dans l'un des paniers, la déploya sur le sol et, non sans mal, réussit à y placer le renne. Elle rabattit les deux extrémités de la natte par-dessus la carcasse et la ficela solidement avec des cordes. Puis elle attacha les deux extrémités du harnais de Whinney à ces cordes. Elle remit les paniers en place sur les flancs de la jument, plaça les épieux dans leur support et vérifia que le tout était solidement arrimé. Puis elle remonta sur le dos de Whinney.
quand, pour la troisième fois, elle dut descendre de sa monture pour libérer son chargement d'un obstacle qui entravait sa progression rocher ou buisson - elle se dit qu'il valait mieux marcher à côté de Whinney. A
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