Le clan de l'ours des cavernes
à
condition qu'il ne s'agisse pas d'une pluie diluvienne.
Après avoir mangé des galettes de voyage, elle se fit une infusion qu'elle but avec plaisir. Comme sa tente était toujours mouillée, elle la plaça près du feu pour qu'elle finisse de sécher pendant la nuit. Pourvu qu'il ne se remette pas à pleuvoir, se dit-elle en jetant un coup d'oeil aux nuages qui, à l'ouest, masquaient les étoiles. Et après avoir donné à
Whinney une tape affectueuse, elle s'enveloppa dans sa fourrure.
Il faisait sombre. Ayla était étendue sans bouger et elle était tout ouÔe.
Whinney remuait et soufflait doucement. La jeune femme s'assit pour regarder autour d'elle. Le son qu'elle entendit lui fit courir un frisson dans le dos. Et elle comprit ce qui l'avait réveillée. Bien qu'elle l'e˚t rarement entendu, elle sut aussitôt que le rugissement appartenait à un lion des cavernes, qui se trouvait de l'autre côté de la rivière. Whinney se mit à hennir nerveusement et Ayla se leva.
- Tout va bien, Whinney, dit-elle en ajoutant du bois dans le feu. Ce lion est loin d'ici.
Ce devait être un lion que j'ai entendu la dernière fois que nous étions ici, songea-t-elle. Ils doivent vivre non loin de l'autre rive. Eux aussi vont chasser le renne quand le troupeau traversera. Heureusement qu'il fera jour quand nous serons obligées de traverser leur territoire. J'espère que les rennes nous auront précédées et que les lions seront rassasiés. Je vais faire une infusion et me préparer.
Le ciel était en train de rosir à l'est quand Ayla eut terminé de tout ranger à l'intérieur de ses paniers et de sangler Whinney. Elle plaça un épieu dans chaque panier et serra les attaches qui les retenaient. Puis elle monta sur Whinney et s'installa devant son chargement entre les deux épieux en bois dont les extrémités pointaient vers le ciel.
Elle revint sur ses pas et fit un grand cercle pour se retrouver à
l'arrière du troupeau de rennes qui s'approchait de la rivière. Elle poussa Whinney jusqu'à ce qu'elle aperçoive les jeunes m‚les, puis elle ralentit et adopta la même allure que les rennes. Installée sur le dos de la jument, elle voyait parfaitement l'ensemble du troupeau. Elle remarqua que le renne de tête ralentissait l'allure en s'approchant de la rivière et qu'il reniflait la voie o˘ elle avait creusé la fosse. Un courant d'anxiété se propagea dans le troupeau, gagnant les bêtes qui se trouvaient à l'arrière si bien qu'Ayla elle-même en eut conscience.
Lorsqu'elle vit que le renne de tête pénétrait au milieu des buissons (lui bordaient la berge et qu'il allait s'engager dans la seconde voie, elle -qe dit que le moment était venu d'agir. Elle respira profondément, se pencha en avant pour que Whinney accélère et poussa un hurlement féroce.
Le dernier renne du troupeau bondit en avant, dépassant les bêtes qui se trouvaient devant lui. En voyant arriver ce cheval au galop et en entendant les cris que poussait Ayla, les autres rennes firent de même et se précipitèrent vers la rivière. Aussi effrayés soient-ils, la plupart évitaient d'emprunter la voie o˘ elle avait creusé la fosse et ceux qui s'y aventuraient sautaient par-dessus ou faisaient un bond de côté pour éviter le piège.
Ayla pensait avoir perdu la partie quand, soudain, elle remarqua une agitation au sein du troupeau en fuite. Puis elle crut voir une des ramures disparaître et elle s'aperçut qu'à cet endroit les rennes s'agitaient et s'écartaient de plus belle. Tirant d'un coup sec ses deux épieux de leurs supports, elle se laissa glisser de sa monture et courut à toute vitesse vers cet endroit. Les yeux fous, enfoncé jusqu'à mi-corps dans la boue au fond de la fosse, un renne essayait vainement de sauter. Cette fois-ci, Ayla prit le temps de viser. Elle enfonça son epieu dans le cou du renne et sectionna une artère. Le jeune m‚le à la magnifique ramure s'affaissa au fond du trou, tué sur le coup.
C'était fini. Terminé. Et tellement plus facile qu'Ayla l'avait imaginé Les préparatifs avaient été longs et lui avaient demandé beaucoup de réflexion et d'efforts. La chasse, en revanche, ne lui avait posé aucune difficulté
et elle sentait encore en elle un trop-plein d'énergie et une tension qu'elle avait besoin d'extérioriser.
- Whinney ! Nous avons réussi ! lança-t-elle à la jument en criant et en gesticulant.
Puis elle sauta sur le dos de Whinney et se lança dans une course
Weitere Kostenlose Bücher