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Le Coeur de la Croix

Le Coeur de la Croix

Titel: Le Coeur de la Croix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Camus
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touuutes sooortes de choooses
mauvaaaaises…
    Alors qu’ils s’en allaient, Massada s’approcha en boitillant
de Morgennes. Il avait un cadeau à lui remettre :
    — C’est une touffe de poils de Carabas que j’avais
gardée avec moi… J’espère qu’elle te portera chance, dit-il d’une voix
empreinte de tristesse.
    Simon salua Massada de loin, tandis que Morgennes prenait la
touffe de poils et la mettait dans son aumônière.
    — Merci, Massada.
    Contre toute attente, il serra le petit homme sur son
cœur :
    — Tu m’as trahi, tu as fait bien des choses ignobles,
mais aujourd’hui tu as payé… Va en paix, si tu peux…
    Puis il partit. Massada le regarda s’éloigner, les yeux
pleins de larmes. Il eut alors un geste irrépressible, dont il ne se rendit pas
compte sur le moment : il avait fait un signe de croix.
     
    *
     
    — Je ne comprends pas, dit Ridefort, ce qui est passé
par la tête d’Héraclius…
    — Ses rêves de gloire, répondit Châtillon. Mais comme
toujours avec lui, sa lâcheté a fini par gagner. Enfin, nous avons maintenant
la Vraie Croix, c’est l’essentiel. Vous me ferez penser à remercier Morgennes.
    En effet, à ses côtés, Kunar Sell tenait dans ses bras la
Vraie Croix – du moins celle que Morgennes avait remise à Balian d’Ibelin.
    Peu après être rentré en ville, et malgré l’heure tardive,
Balian avait immédiatement convoqué les principaux notables de Jérusalem, dont
Héraclius et Châtillon. En voyant le Saint Bois dans les bras d’Ernoul,
Héraclius avait pâli de jalousie : l’objet qu’il avait tant convoité,
qu’il avait tant cherché, entre les mains d’un autre ! Et, qui plus est,
d’un homme qui n’avait jamais rêvé mieux que d’être un écuyer, sa vie
durant !
    Le patriarche avait si bien fait que Balian avait accepté de
lui remettre la Vraie Croix afin qu’il la restituât à son foyer
d’origine : le Saint-Sépulcre.
    — C’est sa maison ! La seule, la vraie !
avait glapi Héraclius d’une voix suraiguë.
    Ainsi, tous les Hiérosolymitains pourraient la contempler et
savoir que Dieu ne les avait pas complètement abandonnés.
    — Je me charge de l’y convoyer, avait proposé
Châtillon. Mes hommes sont tout désignés pour ça, vous pouvez nous faire
confiance !
    N’osant protester, Héraclius avait laissé Châtillon
s’emparer du Saint Bois, puis, las, sentant que de toute façon Dieu s’était
détourné de lui, il s’en était retourné à ses préoccupations premières :
organiser sa fuite, maintenant qu’on savait que Saladin les laisserait selon
toute vraisemblance quitter en vie la ville. Ce n’était plus qu’une question
d’heures, et d’argent.
    « Au moins, pensait Héraclius, je serai loin quand ce
fou de Châtillon ira réveiller les Enfers ! »
    Ce en quoi il se trompait. « Le fou » allait
mettre son plan à exécution sur-le-champ.
     
    Un sourire narquois naquit sur les lèvres de Châtillon, qui
s’enfonçait dans les entrailles de la Moriah à l’aide d’un monte-charge
actionné par une roue immense, où tournaient quatre de ses hommes. Il était
accompagné de Gérard de Ridefort, de Bernard de Lydda, de Wash el-Rafid, de
deux arbalétriers et de six Templiers blancs, dont Kunar Sell. Ils étaient donc
douze à faire le voyage jusqu’au plus profond des souterrains de la colline,
d’où ils remonteraient, en compagnie d’al-Afdal, vers le dôme du Rocher. Là,
sur la pierre où Dieu avait arrêté le bras d’Abraham avant qu’il ne lui
sacrifiât son fils, il égorgerait ce que le Glaive de l’Islam avait de plus
précieux. Et, si Dieu n’appréciait pas, il ferait pire, un peu plus bas, dans
d’autres souterrains.
    Châtillon les avait parcourus plusieurs fois, en compagnie
d’Héraclius, de ses fils et de Gérard de Ridefort. Bernard de Lydda profita de
cette occasion pour expliquer :
    — Les églises, les mosquées construites à la surface de
l’esplanade ne sont que les résurgences de temples plus anciens encore, où l’on
priait des dieux aujourd’hui oubliés. Il est étonnant de voir à quel point nos
édifices religieux communiquent entre eux par des passages secrets, dont on
sait qu’ils les ont précédés – et non suivis, contrairement à ce qu’on
croit. Par exemple, un boyau permet d’aller des sous-sols du dôme du Rocher à
ceux du Temple du roi Salomon, où sont les Templiers. Un autre relie, dit-on,
le Saint-Sépulcre à la

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