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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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où la stupeur se mêlait à l’offense. Il était déjà loin qu’elle restait encore figée sur place, incapable d’émettre un son. M me  de Sommières ironisa :
    — Où est votre sens de la psychologie, Plan-Crépin ? Vous qui aimez tant l’histoire, vous devriez parcourir celle de Venise : elle vous apprendrait que chez les Morosini on a l’oreille plutôt chatouilleuse !
    — Mais il ne m’a jamais parlé sur ce ton, gémit-elle, près de pleurer.
    — Cela veut dire qu’il y a un commencement à tout !
     
    Après une brève visite chez Vidal-Pellicorne pour savoir quand il avait quitté les lieux, Aldo alla rendre sa voiture à la maison de location puis, avisant un fleuriste dans le voisinage, acheta un bouquet d’œillets roses et de mimosa fraîchement débarqués de la Côte d’Azur et revint l’offrir à sa victime avec ses excuses. Du coup, celle-ci en pleura. Pour la consoler, il l’embrassa mais elle sanglota de plus belle en balbutiant qu’il ne fallait pas…
    — Il ne fallait pas quoi ? émit la marquise, agacée. Vous offrir des fleurs ou vous embrasser ?
    — Le… le baiser suffisait ! Ce joli bouquet va se faner tout seul puisque nous partons après-demain… En outre, cela fait double emploi. Dans… dans le langage des fleurs, l’œillet signifie « je vous envoie des baisers » !
    — La prochaine fois, il vous apportera des cactus !
    Le surlendemain au soir, on s’embarquait en gare d’Austerlitz à destination de Biarritz. Aldo s’était accordé le temps d’une visite chez le joaillier Chaumet puis, dans la journée même, il avait vainement tenté de rencontrer le commissaire Langlois, momentanément absent de Paris ainsi que le lui expliqua l’inspecteur Lecoq qu’il dérangeait visiblement :
    — Que lui vouliez-vous ?
    — Savoir s’il avait des nouvelles de New York.
    — Pourquoi ? Il devrait en avoir ?
    — Si vous ne le savez pas, ce n’est pas à moi de vous en parler. Cela dit, ajouta-t-il sans laisser le jeune policier placer une parole, je venais informer M. Langlois de mon départ pour Biarritz.
    — Vous y restez longtemps ?
    — Je n’en ai pas la moindre idée. Je vous salue, inspecteur !
     
    Le feu arrière rouge du train venait juste de disparaître dans la brume du soir quand Alcide Truchon, de l’agence « L’œil écoute », se précipita au buffet de la gare d’Austerlitz, commanda un sandwich, un café et un numéro de téléphone qu’il attendit sagement en mangeant l’un et en buvant l’autre, qu’il fit suivre d’une seconde ration, accompagnée cette fois d’un verre de calvados. Au bout d’un moment, enfin, il eut la communication. Il entendit une voix d’homme légèrement enrouée :
    — Alors, où en êtes-vous ?
    — À la gare d’Austerlitz. Il vient de monter dans le sleeping pour Biarritz avec la vieille marquise et sa secrétaire. Je voudrais savoir si j’y vais aussi ?
    — C’est peut-être un peu tard pour le demander, non ?
    — Je m’en tiens à vos consignes… et le train suivant est à sept heures quinze. De plus vous m’avez dit…
    — Je sais ce que je vous ai dit ! Inutile de vous déplacer. Rentrez chez vous et attendez des instructions en cas de besoin.
    — Vous êtes satisfait ?
    — Je ne suis pas mécontent.
    Et sur cette litote on raccrocha. Alcide Truchon en fit autant avec un soupir de soulagement. Il avait beau aimer son métier et y être apprécié, il arrivait toujours une période où l’on éprouvait la nécessité de prendre du repos. Ce soir c’était le cas : ce diable d’homme l’avait mis sur les genoux… Il paya ses consommations et s’en alla chercher un taxi en anticipant le bain de pieds au sel de mer où il ne tarderait pas à tremper ses extrémités douloureuses…
     
    En dépit de l’atmosphère pesante dans laquelle ils vivaient depuis le mariage, les trois voyageurs la sentirent s’alléger en arrivant à destination. Sous le beau soleil qui caressait les grandes vagues vertes de l’océan, c’était un bonheur de découvrir le foisonnement des genêts jaunes sur la lande que terminait l’entassement des rochers roses. La lumière, en ce matin de jeune printemps, avait quelque chose d’allègre, convenant parfaitement à la semaine de fête qui venait de s’ouvrir et au cours de laquelle la fine fleur d’une partie de l’Europe allait faire assaut d’élégance et de faste…
    Il y avait à peine un siècle

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