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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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templiers
qui s'étaient égarés et erraient dans le désert. Ils ne sont onc redevenus
eux-mêmes : ils ont des crises de folie comme s'ils avaient été frappés
par des coups de lune. Ils délirent et divaguent, puis redeviennent aussi raisonnables
et sensés que n'importe qui. Je pense que Joachim a reçu la visite de
quelques-uns de nos frères. Ils se rendraient volontiers dans un endroit comme
celui-ci pour chercher abri et protection. Ils peuvent lui avoir parlé de moi
et d'autres et avoir ainsi ravivé ses souvenirs de l'époque où il était
templier. Ah bah ! Il est plutôt inoffensif.
    Je contemplai le
crucifix. L'histoire de Joachim sur le basilic me remémorait avec force ce que
Chapeleys avait écrit. Faisait-il allusion au basilic ou à autre chose ?
On frappa à la porte et le supérieur entra. Homme au visage gris, il portait la
bure noire des augustins. Il esquissa une bénédiction, me dévisagea, puis se
tourna vers Demontaigu.
    — Il
semblerait que vous soyez venu voir maître Highill ?
    — Est-il là ?
m'enquis-je, forçant ainsi le prieur à s'adresser à moi.
    — Il
l'était, répondit-il, du moins jusqu'à hier.
    Je me levai.
    — Mon
frère, nous sommes céans au nom du roi. Nous avons mandats et lettres, si vous
désirez les voir. Où est maître Highill ?
    Le prieur me
regarda de pied en cap.
    — Dans sa
chambre.
    Je domptai mon
courroux.
    Demontaigu tira
à moitié son épée, puis la rengaina. Le glissement de l'acier fit sursauter
notre hôte qui ferma les yeux et prit une profonde inspiration.
    — Je vous
présente mes excuses. J'ai passé la plus grande partie de la nuit debout.
    Il ouvrit les
yeux, se tourna vers le crucifix et se signa.
    — Hier
soir, maître Highill a reçu la visite d'une nonne franciscaine venue du couvent
des clarisses, c'est en tout cas ainsi qu'elle s'est présentée. Il avait été
malade et se trouvait dans sa chambre. La religieuse s'est enfermée avec lui
puis est partie. Plus tard, alors que l'un des frères faisait sa ronde avant
qu'on mouche les chandelles, il a frappé à l'huis de maître Highill et, n'obtenant
pas de réponse, il est entré. Il a d'abord cru que maître Highill dormait
profondément, mais, en lui prenant le pouls au niveau du cou, il a compris
qu'il était mort.
    — À quelle
heure cette nonne est-elle venue ?
    — Oh...
juste avant complies. Elle a déclaré vouloir voir maître Highill. Elle a
prétendu être une de ses lointaines parentes et avoir ouï dire qu'il était
malade, ce qui était vrai. Nous l'avons conduite à sa chambre et l'y avons
laissée. Vous comprenez...
    Le supérieur eut
un geste d'impuissance.
    — Quel tort
peut causer une religieuse ?
    — Pensez-vous
que maître Highill a été assassiné ? s'enquit Bertrand.
    — Je ne
sais. Il n'y avait point trace de violence. La coupe qu'il gardait sur la table
près de son lit avait été nettoyée et séchée. Il aimait son gobelet de vin. Il
vaudrait mieux que vous vous rendiez compte par vous-même.
    Arrivé à la
porte, il se retourna.
    — Il y a
autre chose. Maître Highill était âgé et frêle, aussi son trépas n'a-t-il pas
provoqué de soupçons. Pourtant, quand nous avons entrepris de dresser une liste
de ses biens, nous avons découvert que, en fait, tout avait disparu. Nous
savons qu'il possédait un psautier, quelques registres, toutes ces petites
choses qu'un vieil homme rassemble au fil des ans... il n'y avait plus rien.
    Il nous fit
sortir de la petite pièce et passer par des couloirs chaulés et bien
entretenus. Le prieur était un fort bon physicien. Nulle jonchée n'encombrait
les parquets cirés ; tout était net ; des pots d'herbes et des
pomandres odorants pendaient aux murs ou aux poutres. Nous tournâmes et je
m'arrêtai. Je sentais cette même fragrance, fleurie et douce, que j'avais
respirée dans l'haleine de Guido.
    — Messire,
quelle est cette odeur ?
    Il revint sur
ses pas.
    — De la
lavande...
    — Oui, oui,
je reconnais celle-là, mais dessous, l'autre ?
    — De la
violette écrasée. Il nous en reste un peu de l'été dernier. Nous la trouvons
très efficace contre la puanteur et les effluves infects.
    — Bien sûr !
De la violette ! m'exclamai-je en souriant. Je le remerciai et nous
repartîmes.
    Les bâtiments de
l'hôpital étaient érigés autour d'un cloître et la chambre de Highill, rien de
plus qu'un étroit réduit, donnait sur celui-ci. Comme partout, le parquet était
récuré

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