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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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soudain du
croquis de Chapeleys avec la lettre P au milieu.
    — Pembroke,
murmurai-je. Winchelsea a prétendu que les ancêtres du comte de Pembroke sont
enterrés dans cette église.
    — C'est
vrai, répondit Demontaigu, mais pas sa famille directe ; il s'agit plutôt
de celle de William Marshal et de ses descendants, qui furent les premiers à
porter le titre de Pembroke.
    — Et quand
l'église du Nouveau Temple a-t-elle été saisie ?
    — En
janvier dernier.
    — Et
Langton, quand l'a-t-on arrêté ?
    Plus tôt, à
l'automne.
    Donc le vieux
roi est mort en juillet dernier, et Langton était son argentier.
    Mes idées se
bousculaient et je tentai de maîtriser mon excitation.
    — Qui avait
la charge de l'église du Nouveau Temple, qui en était le précepteur, le maître ?
    — Vous le
savez bien, Mathilde ! William de la More : il est aux arrêts chez
lui, à Cantorbéry.
    Je me mordis les
lèvres pour cacher ma fébrilité devant cette première lueur qui perçait les
mystères opaques qui nous environnaient. Bertrand vit bien que j'étais perdue
dans mes pensées, mais je n'osais pas les formuler, obéissant à une technique
que m'avait apprise mon oncle : réfléchir, organiser et ne jamais agir
trop vite. J'embrassai Bertrand sur la joue avec distraction et quittai sa
chambre en faisant semblant, comme cela m'arrivait souvent, d'emporter un sac
de documents que m'aurait remis un clerc de la reine. Je descendis dans la
cour. La journée s'annonçait fraîche et calme. Le soleil devenait plus chaud,
le ciel plus pur. J'entendis qu'on m'appelait. Robert, le palefrenier, vêtu de
futaine noire, un tablier de cuir lui battant les jambes, sortit en hâte d'une
des remises. Il m'informa qu'il avait inspecté les sabots des chevaux. Essuyant
ses mains boueuses sur son tablier, il me demanda s'il pouvait me parler.
J'acquiesçai. Son visage luisait de sueur sous ses cheveux hirsutes. Hors
d'haleine, il me remercia de l'avoir aidé et se tâta le cou avec précaution.
    — J'ai bien
cru qu'on me pendrait, madame.
    — Vous avez
eu de la chance, Robert. Vous avez tiré votre dague contre un officier royal
dans le palais du souverain : c'est félonie.
    Robert reconnut
avec bonne humeur sa stupidité et me pria de l'accompagner dans l'appentis :
il avait un présent, un cadeau pour moi. Toujours distraite, j'acceptai. Nous
entrâmes dans l'obscurité tiède et confinée, passâmes devant les stalles et
pénétrâmes dans un petit réduit sommairement meublé. Sur un vieux tonneau en
guise de table brillait une lanterne de corne bossuée. Robert sortit son
poignard, l'inséra entre deux planches de bois fixées au mur et força la barre
qui était derrière. Il me sourit par-dessus son épaule.
    — Je sais
faire, m'expliqua-t-il.
    La petite niche,
creusée dans le mur de pierre, servait de coffre-fort. Robert y prit quelque
chose, repoussa l'une des planches d'un coup sec, puis l'autre, sur laquelle
était cloué l'épar de bois. Je l'observai avec curiosité en le voyant user de
son couteau pour agrandir la fente et s'assurer que la barre était bien
retombée sur son tenon. Cela me rappelait les volets de la fenêtre au Secret
de Salomon . Robert, tout à son cadeau, ouvrit la main et m'offrit une
petite figurine représentant un cheval, ciselée avec art et dont tous les
minutieux détails étaient parfaits.
    — C'est moi
qui l'ai fabriquée, précisa-t-il en dansant d'un pied sur l'autre, gêné. Je
pourrais être charpentier, madame.
    — C'est
superbe, dis-je en souriant. Merci.
    — C'est un
cadeau, madame, c'est ce que je pouvais faire de mieux.
    — Et
Anstritha ? le taquinai-je. Se montre-t-elle moins dure envers vous ?
    Robert rougit.
    — Il y a
autre chose, madame.
    Il m'accompagna
dans la cour.
    — La nuit
où Rebecca est morte, bégaya-t-il, je la cherchais. J'ai traversé la cour du
Vieux Palais près de la porte qui mène à l'escalier où ce clerc...
    Il s'éclaircit
la gorge avec nervosité.
    — ... celui
que vous connaissez... Il loge dans le coin, n'est-ce pas ?
    — Demontaigu ?
    — Oui, et
là où on a découvert cet autre clerc pendu à une porte-fenêtre.
    Il s'humecta les
lèvres.
    — Ce
soir-là, tout le monde se préparait pour le banquet. La cour était déserte ;
j'ai aperçu une ombre...
    — Un homme
ou une femme ?
    — Oh, une
femme, pour sûr ! Elle portait une mante, mais j'ai bien vu son bliaud en
dessous. Elle est passée par la porte qui

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