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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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un P au centre, surmonté
d'une croix, avec les mots sub pede au-dessous ? Que signifiait
tout cela ?
    Octavo :
Rebecca Atte-Stowe. Qui l'avait tuée ? Pour quelle raison ? Son
meurtre faisait-il partie de ce mystère ? N'était-ce qu'un malheureux
accident, le résultat d'une mauvaise querelle interne entre les serviteurs ?
    Nono :
Agnès d'Albret. Pourquoi était-elle si renfermée, si désireuse d'entrer dans la
maison d'Isabelle ? N'était-ce rien d'autre que la crainte d'être renvoyée
en France ? Que voulait-elle dire en demandant : « N'avez-vous
pas de soupçon ? » Entretenait-elle une relation secrète avec
Gaveston ? Si oui, pourquoi ? Dans quel but ?
    Decimo :
Guido le Jongleur. Était-il la victime désignée de l'empoisonnement ? Dans
ce cas, pourquoi ? Ou était-ce le favori qu'on voulait atteindre ?
Comment avait-on pollué ce verre d'eau ? Avec quel poison ?
    Je méditai sur
le bon tour que ma maîtresse avait joué à Marigny et à Alexandre de Lisbonne et
souris. Quoi qu'il en soit, la potion bue par Guido paraissait plus nocive.
J'avais étudié mes livres d'herboristerie en vain : jusqu'à présent je
n'avais pu trouver nulle trace de toxique ayant cette odeur-là.
    Undecimo :
les Templiers. Édouard les persécuterait-il en échange du patronage et du
soutien de Philippe ? Y avait-il un traître parmi eux ? Comment
Alexandre de Lisbonne en savait-il tant sur la réunion secrète à la chapelle
des Pendus ? Et l'église du Nouveau Temple ? Pourquoi Winchelsea
tenait-il tellement à en prendre possession ? Qu'avait-elle de si
particulier ? Pourquoi avait-il fait référence aux ancêtres de Pembroke
qui y étaient enterrés ? Winchelsea œuvrait-il pour lui-même, pour les
grands barons ou pour les autres évêques ?
    Je souris et
reposai ma plume. Un prince parmi les évêques, voilà ce qu'était Langton !
Je me remémorai ce que m'avait appris oncle Réginald. « Mathilde,
m'avait-il dit un jour, retourne toujours à la cause première, à la toute
première circonstance. Je me souviens, ma petite *, d'un puissant
marchand de Dijon. Il logeait à Paris et était venu au Temple, car il avait de
violentes douleurs d'estomac et un flux de ventre. Je le priai d'établir une
liste précise de ce qu'il avait mangé et bu. Il me certifia que c'était la
meilleure viande, le pain le plus frais et les vins aux bouquets les plus
riches. J'étais perplexe. Je l'interrogeai sur ce qui s'était passé depuis son
arrivée à Paris. Il me répondit qu'il avait reçu de fort mauvaises nouvelles et
je me demandai si les humeurs de son esprit n'avaient pas interféré avec celles
de son estomac et de ses entrailles. La cause de sa maladie pouvait être le
tourment plutôt qu'un mets avarié. »
    Recroquevillée
dans ma chaire j'étudiai mon code et ces paroles me revinrent en mémoire.
Retourne à la cause première. C'était Langton la cause première ! Le
meurtre de Chapeleys n'avait eu lieu qu'après notre visite au saint évêque. Il
pouvait bien être une des raisons principales des mystères et des malemorts
dans notre entourage. Je méditai et dressai un plan. Minuit sonna et passa. Je
pris ma décision. Pouvait-on piéger Langton ?
    Nous parvînmes à
la Tour au milieu de la matinée. Une barge royale, manœuvrée par huit robustes
mariniers portant la livrée du roi, fila comme un trait sur les eaux
tumultueuses de la Tamise. La brume pesait, lourde et menaçante. À la proue, un
page soufflait avec ardeur dans une corne de chasse pour aviser les autres
embarcations de nous laisser le passage. Au-dessus de moi, sur le taud de la
poupe, un grand pennon aux armes du souverain — des léopards dorés
sur fond écarlate — flottait au vent. À gauche, à travers la brume
mouvante, je distinguais ce qui faisait la force de la cité : les demeures
à pignons et à toit de tuiles rouges des riches négociants, les flèches et les
clochers des églises, des monastères, des couvents et des chapelles, les divers
quais où s'entassaient de hautes piles de denrées et où s'assemblait la foule.
Le long des embarcadères se déployait un superbe assortiment de bateaux :
navires marchands, galères vénitiennes, cogghes hanséatiques. Ils se
déplaçaient avec majesté entre les harenguiers, les barques de pêche, les
smacks à huîtres et les coracles. De temps à autre l'horrible cruauté de la vie
se rappelait à mon regard : des gibets noirs et sinistres ;

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