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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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distinguèrent, le souverain hocha la tête avec insistance et, se penchant debout sur ses étriers, Marion embrassa le roi. Aussitôt, Louis le Quatorzième ayant sans doute adressé la même demande à Bamberg, celui-ci agit pareillement que sa jeune épouse.
    Le roi parut essuyer une larme, qui sait ? À la tête de son escadron, Bamberg surgit un jour, magnifique, des brouillards de Flandres. Il allait à présent se perdre dans le brouillard du temps qui passe sans pitié et mène à la mort.
    Ces embrassades, dont on n'avait pas souvenance de semblables, laissèrent les courtisans pantois.
    Bientôt, le duc et la duchesse s'éloignèrent vers les hautes grilles qu'on ouvrait pour eux.
    Le cavalier et la cavalière, le chien Scrub, tous trois devinrent de plus en plus flous tant les chutes de neige s'épaississaient.
    Enfin, ils furent hors de vue et l'on ferma les grilles.
    Alors, alors seulement, tête basse, le Roi-Soleil couvert de neige se dirigea vers son château.
    À certains, il sembla avoir brusquement vieilli...

ÉPILOGUE
    Comme on le vit, beaucoup de personnages de « L'Affaire du Conseil des Troubles » n'en surent jamais l'issue, ayant disparu avant son terme, et souvent de mort violente.
    Ceux qui survécurent connurent des fortunes diverses, et très contrastées.

    CEUX DE L'AUTRE CAMP...

    Comte Heinrich von Ploetzen. Il fut enterré dans un petit cimetière proche de Chantilly, les Prussiens n'ayant osé réclamer son corps.
    L'affaire avait été menée avec discrétion et célérité par Mortefontaine qui pensait bien ne plus jamais en entendre parler.
    Lourde erreur !
    Deux ans plus tard, la tombe fut violée et l'on découvrit avec stupeur que le haut du crâne de l'ancien Grand Maître des Teutoniques avait été scié et emporté.
    À la même époque se répandit le bruit que le pape, recevant des visiteurs prussiens, aimait leur offrir à boire en une étrange coupe en os qui semblait la calotte d'un crâne humain. Lorsque les Prussiens, malgré leur répugnance, y trempaient les lèvres, le pape prenait alors plaisir à leur dire qu'ils venaient de boire en le crâne de Von Ploetzen.
    Bien qu'elle poursuive hérésie, sorcellerie, magie et superstition, l'Église prenait semble-t-il un certain plaisir à s'autoriser ce qu'elle interdisait aux autres.
    En outre, en cette occurrence, l'Église empruntait à ceux qu'elle appelait Barbares. En effet, le pape se trouvait en l'imitation de Khan Krum lequel, en 811, après avoir vaincu et tué Nicéphore I er empereur de Constantinople, découpa ainsi son crâne pour y boire selon une vieille coutume turque.
    Cette pénible affaire ne s'arrêta point là. Trois mois plus tard, deux hommes parvinrent à voler la coupe en os. L'un, belle cinquantaine, déployait beaucoup d'aisance en faux Monsignore quand l'autre, discret, faisait penser à un policier de haut vol. On nota qu'entre eux, ils parlaient français...
    Trois mois plus tard, arguant que « la tombe Von Ploetzen constituait une menace à l'ordre public », Mortefontaine pria les Prussiens de Paris de faire rapatrier ses restes, leur procurant un grand plaisir et une vive surprise car lors de l'exhumation, les diplomates de Berlin notèrent que la calotte était bien là, séparée du crâne, certes, et sciée, mais là.
    Le cadavre enterré dans une petite chapelle de Prusse, celle-ci fut détruite en 1945 par les Soviétiques lors des violents combats pour la prise de Berlin et les ossements du Grand Maître des Teutoniques définitivement dispersés...
    ***
    Baron Baptiste de Tuboeuf. Le roi Louis le Quatorzième avait deux bonnes raisons d'en vouloir à Tuboeuf avec lequel il ne se montra point dur mais féroce.
    Tout d'abord, il n'estimait point un homme qui fît défendre son honneur par un autre. Ensuite, la fortune du financier éveillait sa convoitise : elle fut saisie au profit de la couronne.

    Tuboeuf fut mené au Grand Châtelet et, par une trappe ouverte, descendu à l'aide de cordes et de poulies en l'oubliette dite « la Fosse », dont l'usage était pourtant interdit par un arrêt du Parlement remontant à 1551.
    Ici, les conditions étaient si dures que d'après les archives, « la Fosse » n'avait été utilisée que pour vingt prisonniers en sept siècles !
    « la Fosse », dite aussi « la chausse d'Hapocras », avait la forme d'un entonnoir renversé. Le prisonnier ne pouvait ni s'y asseoir, ni tenir debout, ni s'y coucher. On ne pouvait pas même s'adosser aux

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