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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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jeunes.
    —    A vrai dire, continua Charlotte, ignorant le coup de coude d’Emily, je vous admire d’être là aujourd’hui...
    Baissant la voix, elle prit un ton de conspiratrice.
    —    ... compte tenu de ce qu’on raconte sur les soirées qui se donnent ici.
    Se rappelant ses commentaires sur Freddie Dil-bridge et ses réunions orgiaques, Miss Lucinda rougit et chercha une excuse pour justifier sa venue.
    Charlotte se fit une joie de la lui fournir.
    —    Il faut avoir un énorme sens du sacrifice, fitelle sobrement. Mais je comprends que vous soyez décidée à braver l’inconfort, voire le danger, pour élucider la nature de votre vision de cauchemar.
    —    Oui, oui, absolument, acquiesça Miss Lucinda, trop contente de saisir la perche. C’est le devoir de tout bon chrétien.
    —    Personne d’autre ne l’a vu?
    Enfin, Emily avait réussi à placer un mot.
    —    Si quelqu’un l’a vu, répliqua Miss Lucinda, lugubre, il s’est bien gardé d’en parler.
    —    Peut-être qu’il a eu trop peur?
    Charlotte tenta d’en venir au sujet qui l’intéressait.
    —    Ça ressemblait à quoi ?
    Miss Lucinda fut prise de court. Elle avait oublié la réalité. A présent, elle s’efforça de la reconstituer.
    —    C’était une vision d’horreur, commença-t-elle en grimaçant. D’horreur absolue. Une figure verte, moitié homme, moitié bête. Avec des cornes sur la tête.
    —    Juste ciel, souffla Charlotte, dûment atterrée. Quel genre de cornes? Comme une vache, une chèvre ou...
    —    Une chèvre, affirma Miss Lucinda instantanément. Recourbées en arrière.
    —    Et le corps ? Avait-il deux jambes comme un être humain ou bien quatre pattes comme un animal ?
    —    Deux, comme un homme. Et il s’est enfui en sautant par-dessus la haie.
    —    Par-dessus la haie ? répéta Charlotte, essayant de masquer son incrédulité.
    —    Oh, c’est juste une haie d’ornement, très basse.
    Miss Lucinda était plus pragmatique qu’il n’y paraissait.
    —    J’aurais pu la sauter moi-même, quand j’étais petite. Mais naturellement, je ne l’aurais pas fait, ajouta-t-elle à la hâte.
    —    Je n’en doute pas, acquiesça Charlotte, luttant pour garder son sérieux.
    L’image de Miss Lucinda bondissant par-dessus la haie du jardin était par trop savoureuse.
    —    Par où est-il parti ?
    Miss Lucinda ne se méprit pas sur le sens de la question.
    —    Par ici, décréta-t-elle. Vers ce bout-là de la rue.
    Voyant l’expression de Charlotte, Emily se précipita à sa rescousse avec force exclamations compatissantes et horrifiées.
    Il leur fallut du temps pour se dégager sans paraître trop impolies et, lorsqu’elles y parvinrent, sous le prétexte de parler à Selena, Emily se tourna vers Charlotte, la tirant par la manche au cas où elles tomberaient sur Selena sans avoir eu l’occasion de converser en privé.
    —    Mais enfin, qu’était-ce? siffla-t-elle. Je croyais au début qu’elle avait tout inventé, mais maintenant je suis sûre qu’elle a vraiment vu quelque chose. Elle ne ment pas. J’en mettrais ma main au feu.
    Charlotte avait déjà son idée là-dessus.
    —    Quelqu’un qui s’était déguisé pour lui faire
    peur, répondit-elle dans un souffle, afin de n’être pas entendue.
    A deux ou trois mètres de là, Phoebe écoutait avec un pâle sourire le récit des malheurs de Grâce.
    —    Pourquoi?
    Emily adressa un sourire éclatant à Jessamyn qui passait, royale.
    —    Pour la dissuader de venir fouiner par ici ?
    —    C’est ce qu’il faudra découvrir.
    Charlotte ajouta un petit geste de salut.
    —    Je me demande si Selena est au courant, fitelle à l’intention d’Emily.
    —    Allons voir.
    Emily s’avança, et Charlotte fut obligée de suivre. Elle n’aimait toujours pas Selena, malgré l’admiration que lui inspirait son courage. Une pensée déplaisante lui vint à l’esprit : son antipathie ne tenait-elle pas essentiellement au fait que Selena avait accusé Paul Alaric d’être son agresseur? Charlotte espérait vivement que ce n’était pas le cas. Alaric était là cet après-midi. Elle ne lui avait pas encore parlé, mais elle savait précisément où il se trouvait, et qu’en ce moment même Jessamyn voguait négligemment dans sa direction parmi une écume de dentelle bleu outremer.
    —    Ravie de vous revoir, Mrs. Pitt,

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