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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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marques d’une intrusion. Si quelqu’un avait escaladé ces
murs dernièrement, il s’était servi d’une échelle garnie de tampons et posée de
façon à ne pas écraser la mousse ou égratigner la moindre brique ; et il
avait comblé les trous laissés par les pieds de l’échelle dans le sol. Une
telle prévoyance semblait impossible. Comment aurait-il tiré ensuite l’échelle
de son côté sans creuser de sillons dans la mousse au-dessus du mur ? Et, une
fois l’obstacle franchi, où étaient passées les traces de l’échelle dans le sol ?
Malgré la sécheresse, la terre du jardin était suffisamment molle et friable
pour garder ce genre d’empreintes. Il fit un essai en posant son propre pied
qui laissa une marque incontestable.
    Il y avait une porte dans le mur du fond, derrière les
trembles, mais elle était fermée : l’aide-jardinier qui avait la clé
déclara qu’elle ne le quittait jamais.
    Hallam était sorti. Pitt repasserait le lendemain pour lui demander
s’il avait une autre clé et s’il l’avait prêtée ou donnée à quelqu’un. Mais ce
n’était qu’une pure formalité. Il ne croyait pas un instant qu’une tierce
personne fût passée par là pour retrouver Fulbert dans la maison de Hallam… et
encore moins que ce fût une rencontre fortuite.
    De retour chez lui, il ne dit rien à Charlotte. Il voulait
oublier tout cela pour profiter de sa famille, de la paix rassurante de son
foyer. Bien que Jemima fût déjà au lit, il la réclama et s’installa avec elle
au salon. Ensommeillée, elle clignait des yeux, ne sachant pas très bien
pourquoi on l’avait réveillée. Il lui parla de sa propre enfance dans une
grande propriété à la campagne, comme si elle pouvait le comprendre. Assise en
face d’eux, Charlotte souriait. Elle avait du linge à recoudre : il crut
reconnaître l’une de ses chemises blanches. Se doutait-elle seulement pourquoi
il se comportait de la sorte… pour chasser de ses pensées Paragon Walk et la
journée qui l’attendait ? En tout cas, si elle le savait, elle eut la
sagesse de ne pas le laisser paraître.
     
    Au poste de police, il n’y avait rien de nouveau. Pitt
demanda à parler à ses supérieurs pour les informer de ses intentions. S’il n’y
avait pas d’autre explication, pas d’autre clé ouvrant la porte du jardin, si l’on
n’avait vu personne entrer, il ne lui restait plus qu’à supposer que c’était
quelqu’un de chez Cayley et interroger tout le monde dans cette optique-là, pas
seulement les serviteurs, mais Hallam Cayley lui-même.
    Bien que consternés, surtout par l’idée d’accuser Hallam, ils
durent admettre que c’était forcément un membre de la maisonnée… très
certainement l’un des valets.
    Pitt ne chercha pas à discuter, ni à énumérer toutes les raisons
pour lesquelles il pensait à Hallam. Car elles se fondaient principalement sur
la déduction et la détresse de cet homme, l’horreur profonde peinte sur son
visage. On lui aurait facilement rétorqué que c’étaient les affres de quelqu’un
qui buvait trop sans pouvoir s’arrêter. Et il n’avait pas d’argument à leur
opposer.
    Il arriva à Paragon Walk en fin de matinée et se dirigea
droit vers la maison. Après avoir sonné à la porte d’entrée, il attendit. Étrangement,
personne ne vint. Il recommença, sans succès. Un problème domestique urgent
aurait-il détourné le valet de pied de ses obligations ?
    Il décida de faire le tour. Il y avait toujours quelqu’un
dans la cuisine, à n’importe quelle heure du jour.
    Il était encore loin de l’entrée de service quand il aperçut
la fille de cuisine. À sa vue, elle poussa un glapissement et, se cramponnant à
son tablier, le regarda avec des yeux ronds.
    — Bonjour, dit-il, se forçant à sourire.
    Clouée au sol, elle demeurait sans voix.
    — Bonjour, répéta-t-il. Il n’y a personne à la grande
porte. Puis-je passer par la cuisine ?
    — Ils ont tous pris leur journée, fit-elle, essoufflée.
Y a que Polly, la cuisinière et moi. Et Mr. Cayley n’est pas encore levé.
    Pitt étouffa un juron. Cet abruti d’agent les aurait-il tous
laissés filer… y compris l’assassin ?
    — Où sont-ils allés ?
    — Ben, Hoskins, c’est le valet de chambre, il est chez
lui, là-haut. Moi, je l’ai pas vu aujourd’hui, mais Polly lui a monté un
plateau avec une théière et des toasts. Albert, c’est le valet de pied, est
chez Lord Dilbridge, je parie :

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