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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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pour être une femme. Mais fatiguée d’être considérée
comme une enfant, Fanny s’était peut-être mise à raisonner en femme, tout en
préservant l’image que les autres avaient d’elle. Le rayonnement de Jessamyn
avait pu lui donner des idées. Avait-elle exercé ses charmes naissants sur
Hallam Cayley, persuadée qu’elle ne courait aucun risque, jusqu’au soir où elle
eut la preuve du contraire parce qu’elle était allée trop loin dans son jeu de
séduction ?
    C’était tout à fait plausible. Plus plausible que la
rencontre avec un domestique.
    La seconde hypothèse, bien sûr, était qu’on l’avait prise
pour quelqu’un d’autre, une servante. Parmi les bonnes et les filles de cuisine,
plusieurs lui ressemblaient, sinon de visage, du moins de par leur constitution.
Seule la tenue vestimentaire différait. Les doigts d’un homme obsédé
auraient-ils senti dans l’obscurité la différence entre les soieries de Fanny
et la cotonnade d’une servante ?
    Il n’en avait pas la moindre idée.
    Mais le corps de Fulbert avait été découvert chez Hallam. Les
domestiques l’avaient fait entrer – personne ne le niait –, mais pourquoi
était-il venu, si ce n’était pas pour voir le maître de maison ? Avait-il
attendu le retour de Hallam, ainsi qu’il en avait l’intention, puis trouvé la
mort à cause de ce qu’il savait ? Ou était-ce un serviteur, un valet qui l’avait
tué, toujours pour la même raison ? L’un d’eux aurait très bien pu
assassiner Fanny : c’était parfaitement envisageable.
    Il n’oubliait pas que quelqu’un d’autre aurait pu entrer également.
Il ne se serait pas fait ouvrir par un domestique ; n’importe quel
domestique l’aurait dénoncé, trop content d’éloigner les soupçons de sa propre
personne. Mais les murs du jardin n’étaient pas très hauts. Un homme
moyennement agile pouvait les escalader sans difficulté. Ses habits en auraient
gardé les traces : poussière de brique, taches de mousse. Il s’en serait
débarrassé, mais il faudrait interroger les valets. Peut-être Forbes
pourrait-il s’en charger à nouveau.
    Évidemment, il y avait les portes de jardin, mais Pitt avait
déjà constaté que celle de Hallam était toujours fermée à clé.
    Il suivit les derniers membres du cortège dehors et tourna
dans la rue pour regagner le poste de police. Il pensait que c’était Hallam. C’était
possible ; c’était même peint sur son visage. Mais il n’avait pas
suffisamment de preuves. Si Hallam niait, disant que quelqu’un avait suivi
Fulbert et saisi l’occasion pour l’assassiner et abandonner le corps chez lui, Pitt
ne pouvait l’accuser de mensonge. Et un dossier aussi maigre ne l’autorisait
pas à arrêter un homme de son rang.
    Faute de prouver la culpabilité de Hallam, la seule solution
consistait à éliminer les autres hypothèses. Mais ce n’était qu’un pis-aller… qui
ne le satisfaisait pas du tout.
     
    Au poste de police, une question de détail avait trouvé sa réponse :
pourquoi Algernon Burnon avait rechigné à donner le nom de la personne avec qui
il prétendait avoir passé la soirée le jour de l’assassinat de Fanny. Forbes
avait enfin réussi à l’identifier, une fille gaie et jolie qui, dans les hautes
sphères, aurait reçu le nom de courtisane, mais compte tenu de sa clientèle, n’était
qu’une vulgaire prostituée. Pas étonnant qu’Algernon eût préféré les regards
vaguement suspicieux à la divulgation de son incartade, pendant que sa fiancée
se débattait entre la vie et la mort.
    Le lendemain, Pitt et Forbes retournèrent dans Paragon Walk,
demandant discrètement par la porte de service à parler aux valets de chambre. Personne
n’avait sur ses vêtements de taches de mousse ou d’humidité, pas plus que de
traces visibles de poussière de brique, juste la poussière ordinaire d’un été
sec. Il y avait bien eu un ou deux accrocs, mais rien d’extraordinaire. Certes,
il était facile de dire qu’on s’était accroché au moment de monter en voiture, ou
bien dans le jardin. Les roses avaient des épines ; il arrivait aussi que
l’on s’agenouille dans l’herbe pour ramasser une pièce ou un mouchoir.
    Pitt se rendit même dans le jardin de Hallam Cayley et demanda
la permission d’examiner les murs de part et d’autre. Un valet extrêmement
nerveux l’escorta pas à pas, l’air de plus en plus tendu et accablé, pendant qu’il
cherchait en vain les

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