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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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il a le béguin pour leur femme de chambre.
Quelque chose ne va pas, monsieur ?
    Une vague de soulagement submergea Pitt. Cette fois, son
sourire fut sincère.
    — Non, pas vraiment. Mais j’aimerais entrer tout de
même. Il faudrait qu’on réveille Mr. Cayley. J’ai une ou deux questions à lui
poser.
    — Oh non, monsieur ! Mr. Cayley… ben, il sera pas
content. Il est pas en forme le matin.
    Elle avait l’air anxieuse, comme si elle craignait qu’on lui
reproche l’arrivée de Pitt.
    — Peut-être. Mais c’est une affaire de police, et ça ne
peut pas attendre. Ecoutez, laissez-moi entrer et, si vous le préférez, je le
réveillerai moi-même.
    Bien que dubitative, elle finit par s’incliner devant l’autorité
et le conduisit docilement à travers les cuisines vers la porte matelassée
donnant sur le reste de la maison. Là, elle s’arrêta. C’était compréhensible.
    — Très bien, fit Pitt calmement. Je lui dirai que je ne
vous ai pas laissé le choix.
    Il poussa la porte et pénétra dans le vestibule. Lorsqu’il
arriva au pied des marches, un mouvement à peine perceptible, de deux ou trois
centimètres d’amplitude, attira son attention, comme si quelque chose bougeait
entre les balustres en bois.
    Il leva la tête.
    C’était Hallam Cayley. Pendu par le cou, il se balançait
très doucement au bout de la ceinture de sa robe de chambre, fixée à la rampe
de la balustrade du premier étage.
    La surprise de Pitt ne dura qu’une fraction de seconde. Puis
toute la situation lui apparut dans son effarante, tragique évidence.
    Il gravit lentement l’escalier. De plus près, il ne faisait
pas l’ombre d’un doute que Hallam était mort. Il avait le visage marbré, mais
sans cette teinte violacée que provoque la suffocation. Il avait dû se rompre
le cou en sautant dans le vide. Il avait eu de la chance. Vu sa corpulence, il
aurait pu facilement casser la corde et atterrir un étage plus bas, les os
brisés, mais vivant.
    Incapable de le remonter seul, Pitt devait envoyer un domestique
chercher Forbes, le médecin légiste, toute l’équipe. Il redescendit pesamment. Quelle
triste et prévisible fin d’une histoire malheureuse ! Il n’en tirait nulle
satisfaction, nul sentiment d’avoir résolu une affaire. Il repassa par la porte
matelassée, dit simplement à la cuisinière et à la fille de salle que Mr. Cayley
était mort et qu’elles devaient aller à côté et demander à l’un des serviteurs
de faire venir la police, un médecin et le fourgon mortuaire.
    Il y eut moins d’affolement qu’il ne s’y attendait. Peut-être,
après la découverte du corps de Fulbert, n’était-ce pas vraiment une surprise
pour elles. Peut-être n’étaient-elles plus en état de s’émouvoir.
    Il remonta ensuite pour jeter un autre coup d’œil sur Hallam
et voir s’il n’y avait pas une lettre d’explication ou d’aveux. Ce ne fut pas
long : il la trouva dans la chambre, sur le bonheur-du-jour. À côté, il y
avait encore l’encrier et le porte-plume. Elle était ouverte et ne portait
aucune mention du destinataire :
     
    C’est moi qui ai agressé Fanny. J’avais quitté la soirée
de Freddie pour aller dans le jardin, puis dans la rue. Là, tout à fait par
hasard, je suis tombé sur Fanny.
    Cela avait commencé comme un flirt il y a quelques semaines.
C’est elle qui l’entretenait. Je l’ai compris depuis : elle n’était pas
consciente de ce qu’elle faisait, mais, à ce moment-là, je n’étais pas apte à
réfléchir.
    Je jure cependant que je ne l’ai pas tuée.
    Du moins, je l’aurais juré le lendemain. Car le lendemain,
j’étais aussi abasourdi que les autres.
    Je n’ai pas non plus touché Selena. Ça, je l’aurais juré.
Je ne sais même plus ce que j’ai fait ce soir-là. J’ai passé mon temps à boire.
Mais je n’ai jamais aimé Selena : même ivre, je ne l’aurais pas prise par
force.
    J’ai pensé à tout ça jusqu’à en avoir le vertige. Je me
suis réveillé en pleine nuit, glacé de terreur. Suis-je en train de perdre la
raison ? Aurais-je poignardé Fanny sans même m’en rendre compte ?
    Je n’ai pas vu Fulbert vivant le jour de son assassinat. Je
n’étais pas là quand il est venu chez moi, et à mon retour, le valet m’a dit qu’il
l’avait fait monter. Je l’ai trouvé dans la chambre verte, mais il était déjà
mort, couché sur le ventre avec la blessure dans le dos. Dieu m’est témoin, je
ne me souviens pas

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