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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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caractère initiatique qui proliféraient à cette époque dans l’Europe médiévale, et dont les bases étaient fermement implantées dans le christianisme. Qu’il s’agît des Templiers, de la Fede Santa, de la Massenie du Saint Graal, du Compagnonnage, des Minnesänger ou des Fidei d’Amore, presque tous furent contactés par les stavrophilakes, permettant ainsi des échanges d’informations et de personnes. La confrérie recruta aussi beaucoup de jeunes gens dans les familles les plus importantes des villes où ils possédaient un siège. Le but était de les éduquer et de les faire mûrir à l’ombre de la confrérie avant de leur confier les postes de pouvoir qui leur étaient destinés. Mais, pour ces jeunes gens, être gardiens de la vraie Croix était quelque chose d’intangible, l’objet saint se trouvait à Jérusalem, et cette ville était bien trop loin. Beaucoup abandonnèrent la confrérie peu d’années après y être entrés. Ce fut l’un de ces fugitifs précisément qui communiqua aux autorités ecclésiastiques de Milan tout ce qu’il savait de la confrérie. La délation n’eut aucune conséquence pour ce jeune homme, sa vie ne fut pas menacée, et il devait bientôt oublier toute l’affaire. Un an plus tard cependant, à Jérusalem et à Constantinople, tous les membres de la confrérie, Caton y compris, étaient arrêtés et conduits en prison, où on leur rappela qu’ils étaient excommuniés et que leur confrérie avait été dissoute par Godefroy de Bouillon. Ils étaient relaps, et donc condamnés à mort. La sentence fut exécutée. Aucun ne survécut.
    Le Caton suivant, qui rappelait ces tristes faits au début de ses écrits, s’établit à Antioche. Il convoqua une assemblée en 1187 et commença la séance en leur apprenant la terrible nouvelle : le sultan ayyoubide Saladin avait battu les croisés lors de la bataille de Hattin, en Galilée, et, selon les rapports des frères présents lors de ce combat, il avait arraché des mains du roi vaincu, Guy de Lusignan, la relique de la vraie Croix. Ce qu’on craignait tant était donc arrivé : la Croix se trouvait désormais entre les mains des musulmans.
    Beaucoup de choses importantes furent décidées lors de cette assemblée qui dura plusieurs mois. On choisit les frères qui allaient s’infiltrer dans l’armée de Saladin pour surveiller la Croix, et s’en emparer si l’occasion leur en était donnée ; on exprima la nécessité de sélectionner avec soin les futurs membres afin d’éviter que ne se reproduise la trahison qui avait coûté la vie à leurs frères à Jérusalem et Constantinople. Quinze membres de Rome, Ravenne, Athènes, Antioche et Alexandrie devaient se charger de préparer et de mettre au point un processus d’initiation suffisamment rigoureux pour que seuls les meilleurs et les plus dévots puissent entrer dans la confrérie. Il n’y aurait aucune pitié pour qui raterait ces épreuves, et sa bouche serait fermée à jamais. Un groupe de douze membres fut créé qui avait pour mission de trouver l’endroit le plus secret et le plus sûr du monde afin d’y cacher la relique, une fois celle-ci récupérée. Elle n’en sortirait alors plus jamais. Et aucun profane ne pourrait plus jamais la toucher. Ni la voir, car la cachette devait être inexpugnable. Les douze devaient parcourir le monde tant qu’ils n’auraient pas déniché le site idoine. Pendant ce temps, les efforts du reste des membres se concentreraient sur la récupération urgente de la relique. Plus de huit cents ans d’existence ne pouvaient se terminer par un échec.
    Au bout de quelques mois, toute la Terre sainte était tombée entre les mains de Saladin. Les croisés furent obligés de se replier sur les côtes de Tyr, au Liban. Les stavrophilakes décidèrent alors de soutenir l’organisation de la deuxième croisade.
    En août 1191, Richard Cœur de Lion fit le siège de l’armée de Saladin et la mit en déroute après de nombreuses batailles. Les musulmans commencèrent à négocier la remise de la vraie Croix et un groupe d’envoyés du roi chrétien, avec parmi eux des membres de la confrérie, put enfin revoir la relique. Mais alors, Richard, dans un geste inexplicable et absurde, fit tuer deux mille prisonniers musulmans ; Saladin rompit les pourparlers.
    En 1195, la confrérie acheva de mettre au point le processus d’initiation. L’information fut envoyée à tous les membres par des émissaires qui

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