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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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fausses, le contrecarra le Roc, cela, c’est à l’Église de nous le dire. La croix que nous cherchons est-elle si vraie que ça ?
    — Vous avez raison, capitaine, cette question appartient aux experts du Vatican et des Archives des Reliques.
    — De quoi parles-tu ? demanda Farag.
    — Les Archives des Reliques sont l’endroit où l’on garde les reliques des saints dont l’Église a besoin pour des questions administratives.
    — Comment ça ?
    — Chaque fois que l’on construit une nouvelle église dans le monde, le service des Archives des Reliques doit envoyer un fragment d’os pour qu’il soit déposé sous l’autel. C’est obligatoire.
    — Tiens ! j’aimerais savoir si cela marche aussi pour nos églises coptes. Je reconnais mon ignorance sur ce sujet.
    — Certainement, mais je ne sais pas si…
    — Et si nous sortions d’ici et continuions notre voyage ? me coupa Glauser-Röist en se dirigeant vers la sortie.
    Quel homme pénible !
    Disciplinés, nous quittâmes la chapelle à sa suite.
    — Les gravures se terminent ici, dit-il juste devant l’entrée de la crypte. Et cela ne me dit rien qui vaille.
    — Pourquoi ? lui demandai-je.
    — L’eau de la source coule à peine, indiqua Farag. Elle est presque immobile, comme à sec.
    — Mais elle coule, protestai-je. Je la vois couler dans le sens de notre propre marche. Très lentement, mais elle coule.
    —  Eppur si muove 16 …, récita Farag.
    — Exactement. D’ailleurs, dans le cas contraire, il y aurait une odeur de décomposition, d’eau croupie, et ce n’est pas le cas.
    — Enfin, elle est quand même très sale !
    Nous tombâmes tous les trois d’accord sur ce point au moins.
    Malheureusement, le capitaine avait raison : notre branche n’avait pas de sortie. Deux cents mètres plus loin, un mur de pierres bloquait le tunnel.
    — Mais… mais l’eau coule pourtant, comment est-ce possible ? balbutiai-je.
    — Professeur, levez votre torche le plus haut possible et promenez-la le long de la rive, ordonna le capitaine tandis qu’il éclairait le mur.
    Sous ces deux rayons de lumière le mystère fut éclairci : au centre même du bassin, à mi-hauteur, on distinguait un chrisme gravé dans la roche. Une ligne verticale de bords irréguliers divisait le mur en deux.
    — Des vannes…, murmura Boswell.
    — De quoi vous étonnez-vous, professeur ? Vous ne pensiez tout de même pas que cela allait être facile ?
    — Mais comment allons-nous déplacer ces deux parois de pierres ? Elles doivent peser deux tonnes au moins chacune.
    — Il va falloir s’asseoir et réfléchir.
    — Ce que je regrette, moi, c’est que l’heure de dîner arrive et que je commence à avoir faim.
    — Nous avons intérêt à résoudre rapidement cette énigme, dis-je en me laissant tomber par terre. Parce que, si nous ne sortons pas d’ici, il n’y aura plus jamais de petit déjeuner ou de déjeuner de toute notre vie. Une vie qui m’apparaît déjà bien courte vue d’ici.
    — Ne recommencez pas, professeur ! Utilisons notre cervelle et tout en réfléchissant nous mangerons quelques sandwichs que j’ai apportés.
    — Vous saviez que nous allions passer la nuit ici ? m’étonnai-je.
    — J’avais envisagé cette possibilité. Maintenant, s’il vous plaît, nous pressa-t-il, essayons de trouver une solution.
    Nous examinâmes les vannes plusieurs fois avec attention. Nous finîmes même par utiliser un morceau de bois pris sur les étagères de la crypte pour vérifier la profondeur de la partie du bassin immergée sous l’eau. Deux heures plus tard, nous avions juste réussi à découvrir que les vannes de pierre ne s’emboîtaient pas parfaitement, et que l’eau s’échappait par cette fissure minuscule. Nous regardâmes toutes les gravures sans en tirer le moindre indice. Elles étaient magnifiques, mais c’était tout.
    Tard dans la nuit déjà, épuisés, gelés et à bout de forces, nous retournâmes vers l’église miniature. Nous connaissions cette partie du Cloaca Maxima comme si nous l’avions construit nous-mêmes, et nous étions certains maintenant qu’il était impossible de sortir de là, sauf par magie. Ou en réussissant l’épreuve, c’est-à-dire en trouvant en quoi elle consistait. Car, si d’un côté on avait les vannes, de l’autre, à environ deux kilomètres de la dalle oscillante, il y avait des roches empilées ; l’eau passait par les nombreux interstices.

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