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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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retrouverait, mais, étonnamment, la colère initiale qu’il avait ressentie en se voyant abandonné s’était depuis longtemps estompée. Tess avait ses raisons. Il n’était pas d’accord avec elle, mais son ambition était une part intrinsèque de la jeune femme et contribuait à faire d’elle ce qu’elle était.
    Il se tourna et regarda l’autre extrémité du bateau, à travers la vitre du poste de pilotage. Ce qu’il vit le troubla. Loin au nord de leur position, le ciel s’assombrissait aussi de manière inquiétante. La mer avait pris une allure de marbre gris et des moutons parsemaient la houle dans le lointain. Il remarqua que le barreur regardait un autre homme sur la passerelle. Reilly supposa qu’il s’agissait du second du bateau. D’un signe de tête, l’homme de barre désigna le phénomène. Ils semblaient pris entre deux fronts opposés de gros temps. Les tempêtes paraissaient se déplacer de concert et convergeaient l’une vers l’autre. De nouveau, Reilly observa le timonier, qui avait lui aussi l’air déconcerté. Même le second avait cru bon d’informer Karakas. Les deux hommes discutaient de la tempête.
    Le commandant consulta le radar météo et le baromètre, puis il échangea quelques mots avec les deux officiers. Reilly jeta un coup d’oeil vers De Angelis, qui écouta et traduisit :
    — Je pense que nous allons devoir rentrer plus tôt que prévu aujourd’hui. Nous n’avons pas un seul, mais deux fronts de mauvais temps et tous les deux se dirigent vers nous.
    Il regarda Reilly d’un air un peu équivoque, puis leva un sourcil.
    — On dirait que ça ressemble à quelque chose de familier, non ?
    Reilly avait déjà fait l’association : la situation s’apparentait désagréablement à ce qu’Aimard avait décrit dans sa lettre. L’homme du FBI remarqua que Plunkett, qui fumait une cigarette sur le pont, fixait les tempêtes avec inquiétude. En se tournant vers le poste de pilotage, il constata que les deux officiers qu’il avait observés étaient maintenant absorbés par un groupe de cadrans et de moniteurs. Leur fébrilité et les fréquents regards qu’ils jetaient vers les deux bancs de nuages sombres trahissaient leur inquiétude. Au même instant, l’opérateur radar appela le commandant et lui cria quelque chose en turc. Karakas se dirigea vers la console, à l’instar de De Angelis. L’agent fédéral lui-même se détourna du spectacle des fronts orageux pour les rejoindre.
    D’après la traduction succincte du commandant, le technicien radar leur montrait une carte sur laquelle il avait repéré les mouvements de plusieurs bateaux dont il avait suivi la trajectoire. Il était surtout intéressé par l’un d’eux, qui adoptait un curieux schéma de navigation. Il avait passé un temps considérable à parcourir de long en large un étroit bras de mer. En soi, cela n’était pas inhabituel. Il pouvait s’agir d’un bateau de pêche ratissant une zone qu’appréciait son capitaine. Plusieurs autres points lumineux se comportaient exactement de la même manière. Mais au cours des deux derniers jours, l’opérateur radar avait déjà remarqué un contact dans cette même zone — qui pouvait fort bien être, pensait-il, ce même bateau. Le point s’était à chaque fois déplacé pendant une heure ou deux avant d’aller écumer un autre secteur. Mais cela faisait deux bonnes heures qu’il était immobile. En outre, des quatre bateaux alors présents dans la zone, trois s’éloignaient maintenant, sans doute parce qu’ils avaient repéré les tempêtes approchant. Le quatrième — le contact intéressant — restait stationnaire.
    Reilly se pencha pour mieux regarder l’écran radar. Il constatait que, effectivement, trois taches vertes avaient modifié leur cap. Deux se dirigeaient vers la côte turque. La troisième partait vers Rhodes, la principale île du Dodécanèse.
    Le front de De Angelis se plissa. Il réfléchissait à ce qu’on venait de lui apprendre.
    — Ce sont eux, dit-il avec une froide assurance au moment où Plunkett pénétrait dans la cabine. Et s’ils ne bougent pas, c’est parce qu’ils ont trouvé ce qu’ils cherchent.
    Il tourna vers Karakas son regard dur.
    — À quelle distance sont-ils ?
    Le commandant étudia l’écran avec des yeux experts.
    — À environ quarante milles nautiques. Dans cette mer, je dirais à deux heures, deux heures et demie d’ici. Mais ça va empirer. Nous risquons

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