Le dernier templier
pivota vers l’intérieur. Il n’aperçut qu’un espace sombre. C’était lui qui se trouvait dans une lumière relative.
Trop tard pour se retirer. Alors il se lança dans les ténèbres.
Les doigts crispés sur son arme, Vance regarda de l’autre côté de la porte l’homme qui venait de s’aventurer dans son sanctuaire. Il ne le reconnaissait pas. La vue de ce qu’il identifia comme un col ecclésiastique le fit hésiter.
Puis l’inconnu s’élança vers lui et le professeur tenta maladroitement de se servir de son arme. Mais, avant qu’il ait pu presser la détente, l’étranger fut sur lui et le jeta à terre. Le pistolet lui échappa des mains. Le corridor étant étroit et bas, Vance s’efforça d’utiliser le mur pour se redresser. Mais son adversaire était beaucoup plus fort et il le renvoya à terre. Dans une nouvelle tentative, il releva brutalement son genou et, avec satisfaction, perçut un grommellement de douleur. Une autre arme, celle de son agresseur, rebondit sur le sol. Mais déjà, ce dernier se ressaisissait et lui décochait un violent coup de poing au visage.
Le choc ébranla Vance sans l’étourdir. En revanche, il alluma en lui une rage folle. Deux fois dans la même journée, d’abord avec Tess Chaykin, puis maintenant avec cet inconnu, son entreprise s’était vue en péril. Soudain habité par une énergie furieuse, il redonna un coup de genou, puis un coup de poing, avant de laisser pleuvoir sur son adversaire un formidable déluge de droites, de gauches, d’uppercuts et de revers. Ses frappes manquaient de style, mais leur hétérodoxie était compensée par sa colère. Rien ni personne n’avait le droit de venir se mettre entre son but et lui.
L’intrus parait les coups en expert, tout en reculant. Brusquement, il trébucha sur des planches de bois et bascula à terre. Saisissant cette occasion, Vance se rua sur lui, le rouant de coups de pied, visant le genou. Récupérant son arme, le professeur la leva et pressa la détente. Mais son ennemi était rapide. Il roula de côté pour éviter les balles et se redressa. Dans la pénombre, au cri aigu qui suivit, Vance supposa que l’une d’elles au moins avait atteint sa cible, mais il ne pouvait en être sûr. L’homme s’éloigna en titubant vers la nef.
Un instant, l’universitaire hésita.
Allait-il le suivre, découvrir qui il était et l’achever ? Mais au même instant, il entendit du bruit provenant de l’angle opposé de l’église. L’inconnu n’était pas seul.
Il valait mieux filer. Tournant les talons, Vance se hâta de regagner la trappe qui protégeait sa crypte.
36
Tess entendit un échange de coups de feu sourds, puis ce qui ressemblait à un cri de colère. Quelqu’un avait été blessé. Des pas pressés revinrent vers la trappe. Elle ignorait s’il s’agissait de Vance ou de quelqu’un d’autre. Mais elle ne comptait pas se contenter de rester là à attendre.
Elle se précipita à l’autre bout de la pièce, attrapa son sac sur la table et récupéra son portable. Dans la faible lueur des bougies, l’écran à diodes lumineuses s’alluma comme un flash... simplement pour lui signaler qu’il n’y avait pas de réseau dans la cave. Cela n’avait pas d’importance. Elle ne connaissait pas par coeur le numéro du FBI et, si elle pouvait toujours appeler le 911, expliquer ce qui se passait prendrait trop de temps. En outre, elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait.
« À l’aide, je suis dans une cave quelque part dans la ville. Euh, je pense... »
Parfait comme indication.
Encore étourdie et le coeur battant, elle jeta des regards nerveux tout autour de la chambre — , elle se souvint de l’ouverture obstruée qu’elle avait repérée près de la table. Sans hésiter, elle dégagea une partie de la pagaille, grimpa dessus et tira sur les planches de bois barrant le passage pour les arracher. Mais elles ne bougèrent pas d’un pouce. Elle s’acharna. Elle les martela désespérément à coups de poing, mais elles tenaient bon. Puis elle entendit la porte de la cave s’ouvrir. Pivotant sur elle-même, elle aperçut des jambes qui commençaient à descendre et elle reconnut les chaussures. C’était Vance.
Ses yeux se posèrent sur le taser qu’il avait laissé là, sur le coin de la table le plus proche d’elle, derrière un tas de livres.
Elle s’en empara et le brandit vers le professeur, les mains tremblantes. Quand le visage
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