Le dernier templier
et mettre un terme à toute cette affaire.
Ils discutaient dans le jardin derrière la maison, à l’écart d’Eileen et de Kim. Elle lui avait assuré qu’elles étaient en sécurité et lui avait demandé de se montrer discret. Aparo montait la garde devant la maison et attendait qu’une voiture de la police locale les rejoigne. Dès son arrivée, Reilly avait vérifié que la situation était, comme elle l’avait dit, sous contrôle et que tout danger avait disparu.
Tess portait un peignoir de bain en éponge blanc qui laissait entrevoir ses jambes nues. Mouillés, ses cheveux paraissaient plus sombres. Assise sous un grand althasa et en dépit de la colère de Reilly, elle se sentait étrangement calme. La présence de l’agent y était pour beaucoup. Deux fois dans la même journée, elle avait affronté des menaces sans précédent. Et les deux fois, il s’était trouvé là pour elle.
Rassemblant ses pensées, elle laissa son agitation intérieure s’apaiser un peu avant de relever les yeux vers lui.
— Je ne savais pas quoi faire d’autre. Je sais bien que je n’ai pas réagi intelligemment. J’avais toutes ces images d’équipes d’intervention et de négociateurs de prise d’otages. Et...
— ... et vous avez paniqué. Je comprends. C’est parfaitement normal. Le type menaçait votre fille et votre mère. Mais...
— Je sais. Vous avez raison. Je suis désolée.
Non, elle ne savait pas tout. Reilly détestait l’idée qu’elle ait pu être en danger. Il détestait aussi que sa fille l’ait été. Et il était également conscient qu’il n’avait pas le droit de la blâmer. Elle n’était pas agent du FBI, mais archéologue et mère. Il ne pouvait pas s’attendre qu’elle réfléchisse de la même façon que lui, pour répondre froidement et rationnellement à une situation aussi extrême. Pas quand sa fille était concernée. Pas après la journée qu’elle venait de vivre.
Au bout d’une minute, il rompit le silence.
— Allons, vous avez fait ce qui vous semblait le mieux pour votre famille, et personne ne peut vous condamner pour ça. J’aurais probablement agi de la même façon. L’essentiel, c’est que vous soyez saine et sauve. C’est tout ce qui compte.
Les joues de Tess s’empourprèrent. Elle se sentit coupable en revoyant Vance, assis là, dans le salon.
— Mais... je lui ai rendu ses papiers.
— Nous avons toujours les copies.
Reilly consulta sa montre.
— Bon, je vais arrêter de vous embêter. Je suis sûr que vous avez besoin de repos. Je fais mettre une voiture de police devant chez vous pour monter la garde. Fermez bien à clé après mon départ.
— Ça va aller.
Elle prenait soudain conscience de sa vulnérabilité. De leur vulnérabilité à toutes les trois.
— Je n’ai rien d’autre qui l’intéresse.
— En êtes-vous sûre ?
L’agent ne plaisantait qu’à moitié.
— Parole de scout.
Cette fois, ça y était. Il savait comment la détendre.
— Bon, si vous en êtes sûre. Mais j’aimerais que vous veniez nous voir demain matin. Je pense qu’il serait utile de tout repasser en détail avec le reste de l’équipe, de tout mettre bien à plat.
— Pas de problème. Laissez-moi simplement installer d’abord maman et Kim dans un avion.
— Parfait. On se voit demain.
Leurs yeux se rencontrèrent.
— Oui.
Elle se leva pour le reconduire à l’intérieur de la maison. Ils avaient fait quelques pas quand il s’arrêta.
— Attendez, il y a une chose que je n’ai pas eu l’occasion de vous demander.
— Quoi ?
— Pourquoi les avez-vous pris ?
Il fit une pause.
— Les documents. Selon moi, vous n’auriez dû penser qu’à vous enfuir... et pourtant, vous avez préféré différer votre fuite pour aller attraper ces feuillets.
En réalité, elle ne savait pas trop elle-même ce qui avait pu lui passer par la tête.
— Je l’ignore, souffla-t-elle simplement. Ils étaient posés là.
— Je sais, mais... enfin, je suis surpris. J’aurais imaginé que votre unique pensée était de vous enfuir de cet enfer aussi vite que possible.
Tess devina où il voulait en venir.
— Allez-vous être capable de laisser tomber toute cette affaire ? continua-t-il. Où vais-je devoir vous enfermer pour votre propre sécurité ?
Il était on ne peut plus sérieux.
— Quelle importance ça a pour vous, Tess ?
— Cette affaire, c’est... c’est une chose exceptionnelle, on dirait. Ce
Weitere Kostenlose Bücher