Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
Vom Netzwerk:
panungs propres et joua avec la petite Supinda tout en pliant ses vêtements en piles bien nettes. Pendant ces préparatifs, un esclave lui apporta un grand sac rempli de pièces d'argent ainsi qu'un sauf-conduit l'autorisant à quitter l'enceinte du Palais.
    Elle se changea pour revêtir un panung mauve bordé de broderies d'or et prit la petite Supinda dans ses bras pour l'embrasser une dernière fois. Fièrement, elle lui expliqua que le roi lui avait confié une mission qui la tiendrait éloignée quelques jours.
    Quand elle présenta son sauf-conduit au portail, l'aube pointait. Une lueur orange emplissait le ciel, l'air était vif, transparent. En regardant autour d'elle, elle fut soudain tentée de rendre une rapide visite à Phaulkon dont la demeure se trouvait juste sur le chemin du fleuve. Elle le surprendrait quelques instants seulement avant de reprendre sa route. Non seulement elle mourait d'envie de partager avec lui l'honneur insigne que lui faisait le Seigneur de la Vie, mais elle en profiterait pour avertir son amant qu'elle serait absente du Palais quelque temps.
    Elle déclara aux deux gardes qui l'escortaient qu'elle avait un message à délivrer à la maison du seigneur Vichaiyen et qu'ils devaient l'y accompagner d'abord.
    Elle n était encore jamais allée chez Phaulkon et avait un peu peur à l'idée du risque qu'elle prenait. Elle savait que dame Maria, son honorable première épouse, ne résidait pas à Louvo, mais elle n'ignorait pas non plus que cette dernière veillait attentivement à ce qu'aucune autre femme ne s'approche de son mari.
    A la porte principale, elle montra le sauf-conduit royal qui suscita aussitôt le respect des gardes de Phaulkon et demanda à parler à Sarit, le vieux majordome qu'elle avait connu à Ayuthia. Puis elle pria ses gardes de l'attendre au-dehors. Quand le vieux domestique apparut, il sursauta en la reconnaissant et lui adressa un chaleureux sourire de bienvenue. A l'époque où Sunida vivait chez le Barcalon, elle avait été très populaire auprès du personnel de la maison.
    «Dame Sunida! Quelle surprise! Le maître sera sûrement enchanté. Il se promène au bord du fleuve. »
    Le sourire du vieux serviteur s'effaça, et son visage devint soucieux. «A vrai dire, il semble préoccupé ces jours-ci, et ses promenades sont plus longues que de coutume. Peut-être serez-vous en mesure de soulager ses inquiétudes. »
    Sunida s'assombrit. «J'essaierai. Savez-vous quand il rentrera? Je ne puis rester longtemps.
    - Bientôt, certainement. Attendez-le, je vous en prie. Votre présence lui fera du bien.
    - Juste quelques minutes, alors. »
    Sunida suivit le vieux majordome aux cheveux blancs à travers les délicieux jardins ornés de frais bassins et de buissons taillés en forme d'animaux. Elle soupira devant tant de beauté. Une merveilleuse demeure pour un maître merveilleux. Que le Seigneur Bouddha lui accorde d'en profiter encore de nombreuses années... Mais la sinistre prédiction de mère Somkit hantait toujours son esprit.
    Le vieux serviteur la conduisit dans le grand salon et, après s'être incliné, se retira pour aller commander des rafraîchissements.
    Fascinée, Sunida examinait autour d'elle les objets que son bien-aimé avait choisis pour meubler son
    décor quotidien. On aurait dit une enfant assistani pour la première fois à une fête au temple. Soudain elle vit quelqu'un assis à un bureau, dans un angle reculé de la pièce. Quand il tourna la tête dans Se direction, elle sursauta, surprise que le majordome ne lui ait pas signalé la présence d'un autre visiteur La lumière du jour était encore faible et il lui fallul quelque temps pour accommoder sa vision.
    Stupéfaite, elle reconnut son bien-aimé, Vichaiyen. Pourquoi donc Sarit l'avait-il conduite ici? L'âge lui jouait-il des tours? A moins qu'il ait ignoré que son maître était déjà rentré de sa promenade. Comme Vichaiyen paraissait jeune et beau dans la douce lueur du petit matin !
    Elle s'avança en rampant vers le bureau et se prosterna. «Seigneur et Maître, j'implore votre pardon pour cette intrusion. Mais je n'ai pu supporter l'idée de passer si près de votre maison sans venir vous surprendre. »
    Il quitta le bureau où il écrivait et s'avança vers elle en lui faisant signe de se redresser. Elle se sentit soudain mal à l'aise. Ce n'était pas le genre de Vichaiyen de garder ainsi le silence. Sa visite inattendue lui déplaisait-elle? S'efforçait-il de

Weitere Kostenlose Bücher