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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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dans ses bras en lui jetant un regard interrogateur.
    Voyant que Sunida voulait à nouveau se prosterner, Mark la retint. « Ma mère désire savoir si vous avez des enfants. Elle serait très heureuse si c'était le cas. »
    Sunida réfléchit. Selon la règle, elle se devait de répondre à l'épouse principale. Mais s'agissait-il bien de l'épouse principale? Pouvait-il en être autrement puisqu'elle avait donné au Barcalon un fils premier-né? Quelle était la véritable place de dame Maria dans ce cas? A bien y réfléchir, la situation paraissait plutôt embarrassante. Mais cette dame farang semblait si aimable, si compréhensive.
    «Je vous prie de dire à votre honorable mère que j'ai une petite fille de quatre ans», dit-elle finalement.
    Mark transmit le message à Nellie et tous deux sourirent, enchantés.
    «Une sœur, enfin! s'exclama Mark, ravi. Et dire qu'il m'a fallu traverser la moitié du monde pour la découvrir.
    - C'est sans doute une beauté comme sa mère, observa Nellie. Dis-lui combien nous sommes heureux de cette nouvelle. »
    Soulagée, Sunida laissa échapper un petit soupir heureux. Elle était impatiente de connaître la position de dame Maria dans tout cela. En attendant, son instinct lui soufflait que, pour une première rencontre, ils avaient échangé suffisamment d'informations.
    «Veuillez dire à votre honorable mère que je lui suis toute dévouée, dit-elle à Mark. Cependant je la prie de me donner l'autorisation de partir car je suis chargée d'une mission par le roi. »
    Cette fois, Mark ne put empêcher Sunida de se prosterner devant Nellie. Tandis qu'elle rampait à reculons vers la porte, Mark lui demanda si elle avait un message pour son père.
    Sunida sourit.
    « Dites à mon maître, je vous prie, que j'étais venue pour le surprendre mais que c'est lui qui m'a surprise. »
    24
    C'était une nuit sans lune et, durant l'heure qui précéda l'aube, Sorasak n'avait cessé de surveiller la maison de Phaulkon, dissimulé derrière un épais buisson de bananiers qui tapissait un terrain surélevé, non loin de la rive du fleuve.
    De ses yeux perçants, il guettait le moindre mouvement. Grâce à sa position en hauteur, il pouvait apercevoir au-dessous de lui les feux de la garde de nuit. Les voix des hommes se mêlaient au chœur des grenouilles et des grillons qui emplissait la nuit. Au-dessus de lui, un ciel sans nuages déroulait le dessin compliqué de constellations étincelantes.
    Peu à peu, les oiseaux commencèrent à pépier tandis qu'une vague lueur teintait l'horizon. Un serpent rampa devant lui pour gagner le bord de l'eau tandis que les premiers signes d'animation se manifestaient dans la grande maison. Depuis la branche d'un arbre voisin, un gecko lança son appel sur deux notes et projeta sa langue au-dehors pour attraper sa première victime.
    Un nouveau jour prenait vie.
    Il ne bougeait pas, regardant l'aube se lever, repé-rant peu à peu les (ormes floues qui se matérialisaient autour de lui. Les toits recourbés de l'imposante demeure dominaient les huttes construites sur le vaste domaine. Des silhouettes commençaient à émerger et à sillonner la cour intérieure dans toutes les directions. On disait que le Barcalon possédait à Louvo près de deux cents serviteurs, et le double dans sa résidence d'Avuthia.
    Cette seule pensée rendit Sorasak furieux. Il fronça les sourcils et pensa : quand je serai roi, il n'y aura plus de place dans ce pays pour des Barcalons farangs.
    L'aube était déjà levée depuis une bonne demi-heure quand il vit Phaulkon franchir le portail accompagné d'une vingtaine d'hommes et se diriger à grands pas vers le Palais. La veille, Sorasak avait effectué une reconnaissance des environs et choisi soigneusement sa position. Ici, tapi au cœur d'une épaisse végétation, éloigné de tout sentier, il avait un poste de choix pour ne rien perdre de ce qui se passait en contrebas.
    Il attendit encore un peu puis, tête baissée, quitta son abri, marchant pieds nus sans faire de bruit. Ses deux complices - des hommes de Petraja - étaient si bien cachés qu'il faillit les manquer. Ils avaient revêtu la tunique rouge des gardes du Palais et tendirent un costume semblable à Sorasak. Après quoi, tous trois s'engagèrent sur le chemin menant à la maison du Barcalon. Quelques minutes plus tôt, Phaulkon avait lui-même parcouru rapidement ce sentier, mais dans la direction opposée.
    Ils ne firent rien pour se dissimuler

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