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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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la confidence pour éviter de déclencher les soupçons. Si l'homme avait réellement participé aux campagnes du Nord, il prendrait la question pour une simple remarque et, dans le cas contraire, pour une réflexion polie.
    « Des jours inoubliables, Excellence. » Le capitaine avait l'air nostalgique.
    Petraja prit un risque. «Je me souviens que mes assistants m'ont rapporté combien tu avais été brave au combat.» Le capitaine rayonna. «Merci, Excellence. Comment faire autrement avec un chef tel que vous ? »
    Ils marchèrent encore quelques instants en silence, traversant une autre cour cernée de hauts murs et plantée de somptueuses bougainvillées orange et feu. Devant eux se dressait le portail de l'entrée principale. Petraja entraîna le capitaine à l'écart et lui parla à voix basse :
    «Vieux camarade, je suis en mission pour le roi. Puis-je compter sur ta discrétion ? »
    Le garde s'inclina profondément. «Je suis votre esclave, Excellence.»
    La voix de Petraja n'était plus qu'un murmure. «Il faut que je voie le prince royal, mais ma visite doit rester confidentielle. »
    Le garde hésita. «Excellence... aucune visite n'est autorisée...
    - Je ne l'ignore pas. C'est pourquoi le Seigneur de la Vie ne veut pas que cela se sache. Je dois être introduit discrètement par quelqu'un de confiance. Peux-tu éloigner les autres ? »
    Le garde hésita de nouveau. Petraja lui adressa un sourire d'encouragement. «Ta discrétion et ta loyauté seront rapportées aux oreilles du Seigneur de la Vie. »
    L'hésitation du capitaine s'envola. Il renvoya ses hommes et, s'écartant de l'entrée, entraîna Petraja par un dédale de cours intérieures jusqu'aux écuries des éléphants. Petraja n'avait encore jamais franchi cette limite. Ici, des douzaines d éléphants royaux, les plus beaux de leur espèce, étaient nourris et soignés, éventés et baignés. Un certain nombre d'entre eux, dont l'éléphant blanc sacré, avaient été emmenés à Louvo avec leurs cinq cents gardiens pour être près de Sa Majesté.
    Dépassant les écuries, le capitaine conduisit Petraja dans une zone du palais connue pour y abriter les cachots royaux. Là, bien des eunuques négligents ou des concubines infidèles avaient dépéri en paiement de leurs fautes. En pénétrant dans ces lieux jusque-là inconnus, Petraja ne s'étonna plus que le roi ait exilé aussi bien ses frères que sa fille dans le même palais. Il était si grand que chaque quartier de l'immense domaine pouvait passer pour une ville différente. Vingt mille personnes vivaient dans cette enceinte. Dans un tel espace, Yotatep et Chao Fa Noi, les amants terribles, ne risquaient pas de se croiser, séparés comme ils l'étaient par près de sept hectares de cours intérieures et d'allées bien gardées.
    Le capitaine finit par ralentir le pas et Petraja regarda autour de lui. Les bâtiments qui se dressaient devant eux lui étaient complètement inconnus. Les appartements du prince étaient aussi modestes que ceux de Yotatep et ressemblaient plutôt aux logements des esclaves. Une série de huttes entouraient une petite cour où un jardin nouvellement planté n'avait pas encore pris complètement forme. Apparemment, le prince - dont l'exil était encore récent - cherchait à améliorer son environnement. Des constructions étaient en cours un peu partout. Le général aperçut un bâtiment sur pilotis en bois de teck bien poli, un peu plus grand et mieux décoré que les autres. Ici, expliqua le capitaine, vivait le prince Chao Fa Noi.
    Il lui demanda respectueusement de l'attendre tandis qu'il allait parler au garde posté devant la résidence du prince. Les deux soldats discutèrent quelques instants avec animation et Petraja, vaguement inquiet, vit qu'ils lançaient de temps à autre des coups d'œil dans sa direction. Le capitaine revint enfin, expli-quant que, par ordre du roi, il était strictement interdit de recevoir ici tout visiteur. Toutefois, considérant le rang extrêmement élevé du général et l'objet de sa royale mission, une exception pouvait être faite en sa faveur à la condition expresse que la visite soit brève, car les gardes étaient inquiets de manquer à leur devoir.
    Petraja remercia chaleureusement le capitaine, l'assurant qu'il n'enfreindrait en rien ces consignes.
    L'antichambre n'était guère qu'un simple recoin orné seulement de quelques coussins. Tandis que Petraja attendait, il perçut l'écho étouffé de bruits

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