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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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affolés dans la pièce voisine. Apparemment, sa visite semait la panique parmi le personnel du jeune prince.
    Lorsqu'il fut enfin introduit, tout semblait parfaitement en ordre. Pourtant quelque chose n'allait pas dans l'harmonie générale de l'appartement. Le mobilier était trop grand. Les somptueux cabinets laqués, datant des premières temps d Ayuthia, paraissaient déplacés dans ces pièces originellement conçues pour des domestiques. Quant au grand paravent japonais placé dans un angle de la chambre, il était totalement disproportionné.
    Le prince accueillit le général, à la fois souriant et tendu, visiblement intrigué par cette visite inopinée. On le sentait inquiet. D'un pas incertain, il s'approcha de Petraja.
    Celui-ci se prosterna devant le plus jeune frère du roi en l'observant à la dérobée. Les traits du beau Chao Fa Noi étaient toujours séduisants, mais on distinguait encore sur ses jambes les cicatrices du châtiment administré sur les ordres de Yotatep. Folle de jalousie, elle avait ordonné de le faire fouetter après qu'il eut été découvert en compagnie de Thepine, la concubine préférée du roi. De fait, le jeune prince pouvait s'estimer heureux de se retrouver encore en vie. Selon la loi, il aurait dû être enfermé dans un sac de velours et frappé à mort à coups de gourdin. Mais Yotatep, satisfaite et horrifiée à la fois par les cruelles lacérations infligées sur sa demande, avait couru plai-der sa cause auprès de son père. Succombant à ses supplications, ce dernier s'était contenté de condamner son frère à l'exil définitif.
    En examinant discrètement le jeune prince à travers ses doigts croisés, Petraja, toujours prosterné, pouvait lire la concupiscence et la débauche qui avaient entraîné sa chute. Comme il s'était montré stupide et peu clairvoyant ! En tant qu'héritier du trône, il aurait pu mener une vie de luxe et d'opulence, satisfaire ses moindres désirs et attendre tranquillement de monter sur le trône. Mais, en séduisant Thepine, il avait choisi le seul fruit défendu. Il ne lui restait plus, désormais, pour seule compagnie, que ses rêves enfuis.
    L'occasion était bonne, pour Petraja, de réveiller ces rêves afin de s'assurer pour l'avenir un allié de poids. Par tous les moyens, il devait réussir à rassembler les plus puissantes influences pour mener à bien ses projets.
    «Je vous en prie, cher Général, relevez-vous.» Le ton du prince était courtois mais prudent. «Votre présence ici est, je dois l'avouer, une immense surprise. Si peu de visites me sont autorisées ces temps-ci. De plus, je croyais que vous aviez adopté la vie monastique. »
    Petraja retint un sourire. «C'était là mon intention, Votre Altesse, mais votre auguste frère m'a fait rappeler. »
    Quelle chance, songea-t-il, qu'il ait su maîtriser son impatience en évitant de quitter trop tôt le monastère. La convocation royale lui avait fourni le meilleur des alibis. Tous étaient persuadés qu'il quittait à regret sa vie de reclus.
    «Mon royal frère préférait sans doute avoir à ses côtés ses plus fidèles courtisans. » Une ombre traversa le visage du prince. «Quant à moi, j'ai malheureusement perdu ce privilège.
    - Sachez, Votre Altesse, que j 'ai souvent plaidé votre cause auprès de Sa Majesté, dit Petraja avec sympathie. Hélas, jusqu'ici, ce fut sans succès.
    - Je n'attends aucun pardon, répliqua le prince, de plus en plus amer. Mais que mon frère le roi veuille proclamer un simple roturier à ma place, c'est peut-être porter le ressentiment un peu trop loin, ne pen-sez-vous pas ? »
    Petraja sentit que le soulagement initial d'avoir été laissé en vie avait fait place à une profonde frustration et à un ardent désir de retrouver la gloire de son ancienne position. Discrètement, il jeta un regard rapide autour de lui. En dehors d'eux, seul un esclave était resté prosterné sur le seuil de la porte. Il fallait impérativement le faire renvoyer. Ce qu'il avait à dire ne concernait que les oreilles du prince.
    « Pouvons-nous nous entretenir seul à seul, Altesse ? » Le prince regarda autour de lui nerveusement, un peu comme s'il avait mauvaise conscience. «Mais nous sommes seuls. »
    Petraja désigna le serviteur d'un geste rapide. «Oh lui, dit le prince en souriant, apparemment soulagé, je vois...» Il lança un ordre et l'esclave disparut aussitôt. Puis il attendit que Petraja prenne la parole.
    Le général regarda

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