Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Druidisme

Le Druidisme

Titel: Le Druidisme Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
la dénomination druides est très vaste et englobe de nombreuses
spécialisations. Il serait ridicule de vouloir comparer un druide gaulois et un
prêtre catholique du XX e  siècle, surtout
dans les pays où joue la séparation de l’Église et de l’État. À la rigueur
pourrait-on voir une certaine équivalence entre le druide et un prêtre de village
au XIX e  siècle, avant les lois sur
l’enseignement primaire obligatoire et l’apparition de l’instituteur laïque.
Car si le druide est un prêtre, il est bien autre chose. Et, à l’intérieur de
la classe druidique, il existe bien des distinctions. Les auteurs grecs et
latins en avaient pleine conscience, bien qu’il semble qu’ils n’aient point
compris exactement les subtilités de ces distinctions et du système hiérarchique.
Tantôt, ils appellent les druides des « philosophes », tantôt des
« mages », ce qui n’est certes pas tout à fait la même chose. Il est
même question de « poètes chantants » et de « devins ». Et
Diodore de Sicile précise qu’aucun sacrifice ne peut se faire sans l’assistance
d’un de ces « philosophes ».

1) LE NOM DES DRUIDES
    Chaque fois que les auteurs de l’Antiquité classique ont
parlé des druides, ils l’ont fait avec une certaine admiration. En aucun cas,
les historiens grecs ou latins ne les ont confondus avec des sorciers de bas
étage. L’éduen Diviciacos, déjà mentionné par César, l’est aussi par Cicéron
qui se flatte de l’avoir connu et d’avoir discuté avec lui : « Il
prétendait connaître les lois de la nature, ce que les Grecs appellent
physiologie, et il prédisait l’avenir, soit par des augures, soit par des
conjectures » ( De Divinatione , I, 40).
Les auteurs plus tardifs vont même plus loin : Ammien Marcellin (XV, 9)
met les druides en rapport avec les disciples de Pythagore, Hippolyte ( Philosophumena , I, 25) affirme qu’ils ont étudié
assidûment la doctrine de Pythagore, tandis que Clément d’Alexandrie ( Stromata , I, XV, 71) rapporte une tradition selon
laquelle Pythagore était l’élève à la fois des Brahmanes et des Galates,
autrement dit des druides galates.
    Le rapport des druides et de Pythagore, dans un sens comme
dans l’autre, paraît hautement improbable, mais cette tradition témoigne d’une
certaine parenté entre le pythagorisme et le druidisme, tout au moins d’après ce que les Grecs pouvaient en
comprendre . Et l’on sait qu’ils l’ont mal compris. Cependant, c’était de
ce fait reconnaître au druidisme la valeur d’un système de philosophie
parfaitement honorable, c’est cela qui est important. Même si leur
compréhension était incomplète, voire erronée (pour différentes causes :
défaut d’informations précises, système de logique différent, mentalité
opposée, parti pris de syncrétisme), les Grecs se sont étonnés que des Barbares
aient pu posséder une tradition philosophique et religieuse d’une haute tenue
intellectuelle et même spirituelle. Cela ne les a pas empêchés, ni les auteurs
latins, de se montrer très confus quant aux fonctions des druides et à leurs
dénominations.
    Nous avons vus qu’on leur attribuait les fonctions de philosophes , de mages et de poètes chantants (bardes). Mais, comme
le dit Cicéron, étant donné qu’ils se livrent à l’art augural, ce sont aussi
des vates , et de ce dernier terme, le
néo-druidisme contemporain, dont nous aurons à parler, a fait le mot ovate , qui signifie simplement « devin »,
désignant le grade inférieur des participants à une assemblée druidique ( gorsedd ). Et César, toujours à propos de Diviciacos,
utilise le terme sacerdos , ce qui définit le
druide comme un authentique « prêtre », non seulement au sens latin,
mais au sens actuel donné universellement à ce mot. Ailleurs, il sera question
d’ aeditus , c’est-à-dire de prêtre gardien et
desservant d’un temple dédié à une divinité particulière, l’équivalent d’un
actuel curé de paroisse, ou encore, en Bretagne, d’un « recteur »,
lequel est canoniquement le véritable responsable du sanctuaire. Et si le mot magus est utilisé par Pline et quelques autres pour
traduire le terme druide, c’est sans connotation dépréciative : les
« mages » d’Assyrie ou du Proche-Orient n’étaient pas seulement des
magiciens, mais aussi des prêtres, des astronomes (en réalité astrologues, car
l’observation scientifique était confondue

Weitere Kostenlose Bücher