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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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la
direction opposée, par hasard? » Ce n'était pas une route si fréquentée.
    « Non, monsieur, et pourtant j'étais aux aguets. Était-ce
un groupe important?
    — L'émissaire, monsieur, était une jeune femme,
accompagnée d'une demi-douzaine de guides et de porteurs.
    — Une femme, avez-vous dit? Non, ce ne pouvait pas
être ça. J'ai bien croisé une dame, mais elle ressemblait plutôt à une
princesse de conte de fées. Quelle beauté! Je me demandais d'ailleurs ce
qu'elle faisait...
    — Votre description convient à merveille à mon
envoyée, l'interrompit Phaulkon en souriant. C'est bien elle, monsieur. »
    Samuel siffla entre ses dents. Cet endroit l'intriguait
de plus en plus. Quelle malchance pour la cargaison ! Il passerait volontiers
un peu plus de temps dans un endroit pareil, avec des messagers qui
ressemblaient à des déesses et des masseuses aux doigts de miel qui se
déplaçaient en rampant à quatre pattes et vous faisaient presque exploser de
plaisir.
    « Votre envoyée n'aura guère de mal à trouver le Comwall, monsieur, reprit Samuel. C'était la seule frégate de bonne taille à se trouver
en rade quand je suis parti. » Il sourit. « Quant à votre émissaire, elle ne
devrait pas rencontrer de difficultés pour être reçue à bord : mes officiers
vont tomber en pâmoison. » Il s'interrompit et une ombre passa sur son visage.
« Mais je crois comprendre que le Comwall va repartir à vide, monsieur?
    — Comment ça?
    — Je veux dire, monsieur Phaulkon, sans cargaison
pour la Perse.
    — Où avez-vous pris cette information ? »
    Samuel regarda Phaulkon d'un air hésitant.
    Comme pour répondre à la question, Tip reparut et
    se prosterna sur le seuil : « Le petit et le grand
maîtres farangs sont ici, mon Seigneur.
    — Bien, fais-les entrer. »
    Les silhouettes de Burnaby et Ivatt s'encadrèrent dans la
porte.
    « Constant ! » s'écrièrent-ils tous les deux avec un
large sourire, en se précipitant pour le serrer dans leurs bras. Phaulkon les
étreignit à son tour puis s'adressa à White.
    « Ces messieurs pourraient-ils être votre source
d'information ?
    — En effet, monsieur », fit Samuel. Un timide espoir
commençait à revenir en lui.

« Alors, bienvenue à Ayuthia, hommes de peu de foi, dit
Phaulkon en s'adressant à ses deux compagnons.
    — Que voulez-vous dire?» demanda Burnaby déconcerté.
    Phaulkon se tourna vers White. « Contrairement à ce que
l'on a pu vous dire, monsieur, j'ai votre cargaison. Je regrette seulement
qu'après un voyage aussi pénible l'on vous ait accueilli avec des nouvelles
aussi erronées que déprimantes. »
    White fut aussitôt transformé.
    « J'ai toujours su, monsieur, s'exclama-t-il, que la
réputation dont vous jouissez auprès de mon frère George était fondée. » Il
avait maintenant retrouvé toute son impatience. « Vous dites que la cargaison
est prête?
    — Pratiquement, monsieur White. Il me faut encore
deux ou trois jours pour les dernières formalités.
    — Je vous en prie, appelez-moi Samuel.
    — Très bien. Mais dites-moi d'abord : quelles
nouvelles avez-vous de votre estimé frère?
    — Monsieur, aucune depuis que, en route pour
l'Angleterre, il a fait escale à Madras. C'est alors qu'il m'a mis au courant
de l'objet et de la date de ma mission à Mergui. Il était si confiant dans
votre succès que j'ai décidé d'entreprendre le voyage sans autre confirmation.
Je vois par moi-même que mon frère a un jugement très sûr. Il faut me pardonner
les premiers doutes que j'ai pu avoir, monsieur. Mais M. Burnaby ici présent
m'a laissé entendre que... il était peu probable...
    — À n'en pas douter, M. Burnaby a recueilli ses
infoimations sur la place du marché de Ligor », lança sèchement Phaulkon.
L'agent général semblait particulièrement penaud. Ivatt, lui aussi, paraissait
embarrassé, mais White s'empressa de venir à son secours.
    « Heureusement, M. Ivatt ici présent m'a redonné espoir
en insistant pour que je vous parle d'abord, monsieur, dit-il à Phaulkon.
    — Je vous en prie, appelez-moi Constant. » Il se tourna
vers Ivatt. « Merci, Thomas. Je m'en souviendrai.
    — Comment... comment vous êtes-vous procuré la
cargaison, Constant? » demanda timidement Burnaby.
    Comme s'il n'avait pas entendu la question, Phaulkon
s'adressa de nouveau à White.
    «Quand devez-vous repartir pour Mergui? J'imagine que
vous n'avez guère de temps.
    — En effet, Constant. Le Cotnwall

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