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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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crainte à
l'idée de cette intimité imminente avec ce farang, le premier qu'elle eût
jamais connu. Ce n'était pas seulement de la curiosité. Depuis qu'elle l'avait
vu sourire quand elle était sur la scène, elle s'était sentie étrangement
attirée vers lui. Il avait un sourire si charmant !
    Elle lui caressa la peau tout en lui ôtant sa chemise de
mousseline et se sentit frémir. Il était si bien bâti, avec de si larges épaules!
Il lui fit un grand sourire. On lisait le désir dans ses yeux et, quand il posa
dou-
    cernent la main sur son panung, elle frissonna de la tête
aux pieds. Elle avait envie de respirer son odeur, mais il était encore trop
tôt. Elle allait d'abord l'oindre d'huile et le masser, le détendre et le
préparer à l'ultime plaisir. Elle avait entendu une étrange rumeur. Les farangs
ne respiraient pas chacun l'odeur de l'autre mais se suçaient mutuellement les
lèvres. Que c'était grotesque ! Comme il était triste de ne pas connaître
l'extase de poser son nez contre la joue d'un amant et de humer le délicat
parfum de sa peau. Elle espérait qu'il n'allait pas lui demander de poser sa
bouche à elle sur la sienne : la même bouche que Dieu lui avait donnée pour
avaler la nourriture !
    Elle lui effleura les omoplates pour le pousser doucement
vers le matelas et elle le regarda. Il n'était pas gras mais il avait une
ossature manifestement plus forte que les gens de sa race. Il avait quelques
poils sur la poitrine, qu'elle aurait préféré ne pas remarquer, mais il avait
certainement l'air moins simiesque que le démon de farang roux qui l'avait
dévisagée d'une façon aussi effrontée pendant les danses. Jamais elle n'aurait
accepté l'intimité avec cet affreux homme — même par curiosité. Il puait.
Celui-ci, au moins, était propre — hormis son haleine, qui sentait ces
terribles liqueurs que les farangs aimaient boire. Elle brûlait d'envie de lui
ouvrir son panung, mais chaque chose en son temps !
    Il soupira tandis qu'elle le caressait et leva vers elle
ce merveilleux sourire qui lui donnait, plus que jamais, l'envie de sentir son
odeur. Elle aurait voulu lui dire comment Son Excellence avait truqué le jeu :
le Palat était bien sûr doté de deux oreilles identiques et l'esclave qui était
allé le chercher avait pu lui révéler laquelle recouvrir d'une fausse. Sarit,
le faiseur de masques, était un véritable artiste.
    De toute évidence, Son Excellence s'était prise d'amitié
pour ce farang. Elle l'avait remarqué et l'avait même entendue déclarer qu'il
ferait un grand boxeur. Imaginer un farang dans l'arène! Le Puissant Seigneur
aimait tant le sport qu'il imaginait n'importe quoi.
    Elle laissa glisser sur le sol 1 echarpe qui lui couvrait
vaguement les seins et sentit son regard la dévorer : ce devait être sa peau
claire qui excitait le farang. Ce ne pouvait pas être ses seins : elle avait
toujours été gênée par leur grosseur, ainsi que par ses longs membres plus
développés que ceux de ses amies. Du moins se félicitait-elle de voir qu'ils ne
semblaient pas le rebuter.
    Il lui demandait maintenant quelque chose : il se
montrait du doigt en prononçant des mots qu'elle ne comprenait pas. Puis il la
désigna en la regardant d'un air interrogateur. Elle finit par comprendre.
    « Sunida ! répondit-elle, toute contente. Mon nom est
Sunida ! » Mais son nom à lui, si c'était cela qu'il répétait, paraissait
imprononçable. Quel dommage qu'il ne comprenne pas le siamois. Il y avait tant
de choses qu'elle aurait aimé lui demander. Il était courtois et bien élevé : elle
devinait qu'elle n'avait rien à craindre de ce farang. Elle ouvrit une petite
fiole en bambou, répandit de l'huile parfumée sur la poitrine et sur le ventre
de Phaulkon et la fit doucement pénétrer. Elle agit ainsi avec une grande
douceur puis se mit à pétrir son torse et son ventre. Après cela, elle effleura
sa chair sous le panung. Elle constata avec fierté que cela l'excitait. Elle
lui adressa un grand sourire et ses mains se firent plus sensuelles encore.
Bientôt, incapable de maîtriser plus longtemps sa curiosité, elle lui dénoua
son panung et resta là, bouche bée. Que le Seigneur Bouddha nous protège ! Tous
les farangs étaient-ils comme ça? Plutôt montés comme des chevaux que comme des
humains? Et tant de poils partout ! Elle se demandait avec inquiétude si sa
lance d'amour lui ferait mal en la pénétrant quand on entendit des bruits
derrière la porte.

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