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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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D'une voix affolée, quelqu'un demandait à entrer.
    Elle eut à peine le temps de le recouvrir que la petite
Maew se précipita, le visage ruisselant de larmes. « Je n'ai pas pu, sœur aînée
», dit-elle en sanglotant. Elle utilisait le terme de respect que l'on emploie
avec une fille plus âgée. Sunida avait vingt ans. « Sa lance était si... si
grosse... ça m'a fait mal. »
    Pauvre Maew, songea Sunida. Elle avait à peine quatorze
ans. Bien que l'autre farang fût plus petit que celui-ci, peut-être leurs
lances d'amour étaient-elles toutes les mêmes.
    « Oh, sœur aînée, gémit Maew, que va dire le Puissant
Seigneur quand il l'apprendra? Il voulait tout savoir sur leurs habitudes
amoureuses.
    — Je te soufflerai, petite souris, ne t'inquiète
pas. Contente-toi d'écouter. Hoche la tête et dis que ton expérience est
exactement comme la mienne.
    — Oh, merci, sœur aînée », répondit Maew avec
gratitude.
    Ivatt apparut sur le seuil, l'air tout décontenancé. Il
allait parler mais Phaulkon ne lui en laissa pas le temps.
    « Ne vous inquiétez pas, Thomas, dit-il en se levant et
en prenant le petit homme par les épaules. Ça n'est pas qu'elle ne vous aime
pas. Vous lui avez fait peur, voilà tout. Elle est très jeune.
    — Elle a poussé un hurlement quand elle a dénoué mon
panung. Quel effet croyez-vous que ça m'a fait? On aurait cru que c'était
infesté de vermine. »
    Phaulkon se mit à rire, heureux de constater qu'Ivatt
n'avait pas perdu son sens de l'humour.
    « Écoutez, Thomas, j'ai le même problème.
    — Elle a crié aussi? demanda Ivatt l'air presque
soulagé.
    — Elle allait le faire quand votre fillette est
entrée. Les Européens sont bâtis différemment, voilà tout. Et nous sommes
beaucoup plus poilus que les Siamois. Retournez dans votre chambre et soyez
doux. N'insistez pas si elle ne veut pas. Elle s'habituera à vous. De toute
façon, elle doit faire un rapport au gouverneur sur vos attributs physiques.
    — Bonté divine ! s'exclama Ivatt. Il pourrait
m'arrê-ter sur une simple description !
    — Vous êtes déjà en état d'arrestation, Thomas, fit
Phaulkon en riant. Nous le sommes tous. On pourrait doubler votre sentence,
c'est vrai.
    — Bah, reconnut Ivatt avec philosophie, il doit y avoir
des prisons pires que celle-ci. »
    Phaulkon se tourna en souriant vers Sunida qui bavardait
à voix basse dans un coin avec la petite Maew. Il s'approcha d'elles et serra
doucement l'épaule de la fillette effrayée. Ses sanglots s'arrêtèrent et Sunida
l'observa d'un air reconnaissant. La petite Maew souriait maintenant
timidement. Phaulkon la prit par le bras et la conduisit jusqu'à Ivatt.
    « Occupez-vous d'elle, Thomas. Et n'oubliez pas ce que je
vous ai dit.
    — Si vous entendez d'autres hurlements, dit Thomas en
souriant, ce sera moi qu'on poursuit à travers la pièce ! Bonne nuit. »
    Phaulkon se retourna : Sunida était debout devant lui,
les bras tendus. Il s'approcha et pressa tout son corps contre le sien,
enfouissant son visage dans le creux de son cou. Il la serra fort un long
moment puis la ramena lentement jusqu'à la natte. Il la fit s'allonger auprès
de lui et attira son corps contre le sien. Elle était sculpturale pour une
Siamoise, se dit-il : de longs bras et de longues jambes, des seins ronds, presque
comme ceux d'une Européenne, associés aux traits délicats et à la peau soyeuse
d'une Siamoise. Le corps de Sunida s'adaptait au sien comme si un sculpteur les
avait coulés dans le même moule. Lentement, elle dénoua son panung et, voyant
la force de son désir, elle porta un doigt à ses lèvres et lui accorda un
sourire éblouissant, comme pour promettre que cette fois il n'y aurait pas de
cris.
    Avec une infinie douceur, il entra en elle tandis qu elle
enfonçait les doigts dans le dos de Phaulkon pour oublier sa douleur. Il crut
un moment qu'il lui faisait trop mal et tenta de se retirer : elle secoua alors
la tête avec véhémence, insistant du regard pour qu'il continue. Puis elle
ferma les yeux, un sourire de soulagement s'épanouissant sur ses lèvres pleines.
Il posa le nez sur ses joues et les huma profondément, l'une après l'autre.
Elle rouvrit des yeux brillants de plaisir et de gratitude : il respectait ses
coutumes à elle.
    Elle le repoussa ensuite et, toujours plaquée contre lui,
ce fut elle qui l'enfourcha avidement. Elle lui tendit les bras au-dessus de la
tête. Elle respira volup-tueusement son visage, sa poitrine et

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