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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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terminer pour demain à l'aube? Nous
l'enverrons à Avuthia par le même bateau. »
    Telle avait toujours été la méthode siamoise : garder
toutes les options ouvertes.
    « Bien sûr, Excellence », répondit Phaulkon, trop content
de voir la tournure que prenaient pour l'instant les événements. Du moins lui
et les autres allaient-ils rester pour un temps en vie.
    Le gouverneur se leva. « KJing ! » appela-t-il.
    Le Palat arriva sans bruit en rampant depuis la pièce
voisine.
    « Je veux qu'on amène ici tous les hommes qui se trouvent
dans la cour, tous les esclaves qui ont été témoins des récents événements.
Qu'on ramène les autres farangs à leurs appartements. Le boxeur va séjourner au
palais. Il ne devra pas communiquer avec les autres.
    — Puissant Seigneur, je reçois vos ordres. »
    Le soleil du soir brillait par la fenêtre ouverte,
illuminant une traînée de poussière sur la table basse où Phaulkon était en
train d'écrire. Il était maintenant au palais, dans une pièce presque identique
à celle de la maison des invités.
    Il rédigeait son rapport au Pra Klang, le Grand
Bar-calon, un homme qu'il n'avait en fait jamais rencontré. La seule certitude
qu'il avait, c'était la formulation. Le reste, il devrait peut-être le
concocter avec l'aide, spontanée ou involontaire, de Sunida. Et si l'on envoyait
vraiment le rapport au Barcalon? Il ne faisait que surseoir à son exécution :
il le savait. Pourtant, s'il n'écrivait pas ce rapport, ce serait admettre sa
supercherie et cette fois le gouverneur n'hésiterait pas. Mieux valait être
exécuté plus tard. Au fond de son esprit, il y avait toujours la chance infime,
le lointain espoir que, s'il le formulait à la perfection, le rapport
n'arriverait jamais jusqu'au Barcalon.
    Bien qu'il lui tournât le dos, il sentit dans la pièce la
présence de la jeune femme. Elle toussota et il se retourna. « Sunida ! Comme
je suis heureux de te voir! »
    Elle avait complètement disparu depuis l'horrible
expérience dans la cour cet après-midi.
    « Mon Seigneur », répondit-elle simplement. Elle
s'accroupit pour ne pas se trouver plus haute que lui. Puis son visage prit une
expression peinée. « Pardonnez-moi, dit-elle avec appréhension, pourquoi mon
Seigneur ne m'a-t-il pas dit qu'il parlait notre langue ? »
    Phaulkon s'attendait à cette question. « Je ne suis
malheureusement pas en mesure de l'expliquer. Sache seulement que cela n'a rien
à voir avec le grand respect que je te porte. »
    Sunida inclina la tête. « Peut-être mon Seigneur
voulait-il découvrir des choses qu'il n'aurait pas découvertes autrement? »
    Phaulkon ne releva pas sa remarque, mais il était
impressionné par l'intuition dont elle faisait preuve.
    « J'ai demandé la permission de t'emmener avec moi,
Sunida. Je t'aurais parlé siamois dès que nous serions arrivés à Ayuthia. »
    Sunida parut quelque peu réconfortée. « Son Excellence
m'a demandé si j'aurais accepté de vous accompagner, reprit-elle d'un ton
mutin.
    — Et qu'as-tu répondu?
    — J'ai dit que cela dépendrait de Son Excellence,
bien entendu.
    — Parce que Son Excellence est ton maître ? » Sunida
hésita. « Parce que c'est mon oncle. » Phaulkon fut pris au dépourvu. « Ton
oncle? » Sunida hocha la tête. « Il est le frère cadet de mon
    père qui... qui a été tué par les farangs... Je veux dire
les farangs hollandais, durant le blocus du Menam Chao Phraya. »
    Phaulkon était abasourdi. « Tu veux dire : il y a vingt
ans, quand les Hollandais ont bloqué le fleuve pour exiger des concessions ?
    — C'est exact, mon Seigneur. » Elle baissa
triste-ment la tête. « Je venais de naître et mon honorable père était le
général qui commandait les troupes.
    — C'est terrible. À cause de cela tu dois haïr les
Hollandais et tous les farangs, dit Phaulkon.
    — Je ne hais personne, mon Seigneur. Il y a des bons
et des méchants partout. Dans mon pays aussi.
    — Et ta mère, Sunida, quest-elle devenue?
    — Elle s'est remariée : elle a épousé un mandarin
birman quand j'étais très jeune. Mon oncle ne voulait pas me voir élevée à Ava,
parmi les Birmans. Vous savez, ce sont nos rivaux. Il m'a donc gardée ici.
L'épouse de mon oncle est morte en couches : j'ai donc été comme une fille pour
lui. Sous son aspect sévère, c'est un homme bon et généreux.
    — Il a aussi de la chance de t'avoir, Sunida. »>
À la lueur de ces révélations, Phaulkon voulait lui demander

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