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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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par la potion, glissent dans les ténèbres de la mort.
    — Monseigneur !
    Legrave s’écarta de la table, mais Symmes lui saisit le bras après avoir déposé sur le sol la belette qui détala dans l’ombre.
    — Ne partez pas, mon frère, dit Symmes d’un ton mesuré. Ce qu’avance Corbett tient debout.
    — Naturellement, reprit celui-ci, la mort d’Odo est liée à celle de Baddlesmere. L’archiviste devenait trop curieux, il commençait à se souvenir des écrits concernant ce feu mystérieux, originaire d’Orient. Legrave le surveillait. Peut-être Odo lui a-t-il parlé et révélé ce qu’il faisait. C’est pour cette raison, Legrave, que vous êtes entré dans la bibliothèque lorsque j’y étais. Si cette porte dérobée ne s’était pas ouverte, jeta Corbett d’un ton cassant, vous m’auriez assassiné, moi aussi !
    Legrave, mâchoires serrées, braqua sur lui des yeux éteints. Il avalait difficilement sa salive et lança un bref coup d’oeil à Craon qui évita son regard.
    Corbett poussa un soupir de soulagement : ce coup d’oeil confirmait ses soupçons.
    — Malgré tous ses défauts, poursuivit-il, Baddlesmere approchait de la vérité. Il s’interrogeait sur le meurtrier de Murston. Il se rappelait pertinemment où il se trouvait et où le grand maître s’était rendu, le matin de l’attentat contre notre souverain. Il découvrit, également, comme je le fis, que deux de ses compagnons, Symmes et Branquier, avaient eu affaire à l’autre bout d’York, près de Botham Bar, loin de Trinity.
    — C’est vrai, corrobora Branquier. Il nous questionnait sans cesse : où étions-nous allés, quelles rues avions-nous empruntées...
    — Et même quelles tavernes avions-nous fréquentées, ajouta sèchement Symmes.
    — Mais moi, j’accompagnais le grand maître ! se récria Legrave en regardant Molay qui le fixa sans un mot.
    — Le grand maître passa au moins deux heures chez les orfèvres, reprit Corbett. Vous étiez censé surveiller la rue.
    — C’est ce que j’ai fait.
    — Si l’on regarde le plan d’York tracé par Baddlesmere, on s’aperçoit que quelques minutes suffisent pour se rendre de Stonegate à l’auberge de Trinity où se trouvait Murston.
    Jacques de Molay écarta ses mains de ses lèvres.
    — Sir Hugh dit vrai, affïrma-t-il. Nous avons rendu visite à deux orfèvres dans cette rue. À un moment donné, je suis sorti et ne vous ai pas trouvé.
    — Je me promenais parmi les étals.
    — Ah oui ! s’exclama Corbett. Qu’avez-vous donc acheté ?
    Legrave s’humecta les lèvres.
    — Des gants, répondit Branquier, ou plutôt des gantelets. C’est ce que vous nous avez dit.
    — Où sont-ils ? demanda le clerc. Vous en avez acheté plus d’une paire. Nous avons le témoignage de plusieurs artisans. Pourquoi avoir besoin de plus d’une ou de deux paires de gants ? Vous êtes un templier, Legrave, pas un jeune godelureau de cour !
    — Où sont-ils ? insista Jacques de Molay.
    — Envolés ! lança Corbett. Vous comprenez, le mélange qu’il a utilisé s’avère fort dangereux et laisse des marques, les grains s’incrustent dans le tissu. Ces gants doivent donc être détruits. C’est ce que Legrave a fait. Il les a brûlés dans des coins reculés du domaine. Mes serviteurs en ont trouvé des fragments.
    — Menteur ! Menteur ! hurla Legrave en abattant ses poings sur la table.
    — Nous pouvons exiger que vous nous les montriez, menaça Corbett, ou fouiller votre chambre. Qui sait ce que nous y trouverions ? Des traces des substances utilisées ? Elles tachent vêtements et bottes. Des traces de sang sur un couteau ou une épée ?
    — Ralph !
    Branquier scruta son compagnon au bas bout de la table.
    — À vous de réfuter ces accusations !
    Legrave garda les yeux baissés.
    — Baddlesmere étudia aussi les menaces des Assassins, reprit Corbett. Rappelez-vous. Celles clouées à la porte de St Paul disaient :
    SACHE QUE NOUS ALLONS ET VENONS COMME LE VENT ET QUE TU NE PEUX NOUS ARRÊTER .
    Corbett ferma les yeux.
    SACHE QUE CE QUE TU POSSÈDES T ’ ÉCHAPPERA ET NOUS REVIENDRA . SACHE QUE NOUS TE TENONS ET NE TE LÂCHERONS PAS AVANT D ’ AVOIR RÉGLÉ NOS COMPTES .
    « Ce sont celles que j’ai lues au prieuré, en présence du roi. Cependant, celles qui me furent remises sur le pont de l’Ouse suivaient un ordre différent :
    SACHE QUE CE QUE TU POSSÈDES T ’ ÉCHAPPERA ET NOUS REVIENDRA . SACHE

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