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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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certain Walter Murston, sergent au manoir templier de Framlingham. Le garde du Sceau privé s’assit sur le lit.
    — Ranulf, remets tout cela dans la sacoche. Et pour l’amour de Dieu, cache cela, supplia-t-il avec un geste vers la dépouille calcinée. Ce Walter Murston, membre de l’ordre des Templiers, s’est rendu coupable de tentative d’assassinat sur la personne du roi, et donc de haute trahison. Il a tiré deux carreaux et puis, en quelques minutes, a été mystérieusement tué par le feu.
    — Le châtiment divin ! s’exclama Maltote.
    — En ce cas, railla Ranulf, tout York, ou presque, périrait par les flammes !
    Corbett regarda par la fenêtre. Le cortège royal s’éloignait. La foule observait la taverne qu’entourait un cordon d’hommes d’armes, lances dressées, boucliers serrés les uns contre les autres. Un pas lourd retentit soudain sur les marches tandis qu’une voix de basse profonde vilipendait « ces bâtards de taverniers, ces damnés rejetons de Satan ».
    — Voici le comte de Surrey ! murmura Corbett avec une grimace.
    La porte pivota avec fracas sur ses gonds de cuir.
    — Espèces de jean-foutre ! Bougres d’ingrats ! tonna John de Warrenne.
    La face empourprée et baignée de sueur, il s’avançait pesamment dans la pièce, tel un vieil ours.
    — Eh bien, Corbett, maudit clerc, qu’avons-nous ici ?
    Il retira la courtine en haillons et contempla le cadavre.
    — Par le cul des sorcières ! Qui est-ce ?
    — Un sergent, à première vue, probablement un arbalétrier du Temple, répondit Corbett. Il est monté ici avec son arme et a tenté d’assassiner notre souverain.
    — Qui l’a tué ?
    — Nous en discutions justement, Monseigneur. Maltote pense que c’est Dieu, mais Ranulf est d’avis que si chaque pécheur d’York recevait son juste châtiment, toute la ville serait engloutie dans un océan de feu.
    Warrenne se racla la gorge et revint à la porte pour brailler des ordres dans la cage d’escalier. Des archers royaux accoururent.
    — Emportez-le ! ordonna-t-il. Je veux qu’on le traîne jusqu’au Pavement et qu’on le pende à la plus haute potence.
    Les soldats défirent adroitement le lit et enveloppèrent le cadavre dans les draps sales. Le comte épiait Corbett du coin de l’oeil.
    — Qu’un fainéant de clerc rédige la pancarte : Ainsi meurent les traîtres et qu’on la passe autour du cou de ce félon !
    Il poussa dehors les soldats et leur sinistre fardeau avant de refermer violemment la porte.
    — Son nom ?
    — Walter Murston.
    — Le roi voudra que l’on fasse la lumière là-dessus ! reprit le comte d’un ton sans réplique. Je n’ai aucune confiance dans ces moines-chevaliers !
    Il traversa la pièce pour donner un coup de botte dans les cendres en faisant tinter ses éperons sur le plancher. Puis il jeta un regard par la fenêtre.
    — J’ai peur, Corbett.
    Sa voix devint murmure.
    — La terreur me noue les tripes. Je me trouvais avec le roi, il y a trente ans, lorsque les Assassins ont essayé de le tuer. Un homme qui se prétendait messager.
    Le vieux soldat, narines frémissantes, respirait bruyamment en fermant à demi les paupières.
    — Cette fripouille s’est jetée si vite sur le roi ! Mais Édouard a réagi promptement en lui fracassant le crâne avec un tabouret. Et voilà qu’ils en veulent encore à sa vie !
    Il saisit le bras de Corbett qui soutint son regard sans flancher.
    — Arrêtez-les, Hugh, pour l’amour de Dieu ! souffla-t-il en détournant les yeux. Nous, ses vieux compagnons d’armes, sommes tous proches de notre fin.
    — Dites à notre souverain qu’il n’a rien à craindre et que je le retrouverai à l’abbaye de St Mary, répliqua Corbett.
    John de Warrenne se dirigea pesamment vers le seuil.
    — Monseigneur !
    — Oui, Corbett ?
    — Veuillez dire au roi que je ne retournerai pas à mon manoir de Leighton, déclara le magistrat avec un sourire forcé. Du moins, pas avant que cette affaire ne soit réglée.
    Il écouta le comte redescendre lourdement en agonisant d’injures toutes les personnes présentes dans l’auberge. Ranulf et Maltote, dans un coin, étaient bouche bée.
    — Qu’est-ce qu’il t’arrive, Ranulf ? demanda le garde du Sceau privé. Qu’as-tu à gober les mouches ?
    — C’est la première fois que je l’entends vous appeler Hugh, Messire. Il doit vraiment crever de peur...
    — Oui. Les Assassins ne menacent jamais en

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