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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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pas du genre à lâcher le moindre sou !
    — En ce cas, tavernier, retourne à tes tonneaux. Tu n’as rien à craindre.
    Corbett enjoignit à Ranulf et Maltote de le suivre et ils regagnèrent Trinity Lane.
    — Messire !
    Un sergent de la suite royale s’avançait, une main sur la garde de l’épée, l’autre tenant son casque.
    — Le comte de Surrey nous a ordonné de rester ici jusqu’à ce que vous en ayez fini.
    — Rassemblez vos hommes, sergent, et rejoignez le roi à l’abbaye. Dites au comte que je le retrouverai sous peu. Nos chevaux !
    Sur un geste de l’officier, un archer approcha avec leurs montures.
    — Je vous conseille de les mener à la bride, déclara le soldat. Les rues grouillent de monde.
    Corbett fut forcé d’en convenir en quittant Trinity. À présent que l’imposant cortège royal s’était éloigné, la foule envahissait Micklegate qui avait recouvré son aspect habituel de rue marchande. Derrière leurs étals abaissés, négociants, colporteurs et compagnons tâchaient de tirer bénéfice de l’atmosphère de fête. Corbett marchait près de son cheval. Ses serviteurs le suivaient difficilement et leur progression était lente.
    Devant St Martin, des ménestrels avaient érigé une estrade de fortune sur deux charrettes et présentaient à des spectateurs ravis un mystère sur Caïn et Abel. Au moment où arrivaient les trois hommes, Dieu le Père, vêtu d’un drap blanc et affublé d’une auréole accrochée à la nuque, marquait Caïn d’une croix rouge au front.
    « Si seulement c’était aussi facile, songea Corbett, si seulement la marque de Caïn apparaissait sur le front de ceux qui ont tué ou qui rêvent de le faire ! »
    — Croyez-vous que ce templier ait agi seul ? demanda Ranulf en se portant à sa hauteur.
    — Non. Combien de temps nous a-t-il fallu pour quitter le cortège et arriver à la soupente ?
    Ranulf s’arrêta. Des enfants couraient derrière un cerceau de bois, suivis d’un corniaud. La gueule serrée sur un maigre poulet, l’animal était pourchassé par une mégère qui, folle de rage, hurlait des imprécations à qui mieux mieux.
    — Ils ont une drôle de façon de causer ici, remarqua Ranulf. Ils parlent plus vite et de manière plus hachée qu’à Londres.
    — Mais les filles sont aussi jolies que là-bas. Je t’ai posé une question : combien de temps nous a-t-il fallu, à ton avis ?
    — Le temps de réciter dix Ave, à peu près.
    Corbett se souvint qu’il avait dû jouer des coudes, puis qu’il s’était égaré avant d’entrer dans l’auberge et de se précipiter dans l’escalier.
    — Vous pensez qu’ils étaient deux, Messire ?
    — Oui. La porte de la soupente avait été fermée à clef, probablement par le complice de l’arbalétrier quand il est parti. J’ai remarqué que la clef n’était plus là.
    — Serait-ce le mendiant que vous cherchiez ?
    — Peut-être, mais cela n’explique pas tout, poursuivit Corbett. Murston a sûrement tiré ces deux carreaux. Et pourtant, comment un soldat de métier se serait-il laisser tuer en si peu de temps, sans opposer la moindre résistance ? Et comment son corps a-t-il pu être dévoré si vite par ce feu terrible ?
    — L’autre aurait pu le tuer avant de descendre en quatrième vitesse et contrefaire le mendiant que vous avez bousculé.
    — Certes, mais ce ne sont là que des hypothèses.
    Il raffermit les rênes en abordant le large pont sur l’Ouse. Les marchands avaient dressé leurs étals le long des hautes palissades qui bordaient l’ouvrage. Ils pouvaient ainsi clamer que leur poisson était « tout frais péché du fleuve au-dessous ». Corbett s’arrêta et dit à Ranulf de tenir les chevaux. Dans l’interstice entre deux planches, il vit, sur sa droite, le grand donjon du château et puis, sur sa gauche, les flèches élancées de la cathédrale et de l’abbaye de St Mary.
    — Que vais-je dire au roi ? murmura-t-il entre ses dents, sans s’émouvoir des coups d’oeil intrigués des passants.
    Il contempla les tourbillons du fleuve près des radiers et les fragiles embarcations, ballottées par les eaux, où les pêcheurs luttaient contre la marée pour tendre leurs filets et éviter les tas de détritus qui tournoyaient, bloqués par les piles massives du pont. La mort du templier n’avait ni queue ni tête : un homme de guerre réduit en cendres et de cette manière !
    Il revint près de Ranulf, mais tout à

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