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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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vain.
    Corbett referma la croisée.
    — Mais partons ! Ça pue, ici ! Ranulf, prends la sacoche !
    — Qui sont ces Assassins ? demanda Maltote.
    — Je te l’expliquerai plus tard. Ce qui m’intrigue, c’est la raison qui a poussé un templier à suivre leurs instructions.
    Ils dévalèrent l’escalier et revinrent dans la salle de la taverne dont les murs suintaient d’humidité sous les poutres basses, noircies par la fumée de milliers de flambées. Au fond, près de la porte de la resserre, le tavernier, entouré des filles de cuisine, avalait rasade de vin après rasade de vin comme si sa vie en dépendait. Un seul regard à Corbett lui suffit. Il se jeta à genoux, les mains jointes.
    — O Dieu de miséricorde, protégez-moi ! gémit-il en lançant des regards pitoyables à Corbett dont la mine grave ne le rassurait guère.
    Il rampait presque aux pieds du magistrat.
    — Messire, croyez-moi, nous n’avons rien à voir avec tout ce qui est arrivé !
    Ranulf dégaina et, du plat de l’épée, frappa l’épaule de l’homme.
    — Si c’était le cas, lança-t-il d’une voix narquoise, tu te balancerais au gibet avant la fin de la semaine, tu serais écartelé et tes restes exposés au-dessus de Micklegate Bar.
    L’aubergiste empoigna la cape de Ranulf.
    — Pitié, Messire ! geignit-il.
    Corbett écarta l’épée de Ranulf et fit brutalement rasseoir l’homme.
    — Verse du vin, et du meilleur, à ton maître, ainsi qu’à moi et à mes compagnons, ordonna-t-il à l’une des servantes. Bon, écoute-moi, tavernier, ajouta-t-il en se saisissant d’un tabouret et en s’asseyant près de l’aubergiste jusqu’à lui toucher les genoux. Tu n’as rien à craindre si tu nous dis la vérité.
    Le tavernier ne cessait de trembler. L’épée du serviteur s’avérait certes effrayante, mais la voix douce du maître l’était plus encore – le malheureux ne parvenait qu’à bredouiller des mots sans suite.
    — Tu ne cours aucun danger, le rassura Corbett. On ne peut te tenir responsable de tous ceux qui fréquentent ton auberge.
    Il prit le gobelet apporté par une servante et le lui fourra de force dans les mains. Quant à lui, il commença à boire, mais reposa son verre précipitamment : le vin était certes bon, mais la vue d’une grosse mouche flottant près du bord lui souleva le coeur.
    — Bon ! Qui était cet homme ?
    — Je l’ignore. Il est arrivé hier soir. Un voyageur. Il m’a dit s’appeler Walter Murston. Il m’a payé un bon prix pour la soupente : deux pièces d’argent. Il a soupé et je ne l’ai pas revu.
    — N’est-il pas descendu déjeuner ce matin ?
    — Non. Nous, nous avions fort à faire, vu l’entrée du roi à York.
    L’aubergiste se cacha le visage en gémissant.
    — Cela devait être un jour de liesse. Nous étions là, sur le seuil, à acclamer les bannières et à écouter les trompettes et voilà-t-y pas que la minute d’après...
    Ses mains s’agitèrent en signe d’impuissance.
    — Et personne ne l’accompagnait ? insista Corbett. Personne n’est venu le voir ?
    — Non, Messire, mais il faut dire que la taverne a deux portes : une devant et l’autre derrière. Les gens entrent et sortent à leur guise, surtout un jour comme aujourd’hui.
    Sa voix s’éteignit.
    Les yeux clos, Corbett se revit dans la foule en train de se frayer un chemin et de bousculer un mendiant pendant que Ranulf se précipitait dans la ruelle. Il ouvrit les yeux.
    — Attends ici ! ordonna-t-il avant de se ruer dehors.
    — Que cherchez-vous ? lui cria Ranulf qui s’était élancé sur ses talons.
    Corbett gagna l’entrée de la ruelle et scruta l’étroit boyau nauséabond où abondaient détritus et chats errants. Deux gamins tentaient vainement de chevaucher une vieille truie qui fouillait les immondices, mais de mendiant, point !
    — Messire ? s’inquiéta Ranulf.
    Le magistrat revint à l’auberge.
    — Tavernier, les mendiants, à Londres, ont leurs coins favoris : l’angle d’une rue, le porche d’une église... Je suppose qu’il en est de même à York. Un de ces miséreux se tient-il d’habitude près de ton établissement, au bout de la ruelle ?
    L’aubergiste fit signe que non.
    — Aucun mendiant ne demanderait la charité ici. C’est trop éloigné du marché et la venelle est une impasse plus qu’autre chose.
    Son sourire dévoila des gencives enflées et rougies.
    — Et puis, mes clients ne sont

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