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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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brûler son torse ? Et si l’on est la victime, un voyageur innocent, pourquoi ne pas fuir ?
    — Comment savons-nous qu’il était innocent ?
    — On n’a retrouvé aucune arme.
    Corbett regarda le sentier.
    — L’assassin n’a quasiment pas rencontré de résistance.
    — Mais la victime allait-elle vraiment à York ou en revenait-elle ? demanda Ranulf.
    Corbett fit signe qu’il l’ignorait.
    — D’après mes informations, il n’a été fait aucune démarche nous avisant de la disparition de quiconque ou s’enquérant de l’endroit où un tel ou un tel serait allé.
    — Qu’est-ce qui vous fait croire, demanda Maltote, que l’assaillant était un chevalier du Temple ?
    Corbett flatta l’encolure de son cheval.
    — Voilà ce que j’apprécie le plus, Maltote : des questions judicieuses qui vont droit au but ! Je pense à un chevalier car, comme je l’ai dit, trancher un homme par le milieu exige une habileté et une force exceptionnelles. Imagine la scène, Maltote ; l’assassin s’élance vers sa victime, épée au poing. Il ramène son arme en arrière, comme un paysan sa faux, et, sans hésiter, frappe l’autre juste au-dessus de la ceinture. Seuls des hommes d’armes entraînés, des guerriers chevronnés sont capables de manier l’épée avec cette violence et cette précision. Je l’ai vu faire en Écosse et au pays de Galles. C’est le genre de dextérité qui ne s’acquiert qu’après des années de combat.
    — Mais pourquoi un templier ? insista Maltote.
    — À cause de leur science des armes et de la proximité de Framlingham. Et également parce que, d’après ce que je sais, les seuls autres chevaliers capables d’assener de tels coups accompagnaient le roi.
    — Ainsi le crime perpétré sur ce sentier écarté et la mort de l’assassin à York seraient liés ? reprit Ranulf.
    — Oui ! Deux hommes tués, deux cadavres brûlés. Mais pourquoi et par qui, cela reste à déterminer.
    — Et si la victime était un templier ? s’écria Maltote, fier comme un paon après les louanges de son maître.
    — C’est possible, répondit Corbett. Cela expliquerait pourquoi personne ne s’est présenté pour réclamer le corps ou pourquoi on n’a pas retrouvé le cheval et le reste du corps. Mais j’ai l’impression que ce n’était pas un templier, ajouta-t-il lentement.
    Il haussa les épaules.
    — Mais là encore, je manque de preuves.
    Il contempla le sol noirci, puis la pénombre verte du sous-bois.
    — Nous verrons bien ! murmura-t-il avant de remonter à cheval.
    Ils repartirent au petit trot et chevauchèrent un long moment en silence. Corbett pensait à la montagne de problèmes qu’il allait devoir affronter. Qui était la victime ? Pourquoi, après l’avoir tuée, avait-on mis le feu à son cadavre ? Pourquoi personne ne l’avait-il identifiée ? Et ce sergent templier – pourquoi avait-il attenté à la vie du roi et pourquoi son corps avait-il été dévoré par un feu mystérieux ? L’ordre du Temple était-il rongé à ce point par l’intrigue et la cupidité ? Une secte dangereuse comploterait-elle la mort des grands de ce monde par l’assassinat et la magie noire ? Qui était Sagittarius ? Corbett ferma les yeux, laissant à son cheval la bride sur le cou. Et puis, cette affaire de fausse monnaie : Qui avait les moyens de frapper de l’or ? D’où provenait le métal précieux ? Comment l’écoulait-on ? Là encore, y avait-il un rapport avec les templiers ? Avaient-ils découvert le secret alchimique de la transmutation des métaux en or ? Il rouvrit les yeux. Que pouvait-il faire à Framlingham ? Son aumônière contenait bien la bague du roi et sa sacoche les documents lui conférant toute autorité, mais comment les templiers réagiraient-ils ? Ils ne le chasseraient pas, mais leur coopération était loin d’être acquise. Ses pensées tournoyaient dans son esprit comme un petit chien dans une roue à broche. Il était tellement plongé dans ses méditations qu’il fut tout surpris de se retrouver sur la route menant à Framlingham. Dès que ses serviteurs et lui approchèrent des lourdes portes renforcées de ferrures, il sut qu’il se passait quelque chose d’anormal. Des sentinelles étaient postées sur la petite tour de guet, au-dessus des portes, des arbalétriers montaient la garde, vêtus de leurs superbes manteaux blancs ornés de la grande croix rouge pattée.
    — Restez où vous

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