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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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nous prononcer sur la façon dont il est mort.
    — Son corps ne devrait-il pas être remis au coroner de la ville ? protesta Corbett.
    — Nous avons certains privilèges approuvés par la Couronne, lui rétorqua Branquier.
    Corbett s’essuya les lèvres d’un revers de main.
    — Et la raison de votre présence ici ? enchaîna le trésorier sans aménité.
    — Voyons, un peu de courtoisie envers notre hôte, intervint William Symmes, assis dans la stalle voisine de celle de Corbett, en souriant au magistrat.
    Celui-ci sursauta soudain : une petite boule de fourrure avait bondi des genoux de Symmes sur les siens. Son désarroi détendit l’atmosphère. Le chevalier borgne se leva en s’excusant et rattrapa adroitement une petite belette.
    — Ma belette apprivoisée, expliqua-t-il.
    Corbett observa le corps roux et frêle, le ventre blanc, la tête allongée, le nez frémissant et les minuscules yeux noirs qui ne cillaient pas. Symmes la berçait dans ses bras comme un bébé.
    — Elle fait toujours cela, déclara-t-il. Elle est curieuse, mais inoffensive.
    Jacques de Molay tambourina sur sa stalle et tous les regards convergèrent vers lui.
    — Votre présence est due aux récents événements d’York, n’est-ce pas, Sir Hugh ? La tentative d’assassinat sur la personne du roi...
    — ... par un sergent de l’ordre des Templiers, Walter Murston, acheva Corbett sans se soucier des exclamations étouffées de l’assistance. Nous avons établi que Murston avait tiré deux carreaux d’arbalète sur notre souverain alors que le cortège royal passait dans Trinity.
    — Et ?
    — Le temps que j’arrive à la taverne où il s’était embusqué, il avait – lui aussi – été victime d’un feu mystérieux qui avait consumé son torse.
    — Comment savez-vous qu’il s’agissait de Murston ? demanda Legrave.
    — Nous avons retrouvé sa sacoche, sa cotte de templier et une liste de provisions à son nom. Je suis persuadé qu’après une rapide enquête vous découvrirez qu’il manque à l’appel et que vous avez une arbalète de moins dans votre armurerie.
    Le magistrat fixa Branquier.
    — Et vous ne délibérerez pas sur sa dépouille. John de Warrenne, Grand Connétable d’Angleterre, a ordonné qu’elle soit exposée sur le Pavement.
    Le grand maître se recula dans sa stalle. Corbett vit son visage de saint ascète devenir gris de cendre. De profonds cernes trahissaient son manque de sommeil et les tourments qui l’assaillaient. « Vous le savez bien, pensa Corbett, vous le savez bien que le ver est dans le fruit, que le mal ronge votre ordre. »
    Jacques de Molay prit une profonde inspiration.
    — Murston était l’un de mes hommes, il faisait partie de ma suite. D’origine gasconne, il relevait de notre province de France.
    — Quelles raisons aurait-il eues de tuer le roi Édouard ?
    Molay se tapota la tempe.
    — Il a servi en Terre sainte. Le soleil tape dur là-bas et peut rendre fou. C’était un bon sergent, mais son esprit battait un peu la campagne.
    — On peut en dire autant de maints habitants d’York, mais tous ne commettent pas les crimes de haute trahison et de régicide.
    — Certains membres de notre ordre, déclara Legrave, affirment que c’est l’absence de soutien des princes d’Occident qui coûta Saint-Jean-d’Acre à la chrétienté. Lors de la chute de cette cité, les templiers ont perdu nombre de braves chevaliers sans parler de leur trésor et de la position de cette place forte en Terre sainte. Si des renforts étaient arrivés...
    Il fronça les sourcils.
    — ... si Édouard d’Angleterre avait fait davantage, poursuivit-il, cette tragédie ne serait probablement jamais survenue.
    — Mais c’était il y a douze ans !
    — Certaines blessures s’infectent, rétorqua Baddlesmere, d’autres guérissent rapidement. Murston était l’un de ceux qui se sentaient trahis.
    — En ce cas, reprit Corbett, il y en a d’autres, hein ? Quelqu’un se trouvait avec lui.
    — Pouvez-vous le prouver ? tonna Symmes.
    — Je ne crois absolument pas que le feu consume tous les assassins en puissance, même ceux qui s’attaquent à la personne sacrée d’un roi.
    — Mais les preuves vous manquent, dit Legrave.
    — C’est exact. Par contre, j’en ai d’autres : en arrivant à York aujourd’hui, j’ai reçu des menaces de mort de la part des Assassins. Un parchemin qu’on m’a fourré dans la main. On avait gribouillé

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