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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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feu. Il sortit donc dans le couloir et ordonna à un sergent de lui apporter de l’eau fraîche. L’homme s’exécuta. Corbett put alors se déshabiller, faire ses ablutions et se raser en se regardant dans un petit miroir d’acier, avant de se changer. Réfléchissant encore au problème, il descendit aux cuisines où il demanda qu’on lui serve du pain, du fromage et de la bière. Les templiers ne firent guère attention à lui. Les assassinats, le scandale et le dur combat contre les flammes avaient fortement ébranlé la communauté. Ranulf le rejoignit, son visage sale marbré à présent de traces de sueur.
    — De la chance au jeu ? lui demanda Corbett.
    Son serviteur esquissa un sourire malicieux.
    — Tu ressembles plus que jamais à un diablotin venu de l’Enfer ! Fais attention, Ranulf, certains pourraient vouloir examiner tes dés.
    — Je ne triche jamais !
    — C’est cela, et il pleut des andouilles !
    Ranulf partit se laver et se changer pendant que Corbett finissait de se restaurer et s’installait sur un banc de pierre, à l’entrée du manoir. Tout en goûtant les caresses du soleil, il repensa aux menaces de mort et s’efforça de se souvenir d’un certain détail qui l’avait fait sourciller, mais en vain. Paupières closes, il se laissa envahir par la paix et songea à la dernière lettre de Maeve.
    Rentrez, je vous en prie, écrivait-elle. Vous manquez à votre petite Aliénor. Oncle Morgan jure que, dans chaque ville, vous attend une jolie donzelle. Je reste éveillée la nuit en espérant que, le lendemain, j’entendrai les cris de joie de nos serviteurs saluant votre retour.
    — Sir Hugh ?
    Il rouvrit les yeux en sursautant. Claverley l’observait avec anxiété.
    — Roger !
    Un grand sourire éclaira le visage laid du shérif adjoint.
    — Vous êtes là depuis longtemps ?
    — Non, je suis monté à vos appartements après avoir laissé mon cheval à l’écurie. Ranulf y était.
    Il se rembrunit.
    — Il m’a tout raconté.
    Il s’assit sur le banc près de Corbett.
    — Cet endroit me fait penser à un caveau mortuaire, murmura-t-il. Et quand la nouvelle se répandra...
    — Quoi de neuf ? l’interrompit Corbett.
    — Eh bien, nous avons déjà reçu nos ordres. Tout templier surpris dans York doit être mis aux arrêts sur-le-champ. Au Guildhall, on chuchote que le roi a envoyé des courriers ordonnant aux capitaines des ports d’arrêter tous les templiers qui veulent débarquer dans le pays et de saisir tous les documents et les lettres portant leur sceau. Finalement, sous peine de mort ou de mutilation, aucun templier n’est autorisé à quitter le royaume.
    Corbett se leva.
    J’espère seulement, déclara-t-il, que notre bien-aimé souverain sait à quoi il s’expose. Les templiers ne répondent qu’au pape. Toute attaque dirigée contre eux est ressentie comme une attaque contre le Vicaire du Christ, ajouta-t-il laconiquement.
    Il passa son bras sous celui de Claverley et ils rejoignirent le corps du logis.
    — Le roi se moque comme d’une guigne des templiers, reprit le magistrat. Seulement, lui et ses barons brûlent de mettre la main sur leurs richesses. Cela dit, quelle autre nouvelle m’apportez-vous ?
    Claverley lui tendit un rollet.
    — C’est de mal en pis. Mes clercs ont dressé la liste de ceux qui avaient accès à des forges, de ceux qui avaient l’autorisation d’importer des marchandises et de ceux qui avaient licence d’entreprendre des travaux de construction.
    — Et ?
    Corbett fit entrer le shérif adjoint dans la chambre.
    — Voyez vous-même !
    Corbett déroula le parchemin. Chacune des trois listes était très courte. Corbett reconnut le nom de certains échevins et grands marchands, y comprit Hubert Seagrave, le négociant en vins propriétaire du Manteau Vert. Mais le seul nom qui apparaissait dans chacune des trois colonnes était celui des templiers. Ils possédaient forges et ateliers à York. Ils avaient le droit d’importer des denrées et autres marchandises. Ils étaient également propriétaires de logements et de maisons, gérés par le régisseur, feu Sir Guido Reverchien, qui avait apparemment sollicité, du maire et des échevins, l’autorisation d’en rénover certains et d’en construire d’autres. Corbett jeta le rollet sur le lit en pestant.
    — Rien de nouveau !
    Claverley lui tendit une pièce d’or.
    — Je suis passé voir Dame Jocasta. Elle vous remercie pour votre

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