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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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les mêmes moules pour vos sceaux et pour les pièces. De la cire rouge est encore profondément incrustée dans la tranche de certaines pièces.
    — Il y a d’autres marchands, marmonna Seagrave sans lever la tête.
    Il glissa ses mains sur la table. Corbett vit les traces de sueur que laissaient ses doigts.
    — Maître Seagrave, intervint Claverley, vous êtes un grand marchand qui avez pignon sur rue et une taverne de renom, non seulement à York, mais au-delà. Vous êtes natif d’ici. Vous connaissez les légendes selon lesquelles les Romains auraient bâti ici une belle cité et les Vikings, bien avant le roi Alfred {33} , auraient transformé cette ville en une puissante forteresse où ils auraient entassé le fruit de leur pillage. Il n’est pas rare de déterrer un trésor – une coupe, des pièces... Qu’avez-vous découvert, vous ?
    — Nous pouvons nous en aller, proposa Corbett, et revenir avec les soldats du roi. Ils mettront votre taverne sens dessus dessous et creuseront chaque pouce de terrain.
    Il s’appuya sur la table.
    — Regardez-moi, Maître Seagrave.
    L’aubergiste leva vers lui des yeux apeurés.
    — C’était si facile, marmonna-t-il. Des marchands différents et des jours différents. Je savais qu’ils se tairaient. Après tout, Sir Hugh, qui refuserait d’être payé en or ? Mais vous avez trouvé de la cire incrustée dans la tranche ?
    Corbett confirma d’un signe de tête.
    — Dieu seul sait comment cela s’est fait.
    Seagrave bondit en repoussant sa chaise et ébaucha un sourire amer en voyant Claverley porter la main à sa dague.
    — N’ayez nulle inquiétude, Roger. Je ne vais pas m’enfuir ni faire une sottise. Je veux juste vous montrer ce que j’ai découvert.
    Le marchand sortit et revint quelques minutes après en chancelant sous le poids d’un coffret d’environ deux pieds de long sur un pied de haut. Il le déposa sur la table avec fracas et en souleva violemment le couvercle.
    — Sainte Mère de Dieu ! s’exclama Ranulf à la vue du tas de pièces d’or.
    — Ce n’est pas tout.
    Il ressortit et rentra avec un sac en cuir. Il détacha la corde qui le fermait et déversa le contenu sur le meuble : ciboire en or rehaussé de pierres précieuses, corne à boire incrustée de nacre, deux petits gobelets à la coupe d’argent massif, un agnus-dei en jade pur et une croix pectorale avec des améthystes scintillantes sur chaque branche.
    — Une vraie fortune, murmura le marchand. Je l’ai trouvée il y a trois mois lorsque les maçons creusaient dans le jardin. Ils s’étaient arrêtés à cause de la neige et du gel. Je suis allé inspecter les travaux. Mes enfants jouaient dans une tranchée. Ils ont enlevé un morceau de dalle, sur un côté de la fosse. Il y avait de drôles de marques dessus. Je suis descendu dans la tranchée et j’ai fouillé.
    Il réfléchit un moment, puis reprit :
    — J’ignore si c’était une canalisation faite en bois d’orme ou un égout. Toujours est-il que j’ai plongé la main à l’intérieur.
    Il hocha la tête.
    — J’ai cru rêver. J’ai retiré un sac après l’autre, tous remplis de pièces.
    Il s’effondra.
    — Mais pour l’amour de Dieu, Sir Hugh, je serais bien incapable de frapper de telles pièces.
    — Mais elles ont l’air neuf ! s’exclama Corbett. La croix sur chaque face, la cire rouge sur la tranche.
    — J’ai mené mes propres recherches dans les chroniques et archives de la ville, reprit le tavernier. Au temps où York s’appelait Jorvik, les pirates vikings avaient établi leur camp ici.
    Il désigna les objets précieux qui luisaient sur la table.
    — Un chef de guerre s’est peut-être emparé d’un trésor d’église, a fondu l’or et, par superstition, a fait tracer une croix sur les pièces.
    — Des candélabres ! s’exclama Claverley. Sir Hugh, c’était sûrement des candélabres, ce qui expliquerait la cire rouge.
    Corbett prit les pièces d’or et les fit glisser entre ses doigts. 
    — Étrange, dit-il à mi-voix, je pensais stupidement qu’elles étaient neuves.
    — Mais elles le sont effectivement, rectifia Seagrave. Celui qui les a frappées, Sir Hugh, ne s’en est jamais servi, mais les a cachées avec le reste du trésor. Elles doivent lui avoir porté malheur, comme à moi. Les canalisations en bois étaient brûlées, ainsi que la terre autour. Je ne savais quoi faire, poursuivit-il. J’étais las des pièces d’argent

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