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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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haussa les épaules.
    — Bon ! dit Corbett avec un pâle sourire. Ranulf va s’occuper de vous. Mais n’allez pas trop loin. Il va peut-être falloir partir rapidement.
    Ils sortirent et Corbett rassembla ses idées. Tout semblait désigner Baddlesmere comme coupable. Pourtant, il sentait qu’un détail détonnait, sans pouvoir mettre le doigt dessus, à cause de sa fébrilité. Il irait à la maladrerie d’York. Il prit la liste rapportée par Claverley et extirpa la pièce d’or de sa bourse. Il contempla la cire rouge sur la tranche de la pièce, puis tendit machinalement la main vers son gobelet. Mais soudain il arrêta son geste, se rappelant le tonnelet de bordeaux. Il relut la liste.
    — Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ! In vino veritas !

 
    CHAPITRE XI
    Hubert Seagrave, tavernier et négociant en vins du roi, épongea son visage qui avait pris un vilain teint blafard, puis il coula un regard terrifié vers Sir Hugh Corbett qui lui faisait face dans sa salle des comptes. Roger Claverley, shérif adjoint, siégeait à la gauche du magistrat tandis que son serviteur aux yeux de chat se tenait debout derrière lui. Seagrave loucha vers la pièce d’or sur la table.
    — Bien sûr, bien sûr, balbutia-t-il, j’en ai vu, de ces pièces. C’est de l’or de bon aloi.
    Il jeta un coup d’oeil pitoyable vers le seuil où son épouse blême et ses jeunes fils le fixaient avec épouvante.
    — Ferme la porte, Ranulf, murmura Corbett. Bien, Maître Seagrave, je recommence.
    Le magistrat s’approcha de la table des comptes et en admira la surface découpée en carrés blancs et noirs.
    — Cette pièce et ses semblables ne sont pas l’oeuvre d’un simple faux-monnayeur, mais celle d’un personnage prospère et influent qui a découvert un trésor, qui revient de droit à la Couronne. Or cet homme a décidé de fondre l’or dans sa forge et de frapper monnaie. Il a utilisé les moules dont il se sert pour les sceaux de cire rouge qu’il appose sur ses marchandises. Mais personne, sauf un imbécile, n’irait payer avec ces pièces sur les marchés d’ici. Ce scélérat les écoulait donc auprès de marchands étrangers qui venaient ensuite à York, les poches remplies de cet or, pour faire leurs propres achats. La subtilité de ce stratagème était évidente : la Couronne ne touchait pas un seul denier du trésor, les marchands d’York gardaient les pièces pour amasser plus encore et les quatre ou cinq étrangers les échangeaient contre des marchandises qu’ils exportaient dans leur pays. Qui peut remonter la filière ? Et même, qui se posera des questions ? Les bourgeois d’York ne sont que trop heureux de voir l’or affluer dans leurs coffres, leur mémoire se fait courte.
    Corbett s’interrompit pour goûter l’excellent vin que leur avait servi Seagrave, qui s’était mépris sur l’objet de sa visite et avait pensé que le garde du Sceau privé venait par courtoisie.
    — Mais, poursuivit Corbett en se frappant la poitrine, je me suis trompé. J’ai cru les templiers coupables. Ils sollicitent constamment l’autorisation d’embellir leurs logements à York, ils ont licence d’importer, et bien sûr leurs propres forges et forgerons. Mais pourquoi auraient-ils risqué les foudres du roi ?
    Corbett se tut. Il éprouvait un peu de peine pour ce gros marchand qui avait succombé à la cupidité.
    — Mais ces conditions sont également valables pour vous, Maître Seagrave. Vous avez au moins deux forges au Manteau Vert. Vous avez demandé l’autorisation de bâtir sur un terrain voisin. Avant de partir de Framlingham, j’ai passé au crible les comptes du régisseur. Vous avez offert une somme bien au-dessus du prix normal pour ce terrain en friche, situé près de votre taverne.
    Seagrave ouvrit la bouche, puis enfouit son visage dans ses mains.
    — L’erreur que j’ai commise, reprit impitoyablement le magistrat, ce fut de supposer que les coupables devaient avoir sollicité une licence d’importation. Mais vous, en tant que marchand de la Couronne dans la cité royale d’York, n’avez nul besoin de cette licence. Les bateaux étrangers remontent l’Ouse avec leur charge de vin qu’ils débarquent ici. Vous les payiez avec ces pièces d’or.
    Ce terrain, ce n’est pas pour construire que vous le lorgniez, coupa Ranulf, mais parce qu’il pouvait receler d’autres trésors !
    — Vous avez commis une seule faute, ajouta Corbett. Vous avez utilisé

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