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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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cadeau, mais vu son passé, elle préfère vous le rendre. Elle vous prie d’examiner minutieusement cette pièce, et surtout la tranche.
    Corbett remarqua de faibles marques rouges.
    — Qu’est-ce que c’est ? s’étonna-t-il en grattant l’une d’elles qui s’estompa sous son ongle.
    — De la cire, d’après elle. Elle ajoute que cet or est très vieux.
    Claverley s’assit sur l’escabeau en dégrafant son baudrier.
    — Apparemment, les métaux précieux ont ceci de commun avec les tissus qu’ils diffèrent en provenance et en fabrication. Cet or, par exemple, lisse et de bel aloi, est fort rare de nos jours.
    — Mais pourquoi les templiers frapperaient-ils leur propre monnaie ?
    — Je l’ignore, Sir Hugh. Ils sont peut-être proches de la faillite et ont décidé de fondre leurs lingots, ou ils ont trouvé un trésor et ne souhaitent pas le livrer au roi. Sir Hugh, j’ai galopé à bride abattue et avalé pas mal de poussière...
    Corbett lui remplit son gobelet en présentant ses excuses. À peine s’était-il désaltéré que Ranulf faisait irruption dans la pièce en protestant, haut et fort, qu’il avait cherché son maître partout, mais un peu de vin lui fît vite oublier ses jérémiades.
    — Je remercie le Ciel que vous soyez là, Roger ! s’écria Ranulf entre deux gorgées. Comme vous l’avez dit, c’est un vrai tombeau, ici, un cimetière !
    — Vous êtes-vous renseigné sur les faits et gestes des templiers à York, le matin où le roi a été attaqué ? demanda Corbett.
    — Oui, mais sans grand résultat. L’un d’eux avait quitté la ville assez tôt.
    — Branquier, sans doute.
    — Et une sentinelle, près de Botham Bar, assure avoir vu le grand maître et les autres se retrouver et partir ensemble.
    — Et avant ?
    — Eh bien, le borgne, Symmes, a passé le plus clair de son temps dans une gargote à lorgner les gueuses, puis il a déambulé dans la ville. On se souvient de lui à plusieurs endroits.
    — Et le défunt, Baddlesmere ?
    — Des surveillants du marché l’ont remarqué. Il regardait les étals près du Pavement. Ils sont sûrs de l’y avoir aperçu en compagnie d’un jeune sergent lorsque le cadavre de Murston fut exposé au gibet.
    — Legrave et Jacques de Molay ?
    — Le grand maître s’est bien rendu chez les orfèvres, mais Legrave est resté longtemps dans les rues avoisinantes. C’est le quartier des gantiers ; certains se rappellent qu’il y a fait des achats. Ils ont pensé qu’il surveillait l’entrée des orfèvreries pendant que son supérieur était à l’intérieur.
    — Donc, n’importe lequel aurait pu filer à la taverne de Trinity où se cachait Murston ?
    — En effet, concéda Claverley. Ah ! un dernier détail !
    Il but une gorgée.
    — Plus tard, ce même après-midi, les sentinelles de Botham Bar ont vu un sergent templier, le blond aperçu avec Baddlesmere, sortir de la ville à franc étrier en braillant aux gens de lui faire place.
    Corbett soupira.
    — Scoudas, sans nul doute, mais il est mort, lui aussi. Pour résumer, nous savons que tous les templiers, y compris Baddlesmere, se trouvaient à York lors de la tentative d’assassinat contre la personne du roi. Ils se sont séparés, puis retrouvés à Botham Bar. Ensuite ils ont quitté la ville avant que je ne reçoive ces messages de mort sur le pont de l’Ouse. Ils étaient certainement loin lorsque ce mystérieux archer a tenté de me tuer. Le seul templier encore à York, alors, était Scoudas.
    Le clerc s’assit au bord du lit. Se pouvait-il que Baddlesmere et Scoudas eussent tramé ces guets-apens avant de périr ? Était-ce la raison pour laquelle le premier avait quitté la ville en compagnie de Jacques de Molay ? Pour éloigner les soupçons pendant que son ami et amant menait cette attaque à bien ? En ce cas, conclut Corbett en dissimulant la joie qu’il sentait monter en lui, il n’y aurait plus de morts et il ne lui restait plus qu’à en informer le roi. Il regarda ses deux compagnons.
    — Laissez-moi seul un instant, murmura-t-il.
    Claverley vida son gobelet.
    — J’ai autre chose à vous dire.
    — Oui ?
    — Un lépreux, un chevalier inconnu, se meurt dans une maladrerie tenue par les franciscains. Il affirme être templier et veut vous parler.
    — Un templier lépreux ! s’exclama Ranulf. Serait-ce le mystérieux cavalier masqué aperçu dans le bois, près de la route d’York ?
    Claverley

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