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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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pas d’autres noms ? fit le moine de plus en plus sévère, rappelez-vous bien.
    – Si fait ?… Un autre nom aussi bizarre : Myr… this… Oui, c’est bien cela, Myrthis. Et puis un nom plus chrétien, celui-là : Pardaillan… Ah ! et puis aussi encore un nom bizarre, diabolique… attendez… Sa… Saêtta ?… Mais qu’avez-vous donc mon père ?… Vous m’effrayez.
    De fait, l’attitude énigmatique du moine commençait à l’inquiéter sérieusement. Ce fut bien pis lorsqu’elle l’entendit lui dire, et de quel ton, grand Dieu :
    – Prenez garde, mon enfant, c’est très grave ce que vous me révélez là !…
    Parfait Goulard se redressa. Son visage, jusque-là doux et indulgent, exprimait une sourde terreur qui fit passer le frisson de la petite mort sur l’échine de la mégère. Et d’une voix imposante qui parut terrible à son oreille déjà terrifiée :
    – Prenez garde, répéta-t-il. C’est à Dieu que vous parlez… Dieu qui sonde les cœurs et sait lire les plus secrètes pensées. Répondez-moi donc comme vous répondriez à Dieu… Ces documents, vous les avez pris… n’est-ce pas ?
    – Hélas ! gémit la matrone dont les dents s’entrechoquaient, j’en ai pris un pauvre petit… que je voulais vous demander de me traduire, vu qu’il est écrit en latin, je crois.
    – Bien, dit le moine dont la figure se fit plus lugubre, le ton plus menaçant. Je vous adjure de me dire exactement ce qu’il y avait dans cette lettre… Et songez, malheureuse, qu’il y va de votre salut… le plus petit mensonge, la moindre réticence… et vous allez tout droit rôtir au plus profond des enfers !…
    Du coup, Colline Colle s’écroula. Ce coup imprévu l’assommait. Quoi ?… Qu’y avait-il ?… Qu’avait-elle dit ?…, Pourquoi cette horrible menace de l’enfer ?… Elle ne savait pas. Ce qu’elle savait bien, par exemple, c’est qu’elle ne se sentait plus une goutte de sang dans les veines… c’est qu’elle s’étranglait, qu’elle suffoquait.
    Le moine comprit que, s’il ne la rassurait pas un peu, il n’en tirerait rien.
    – Allons, dit-il plus doucement, vous n’avez peut-être péché que par ignorance. S’il en est ainsi, vous n’êtes pas indigne de pardon. Mais il faut que je sache, et pour savoir, il faut que vous me disiez tout. Parlez donc, mon enfant !… Allons, du courage !… Dieu est miséricordieux, vous le savez.
    Réconfortée, la matrone put parler. Et je vous réponds qu’elle ne cherchait pas à ruser maintenant. Elle voyait l’enfer béant devant elle, prêt à l’engloutir, et cette vision affreuse suffisait à éloigner toute velléité de mensonge.
    – Donc, mon père, dit-elle d’une voix tremblante, la lettre de ce comte de…
    – Ne prononcez pas ce nom ! interrompit le moine d’une voix tonnante.
    La matrone sursauta et considéra Parfait Goulard d’un œil effaré.
    – Continuez, fit celui-ci rudement.
    – La lettre donc, reprit-elle en avalant péniblement sa salive, annonçait l’envoi de documents relatifs à un trésor. Ces documents, je vous l’ai dit, étaient précieux en ce qu’ils dévoilaient l’endroit où est enfoui le trésor. Quant au trésor lui-même, il appartenait à cette souveraine…
    – Ne prononcez pas ce nom ! interrompit encore le moine d’une voix si terrible que Colline Colle gémit :
    – Doux Jésus, c’est fini, je suis damnée !…
    – Continuez.
    – Cette souveraine léguait ce fameux trésor à son fils… un fils qu’elle avait eu d’un seigneur… faut-il dire le nom, mon père ?
    – Non, malheureuse ! tonitrua Goulard.
    Encore un coup, Colline Colle courba l’échine, se frappa la poitrine à coups de poing énergiques, en marmottant des
mea culpa !
Et elle reprit :
    – Cet enfant avait été emmené en France par une suivante de cette souveraine. Cette suivante – ah ! je ne dis pas le nom, cette fois-ci !…
    – Vous faites bien, mon enfant, continuez. La suivante avait donc emmené l’enfant en France. Pour l’élever sans doute ?
    – Oui, mon père. Et cet enfant lui fut volé par un sacripant que le comte croyait deviner. Un nommé…
    – Ne prononcez pas ce nom, vous dis-je ! Vous voulez donc être damnée ?
    – Jésus, mon Dieu ! sainte Vierge ! sainte Brigitte, ma patronne ! ayez pitié de moi, pauvre pécheresse !
    – L’enfant lui fut donc volé. Que fit alors cette suivante ?
    – Elle se tua de

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