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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Quand il vit qu’elle avait fini, il essaya à son tour, par quelques questions insidieuses, de percer la personnalité du ravisseur masqué.
    Mais ceci rentrait dans la catégorie des choses que la matrone avait intérêt à garder pour elle. Parfait Goulard n’en put rien tirer. Il se persuada qu’elle n’en savait pas plus qu’elle ne disait et n’insista pas.
    Alors elle entama la partie la plus importante de sa confession :
    – Quand les malandrins furent partis, je restai longtemps à me remettre de mon émotion. Le coup était rude pour une faible femme comme moi. Quand je fus tout à fait remise, je songeai que tout était resté sens dessus dessous chez ma locataire. Vous savez que je suis bonne ménagère. Je montai, dans l’intention de mettre un peu d’ordre. Et tout à coup je pensai que je pourrais peut-être trouver des papiers susceptibles de mettre sur la trace de l’homme masqué. C’était une indiscrétion assurément, mais le salut de la pauvre jeune fille en dépendait peut-être. Puis, qui sait, je pouvais peut-être trouver des indications très utiles pour le roi, qui s’intéressait si vivement à elle qu’il était venu la voir vers les neuf heures du soir… (Et de son air le plus ingénu.) C’était peut-être mal, cela, mon père ?
    – Non, mon enfant, dit gravement Parfait Goulard, puisque ce que vous en faisiez était dans une bonne intention. Mais vous dites que le roi est venu le soir ?
    – Oui, mon père. A telles enseignes qu’il est bien resté une heure enfermé seul avec elle.
    Parfait Goulard ne dit rien, mais il eut un sourire égrillard. Colline Colle vit le sourire et :
    – Non, dit-elle avec un cynisme inconscient, ce n’est pas ce que vous pensez !… Cette jeune fille à qui on ne connaissait pas d’autre nom que celui de Bertille, savez-vous qui elle est, mon père ?… La propre fille du roi !… Qui l’eût dit !…
    – Que m’apprenez-vous là ! s’écria le moine d’un air incrédule. Colline Colle vit qu’il doutait. Pour le convaincre, elle n’hésita pas à révéler dans tous ses détails le contenu du mémoire de Blanche de Saugis. Elle n’avait aucun intérêt direct à garder le secret qu’elle avait surpris. En revanche, elle trouvait une magnifique occasion de faire marcher sa langue. Elle n’eut garde de la laisser passer.
    Parfait Goulard, lui, tout en conservant la contenance digne et réservée du confesseur, écoutait de ses vastes oreilles grandes ouvertes. Il commençait à se dire qu’il n’aurait pas perdu son temps en confessant la mégère.
    Quand elle eut épuisé ce sujet passionnant, elle aborda la partie la plus épineuse, celle qui l’intéressait le plus, celle pour laquelle avait été préparée cette parodie de confession. Elle aborda enfin la question du trésor.
    – Ce n’est pas tout, dit-elle. Parmi ces papiers, j’ai trouvé une lettre signée de ce comte de Vaubrun, vous savez, le fiancé de la dame de Saugis. Dans cette lettre, le comte de Vaubrun annonce l’envoi de documents précieux… Ces documents, paraît-il, font connaître l’endroit exact où est enfoui un fabuleux trésor appartenant à une souveraine qu’il appelle… Fausta.
    Si maître de lui qu’il fût, le moine bondit. Il était si loin de s’attendre à une révélation de cette importance ! Il se reprit immédiatement du reste et, se rasseyant :
    – Vous dites ?… fit-il d’une voix qui tremblait un peu. Répétez.
    Colline Colle, si futée, si matoise, se méprit sur le sens de cette émotion. Elle crut à de la surprise provoquée par ce nom de Fausta et complaisamment, elle expliqua :
    – Oui, c’est un nom bizarre, que je n’avais jamais entendu prononcer. Cependant je suis bien sûre que c’est ce nom-là : Fausta… Je l’ai bien retenu, allez.
    Parfait Goulard s’était complètement ressaisi. Il réfléchissait maintenant. Est-ce que le hasard allait le mettre enfin sur la trace du trésor tant cherché ?… Il se morigénait aussi parce qu’il avait failli se trahir. Mais à présent, il entrevoyait quelle attitude il convenait de prendre. Son visage se fit soudain sévère, sa voix devint froide, le ton impérieux, et il dit :
    – Continuez. Vous dites qu’il était question de documents faisant connaître l’emplacement d’un soi-disant trésor, n’est-ce pas ?
    – Oui, mon père, fit la matrone vaguement inquiète de ce changement de manières.
    – Et n’y avait-il

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