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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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plus précises, grâce auxquelles la découverte de ce trésor ne sera qu’une question de travaux plus ou moins longs, plus ou moins coûteux, mais au bout desquels on le trouvera indubitablement, parce qu’il est là où on le cherchera et non ailleurs. Et ce sont ces indications que je vous apporte, à seule fin que vous les remettiez à la reine.
    En disant ces mots, Richelieu sortit de sa poche un papier plié en quatre et le tendit à Léonora, qui le prit d’une main machinale, tant la surprise la suffoquait.
    Mais les manifestations extérieures n’étaient jamais d’une longue durée chez elle. Elle se ressaisit aussitôt et, dépliant posément le papier, elle le lut attentivement d’un bout à l’autre.
    Ce papier, c’était une copie, traduite en français, de celui que le père Joseph avait lu à haute voix devant Acquaviva et Parfait Goulard. C’était une copie scrupuleusement exacte, à laquelle on n’avait apporté aucune modification, aucune omission.
    En lisant, Léonora réfléchissait. Que signifiait ceci ? D’où l’évêque tenait-il ce papier ? Pourquoi le livrait-il à elle, précisément, et non à une autre ? Elle ne croyait guère au désintéressement. Quel prix exorbitant ce jeune homme, qui s’annonçait comme un lutteur qui n’était pas à dédaigner, allait-il exiger d’une divulgation de cette importance ? Autant de questions qu’il fallait élucider.
    – En effet, dit-elle froidement, ces indications sont on ne peut plus précises. Puis-je savoir d’où vous vient ce papier ?
    – Eh ! madame, fit négligemment Richelieu, qu’importe !… Les indications sont nettes, précises, je vous les donne… N’est-ce pas l’essentiel pour vous ?
    – Bien, bien !… Mais au fait, j’y songe, ce trésor ne nous appartient pas. De quel droit irions-nous nous en emparer ? Ne serait-ce pas comme une manière de… larcin ?
    Et en disant ces mots, elle le regardait en face.
    – Madame, dit l’évêque avec une souveraine dignité, je pourrais vous dire que je suis prêtre et ne saurais par conséquent conseiller une méchante action. Je préfère vous dire que je suis gentilhomme… incapable par conséquent d’une vilenie. Non, madame, ce trésor appartient maintenant au roi, par droit de prise. Il y a vingt ans et plus que ce trésor est sur les terres du roi. La princesse Fausta est morte… ou tout au moins disparue, et d’ailleurs, fabuleusement riche, elle ne se soucie guère de ces millions qu’elle a abandonnés, j’en ai l’assurance. Celui à qui elle les a donnés, son fils – disparu, enlevé, volé, perdu, peu importe, dès le berceau – celui-là n’existe plus. Donc, cet or revient de droit au roi. Et moi-même, qui dévoile l’endroit précis où il est caché, je serais en droit de réclamer ma part. Ceci, madame, est légal.
    Et avec un dédain superbe :
    – J’espère toutefois que vous me ferez la grâce de croire que je ne chercherai pas à revendiquer mes droits. Quand on s’appelle Richelieu, madame, on donne. On ne vend pas.
    Léonora approuvait doucement de la tête.
    – Loin de moi la pensée de vous offenser, dit-elle. Ce serait bien mal reconnaître votre générosité. Mais, monsieur, puisque selon vous – et cela doit être, puisque vous le dites – ces millions appartiennent au roi, pourquoi n’avoir pas porté ce document à M. de Rosny, qui cherche de l’argent partout et toujours ?
    Richelieu, à son tour, la regarda bien en face et, d’une voix basse, mais très ferme :
    – Ces millions, madame, m’appartiennent aussi un peu. Il ne tenait qu’à moi de déchirer ce papier. Personne ne les aurait eus. Le roi est le roi – j’ajouterai même que c’est un grand roi. Je suis prêt à donner mon sang jusqu’à la dernière goutte pour son service. Mes forces, ma fortune, le peu d’intelligence que le ciel m’a départi, tout cela est à lui. C’est mon devoir de fidèle sujet. Je dis : mon devoir, madame.
    Il prit un léger temps et sa voix se fit plus dure, son visage plus sévère.
    – Mais si le roi est un grand roi, il est aussi un époux. Or, madame, la vérité nous oblige à dire que c’est un bien mauvais époux. Et vous devez le savoir mieux que personne, vous, madame, vous qui êtes la confidente et l’amie de notre malheureuse reine (ici la voix se fit émue, attendrie), vous qui êtes témoin des humiliations imméritées qu’on lui inflige quotidiennement… Votre cœur

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