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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ce côté. Effectivement un cavalier, lancé ventre à terre, semblait courir après lui, et se rapprochait de plus en plus. Il ne s’en inquiéta pas autrement – puisque ce cavalier était seul – et il continua d’exciter sa monture.
    Mais le cavalier, mieux monté, gagnait sur lui. Comme il approchait du jardin clos de la reine Marguerite, il sentit que ce poursuivant acharné n’était plus bien loin de lui. Il allait se retourner pour demander si c’était après lui qu’en avait ce personnage, lorsqu’il entendit une voix qui criait :
    – Hé ! mon jeune ami ! où diable courez-vous, de ce train d’enfer ?
    – Monsieur de Pardaillan ! s’exclama joyeusement Jehan.
    q

Chapitre 22
    I l est nécessaire d’expliquer comment Pardaillan se trouvait rue du Colombier. Pour cela, il nous faut remonter de quelques heures dans cette matinée.
    A peu près vers le même moment où Jehan se promenait dans son galetas en se demandant ce qu’il allait faire, Pardaillan était sorti en se disant :
    – Il faut voir le roi !… Dieu sait quels rapports lui ont été faits sur… mon fils… J’ai bien le droit, que diable ! de rétablir les faits !…
    Et il était parti. Mais la démarche qu’il voulait faire lui était pénible sans doute, car il allait à petits pas, la mine renfrognée.
    Par les rues Tirechape, de Béthisy et des Fossés-Saint-Germain, il parvint rue des Poulies, à côté du Petit-Bourbon, jadis demeure du connétable Charles de Bourbon. Et ici nous sommes obligés de faire une brève description des lieux.
    Le Petit-Bourbon était situé à l’angle du quai, entre le Louvre, à l’ouest, et l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, à l’est. Sur le côté nord, où se trouvait la chapelle, passait une petite et étroite rue qui, de ce fait, portait le nom de Petit-Bourbon. Cette rue aboutissait à un semblant de place sur laquelle donnait l’entrée du Louvre. C’est donc par cette rue que Pardaillan, parvenu près du Petit-Bourbon, aurait dû passer.
    Maintenant, entre le Petit-Bourbon et Saint-Germain-l’Auxerrois, il y avait une ligne de maisons, rangées en un vaste quart de cercle qui allait depuis le quai jusqu’à la rue de l’Arbre-Sec. Vers le milieu de ce quart de cercle, dans la rue des Fossés-Saint-Germain, se trouvait la rue Jean-Tison qui aboutissait au parvis de l’église. Pardaillan venait de passer devant cette rue.
    Plus il avançait, plus Pardaillan paraissait indécis et plus il ralentissait le pas. Il finit par grommeler :
    – Je vais avoir l’air d’implorer assistance !… Heu !… J’ai toujours fait mes affaires moi-même et m’en suis toujours bien trouvé, mordieu !… Alors ?
    Il était arrivé à la rue du Petit-Bourbon. Perplexe et maussade, il passa et s’en fut jusqu’au quai. Il aurait pu tourner à droite et gagner aussi bien le Louvre par là. Mais, à son insu peut-être, il cherchait un prétexte pour esquiver une démarche qui lui déplaisait. Et il revint sur ses pas.
    En repassant devant la petite rue, il loucha de ce côté, semblant se demander s’il irait ou n’irait pas. Et il tressaillit. Il venait de voir Léonora Galigaï au milieu de cette rue. Elle venait de son côté et à quelques pas, derrière elle, Saêtta la suivait sans affectation.
    La rencontre n’avait rien d’extraordinaire. Evidemment, Léonora sortait du Louvre et rentrait chez elle. Saêtta l’escortait discrètement. Quoi de surprenant à cela ? Rien assurément.
    Mais Pardaillan qui n’arrêtait pas de pester, se dit qu’il ne voulait pas se rencontrer avec Saêtta. En conséquence, il ramena son manteau sur le visage et passa une deuxième fois devant la petite rue, bien décidé à aller jusqu’à la rue Saint-Honoré.
    Comme il arrivait à l’angle de la rue des Fossés-Saint-Germain, il vit un moine déboucher de la rue Jean-Tison. Il le reconnut aussitôt : c’était le frère Parfait Goulard.
    Comme la première, cette rencontre n’avait rien d’extraordinaire. Et pourtant, Pardaillan la rapprocha de la première. Instantanément, il eut l’intuition foudroyante que Léonora Galigaï et le moine Parfait Goulard passaient là, intentionnellement, et que la rencontre était concertée.
    Il voulut en avoir le cœur net. Il jeta les yeux autour de lui. Il aperçut un renfoncement. Il s’y blottit aussitôt et regarda.
    Ainsi qu’il l’avait prévu, le moine tourna à gauche et passa devant lui, allant à la rencontre

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