Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
attendait le moins, les hurlements des loups éclatèrent. Elle
frissonna. Loup se dressa sur son séant et répondit à leur appel.
    — Je me demande si les bandes de loups lui manquent,
interrogea Jondalar, en enlaçant Ayla.
    Elle se blottit contre lui, rassurée par sa chaude présence.
    — Je n’en sais rien, mais ça m’inquiète parfois,
répondit-elle. Bébé m’a abandonnée pour s’accoupler, mais les lions mâles
quittent toujours leur territoire pour se choisir une compagne dans une autre
bande.
    — Crois-tu que Rapide voudra nous quitter ?
    — Whinney est partie vivre avec un troupeau pendant un
temps. Je ne sais pas comment les autres juments l’ont accueillie, mais elle
est revenue à la mort de son étalon. Les chevaux mâles ne vivent pas toujours
avec un troupeau de juments. Chaque troupeau s’en choisit un, qui doit ensuite
se battre avec les autres étalons. Les jeunes mâles et les plus vieux se
réunissent dans une même bande, mais quand arrive la saison des Plaisirs,
chacun se recherche une compagne. Rapide les imitera un jour ou l’autre, et il
devra combattre l’étalon de la bande, expliqua-t-elle.
    — Et si je l’attachais pendant la saison des
Plaisirs ?
    — Tu as le temps d’y penser, les chevaux ne partagent les
Plaisirs qu’au printemps, quand les poulains les ont quittés. Les humains que
nous allons rencontrer dans notre Voyage m’inquiètent davantage, je te l’avoue.
Les gens n’imaginent pas que Whinney et Rapide soient différents des autres
chevaux, et ils peuvent être tentés de les tuer. D’ailleurs, ils ne nous
acceptent pas non plus.
    Pelotonnée dans les bras de Jondalar, Ayla se demandait ce que
le peuple de son compagnon penserait d’elle. Jondalar la sentit pensive. Il l’embrassa
mais elle ne réagit pas avec autant d’empressement que d’habitude. Il conclut
qu’elle était sans doute lasse, la journée avait été chargée. Il était lui-même
fatigué. Il s’endormit, bercé par le chœur des grenouilles. Les cris d’Ayla, accompagnés
de coups, le réveillèrent.
    — Ayla ! Ayla ! Réveille-toi ! Tout va bien.
    — Oh, Jondalar ! Jondalar ! gémit Ayla en se
cramponnant à lui. Je rêvais... je rêvais du Clan. Creb essayait de me dire
quelque chose, mais nous étions au fond d’une grotte et je ne voyais pas les
signes qu’il me faisait.
    — Tu as certainement pensé à eux aujourd’hui. Tu en parlais
quand nous regardions la mer depuis la grande île. Tu avais l’air triste. Tu
pensais que tu ne les reverrais plus, c’est ça ?
    Elle approuva d’un signe de tête, incapable d’articuler les mots
sans fondre en larmes. Elle hésita à lui avouer qu’elle s’interrogeait sur l’accueil
que lui réservaient les Zelandonii. L’accepteraient-ils ? Et Loup, et les
chevaux ? Elle avait perdu le Clan, et son fils, elle ne voulait pas être
aussi séparée de sa famille d’animaux s’ils arrivaient jusqu’à son peuple sains
et saufs. Ah, si seulement elle avait compris le message que Creb essayait de
lui faire parvenir !
    Jondalar la berça avec amour, comprenant son chagrin, mais ne
sachant que dire. Sa seule présence rassurait Ayla.

12
    Le bras nord de la Grande Rivière Mère, avec son réseau de
chenaux sinueux, dessinait la limite supérieure de l’immense delta. Arbres et
buissons bordaient ses rives sur une bande étroite, mais loin de l’humidité du
lit alluvial il n’y avait plus que la steppe aride. Ayla et Jondalar
chevauchaient en longeant la frange boisée et coupaient à travers la prairie
lorsque la rivière formait des méandres. Ils remontaient le fleuve, cap à l’ouest.
    Ils se hasardaient fréquemment dans les terres marécageuses,
plantant leur tente près de l’eau pour la nuit. La diversité des sites ne
cessait de les surprendre. Depuis l’île, la vaste embouchure du fleuve leur
avait semblé uniforme, mais en la parcourant ils y découvraient une grande
variété de végétation et de paysages, allant du sable nu à la forêt profonde.
    Un jour, ils traversaient champ de massettes après champ de
massettes, surmontées d’épis couverts de pollen jaune. Le lendemain, ce n’étaient
que massifs de phragmites, deux fois plus hauts que Jondalar. S’y mêlaient des
roseaux, plus petits et plus délicats, souvent près de l’eau où ils poussaient
plus dru.
    Des îles formées par le dépôt de sédiments – étroites
langues de terre, mélange de sable et

Weitere Kostenlose Bücher