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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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coquilles avec ses dents, et soudain, elle
comprit pourquoi elle se sentait chez elle. La ressemblance avec la région
montagneuse de la péninsule était frappante, on se serait cru près de la
caverne du clan de Brun. Elle avait grandi dans un lieu quasi identique.
    Jondalar, pour d’autres raisons, trouvait aussi l’endroit
familier, et les traces qui menaient à un sentier longeant une falaise lui
confirmèrent qu’ils approchaient du campement. Il avait peine à retenir son
impatience, et quand Ayla s’arrêta près d’un monceau de ronces aux longs
stolons bardés d’aiguillons, aux branches croulant de mûres tendres et
juteuses, il la soupçonna de les retarder volontairement.
    — Jondalar ! s’écria-t-elle en se laissant glisser du
dos de Whinney. Attends, des mûres ! Regarde !
    — Nous sommes presque arrivés, Ayla. Viens.
    — Non, attends. Emportons-en avec nous, suggéra-t-elle, la
bouche pleine. Je n’en ai pas vu d’aussi belles depuis que j’ai quitté le Clan.
Goûte-les, Jondalar ! Elles sont délicieuses, non ?
    A force d’en cueillir à pleines poignées et de les engloutir
voracement, ses mains et sa bouche étaient devenues violettes.
    — Ayla, si tu te voyais ! s’exclama-t-il en éclatant
de rire. On dirait une petite fille.
    La scène lui paraissait si drôle qu’il avait oublié sa rancœur.
Ayla, de son côté, ne pouvait rien lui répondre. Sa bouche était trop pleine.
    A son tour, il descendit cueillir des mûres, les trouva
excellentes, et poursuivit sa collecte.
    — Je croyais que tu voulais en rapporter, s’interrompit-il
après en avoir mangé de bonnes poignées. Mais nous n’avons rien pour les
mettre.
    — Oh, que si ! fit-elle avec un sourire barbouillé, en
ôtant son chapeau de paille conique qu’elle tapissa de feuilles. Tiens,
sers-toi de ton chapeau.
    Ils avaient rempli les trois quarts de leur chapeau quand Loup
se mit à gronder. Ils levèrent la tête et virent arriver du sentier un grand
garçon qui les contemplait bouche bée, les yeux dilatés de peur à la vue du
gros loup.
    — Darvo ? Darvo, c’est toi ? s’écria Jondalar en
s’avançant vers le garçon. C’est moi, Jondalar ! Jondalar des Zelandonii  !
    Jondalar avait parlé dans une langue qu’Ayla ne connaissait pas,
bien que certains mots ou sons fussent proches du mamutoï. Elle vit avec
amusement le visage du jeune homme passer de la terreur à l’incrédulité, puis à
la joie.
    — Jondalar ! s’exclama-t-il. Que fais-tu ici ? Je
croyais que je ne te reverrais jamais.
    Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Jondalar se recula
ensuite, saisit le nouveau venu par les épaules et l’étudia soigneusement.
    — Laisse-moi t’admirer. Grande Mère, comme tu as
grandi !
    Ayla, frustrée de vie sociale depuis si longtemps, dévorait le
garçon des yeux. Jondalar étreignit encore l’étranger, et Ayla devina leur
sympathie mutuelle. Mais passées les premières embrassades, Darvo parut gêné.
Il n’était plus un enfant, et autant il acceptait des retrouvailles
chaleureuses, autant les démonstrations exubérantes de Jondalar lui
paraissaient excessives, même venant de celui qui avait été l’homme de son
foyer. Darvo regarda ensuite Ayla, puis le loup, et ses yeux s’agrandirent de
peur. Il remarqua alors les chevaux quelques pas plus loin, les paniers suspendus
à leurs flancs et les perches jaillissant du dos de Whinney. Il écarquilla les
yeux de plus belle.
    — Euh... il vaut mieux que je te présente mes... mes amis,
dit vivement Jondalar. Darvo des Sharamudoï, je te présente Ayla des Mamutoï.
    Ayla reconnut le ton des présentations rituelles, et comprit
quelques mots. Elle fit signe à Loup de se tenir tranquille pendant qu’elle s’avançait
vers le garçon, les deux mains tendues, paumes en l’air.
    — Je suis Darvo des Sharamudoï, dit le jeune homme en lui
prenant les mains. (Et il ajouta dans la langue des Mamutoï :) Je te
souhaite la bienvenue, Ayla des Mamutoï.
    — Ça alors ! s’extasia Jondalar. Tholie t’a rudement
bien appris. Tu parles le mamutoï comme si c’était ta langue maternelle.
Dois-je t’appeler Darvo, ou Darvalo, maintenant ?
    — Mon nom est Darvalo, Darvo était un nom d’enfant, avoua
le jeune homme en rougissant. Mais tu peux continuer à m’appeler Darvo, si tu
préfères. Après tout, c’est sous ce nom que tu m’as toujours connu.
    — Darvalo est un beau nom, assura Jondalar.

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