Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
qu’il n’y avait personne pour le faire.
    — Ah ! Mais où est Shamud ? Et ta mère, où
est-elle ? demanda Jondalar.
    — Shamud est mort, l’hiver dernier.
    — Oh, je suis désolé ! s’exclama Jondalar.
    — Quant à ma mère, elle est partie. Un Mamutoï est venu
voir Tholie peu après ton départ. C’était un cousin à elle. Ma mère lui a plu
et il l’a demandée pour compagne. Elle en a étonné plus d’un en partant avec
lui vivre chez les Mamutoï. Il m’avait demandé si je voulais venir avec eux,
mais Dolando et Roshario voulaient que je reste. Alors j’ai préféré rester. Je
suis un Sharamudoï, pas un Mamutoï. Euh... je... bredouilla-t-il en rougissant.
Je n’ai rien contre les Mamutoï, s’empressa-t-il d’ajouter.
    — Non, bien sûr que non, le rassura Jondalar. Je comprends
ce que tu ressens, Darvalo. Je suis toujours Jondalar des Zelandonii, tu sais.
Il y a longtemps que Roshario est tombée ?
    — C’était à la lune d’été.
    Ayla lança un regard interrogateur à Jondalar.
    — Lorsque la dernière lune avait la même forme que
maintenant, précisa Jondalar à l’adresse d’Ayla. Crois-tu qu’il soit trop
tard ?
    — Je ne peux rien dire avant de l’avoir examinée, répondit
Ayla.
    — Ayla est une Femme Qui Soigne, Darvalo. Une excellente
Femme Qui Soigne. Elle pourra peut-être faire quelque chose.
    — Je me demandais si elle n’était pas shamud, avoua
Darvalo. Pour parler aux chevaux et caresser les loups... Elle doit
certainement être experte dans l’art de soigner. Je vous accompagne pour que
les autres n’aient pas peur, ajouta-t-il en bombant le torse.
    Il faisait plus vieux que ses treize ans.
    — Peux-tu porter ces mûres, s’il te plaît ? demanda
Ayla. J’aimerais rester près de Whinney et de Loup. Ils ont peur des humains,
parfois.

15
    Darvalo en tête, ils descendirent à travers bois le sentier
abrupt. En bas, ils prirent à droite un autre sentier moins pentu. C’était un
chenal de ruissellement des eaux à la fonte des neiges et à la saison des
pluies. A la fin de l’été, le revêtement rocailleux du lit asséché rendait la
marche difficile.
    Animaux de plaines, Whinney et Rapide n’en avaient pas moins le
pied sûr. Très jeunes, ils avaient appris à négocier l’étroit sentier qui
menait à sa grotte, mais Ayla avait toujours peur d’un accident et elle fut
soulagée quand ils s’engagèrent dans un autre sentier plus praticable, où deux
personnes pouvaient marcher de front.
    Ils traversèrent un passage escarpé et ils arrivèrent bientôt
devant une muraille rocheuse. Là, une pente d’éboulis donna à Ayla une
impression de familiarité. Elle avait déjà vu de semblables amoncellements de
rocs au pied des montagnes de son enfance. Elle reconnut même les grandes
fleurs blanches malodorantes en entonnoir d’une plante aux feuilles dentelées.
Ceux du Foyer du Mammouth l’appelaient le « pommier piquant » à cause
de ses fruits verts protégés par de multiples aiguillons. De vieux souvenirs
surgirent de la mémoire d’Ayla. C’était du datura. Creb et Iza s’en servaient,
chacun dans un but différent.
    Pour Jondalar aussi, l’endroit était familier. Autrefois, il
avait ramassé des cailloux dans ces éboulis pour border des sentiers, ou des
feux, et sachant le campement proche, il bouillait d’impatience. Il se
rappelait que le sentier avait été taillé dans la muraille et tapissé d’éclats
de roche. Plus loin, les arbres et les fourrés laissaient filtrer des coins de
ciel bleu, et Jondalar savait qu’ils approchaient du bord de la falaise.
    — Ayla, nous devrions décharger les perches et les paniers,
suggéra-t-il. Le sentier qui contourne ce mur est assez étroit, nous
reviendrons les chercher plus tard.
    Ils entassèrent le matériel à terre et continuèrent le sentier
qui débouchait à ciel ouvert. Ayla suivait Darvalo, et Jondalar fermait la
marche. Il sourit lorsqu’Ayla atteignit le bord de la falaise, regarda en
bas... et recula précipitamment jusqu’à la paroi. Prise d’un léger vertige,
elle s’accrocha à la roche, puis revint près du bord, risqua un œil et resta
bouche bée.
    La falaise s’élevait à pic au-dessus de la Grande Rivière Mère
qu’ils avaient suivie pendant si longtemps. Ayla ne l’avait jamais contemplée d’une
telle hauteur. Elle avait déjà vu les multiples bras du gigantesque fleuve
réunis en un seul flot, mais uniquement depuis

Weitere Kostenlose Bücher