Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
allais dire le territoire des Têtes Plates.
    — Eh oui, c’est comme cela qu’on les a toujours appelés, s’excusa
Jondalar. Il va falloir t’habituer, Ayla, tout le monde les appelle ainsi.
    — Mais pourquoi les éviter ?
    — Il y a eu des accrochages, expliqua Jondalar d’un air
soucieux. Je ne sais même pas si les Têtes Plates du nord sont les mêmes que
ceux de ton Clan... En tout cas, ce ne sont pas eux qui ont commencé. A l’aller,
j’ai entendu dire qu’une bande de jeunes hommes les... les harcelait. C’étaient
des Losadunaï, ils appartenaient au peuple qui vit près du glacier.
    — Et pour quelles raisons les Losadunaï cherchent-ils des
ennuis au Clan ? s’étonna Ayla.
    — Ce ne sont pas tous les Losadunaï, Ayla. Les Losadunaï ne
veulent d’ennuis avec personne. C’est seulement cette bande d’excités. Ils
doivent trouver ça drôle, je ne sais pas... Au début, en tout cas, ce n’était
qu’un jeu.
    Ayla n’avait certainement pas du jeu la même conception qu’eux,
mais elle s’inquiétait surtout de la durée de leur Voyage et du chemin qu’il
leur restait à parcourir. A entendre Jondalar, ils n’étaient pas près de
toucher au but. Elle décida de ne plus penser au-delà du lendemain, et de
chasser le reste de son esprit.
    Allongée sur sa couche, elle regrettait de ne pas voir le ciel à
travers la voûte de feuillage.
    — Oh, regarde, Jondalar ! On dirait qu’on aperçoit des
étoiles. Tu les vois ?
    — Non, où ça ?
    — Là-bas. Presque au-dessus de nous, un peu en arrière. Tu
les vois ?
    — Ah, oui... oui, je crois. Bien sûr ce n’est pas le sillon
de lait de la Mère, mais je vois quelques étoiles, tu as raison.
    — Le sillon de lait de la Mère, qu’est-ce que c’est ?
    — C’est encore une des légendes sur la Mère et Son Enfant.
    — Oh, raconte-moi !
    — Attends que je m’en souvienne... Ah, oui, ça commence
comme ça...
    Il se mit à fredonner la mélodie, puis commença au milieu d’un
vers :
     
    Son sang se figea et sécha en terre d’une ocre rougeur,
    Mais l’enfant lumineux fit fructifier son labeur.
     
    Pour la Mère un immense bonheur.
    Un enfant brillant d’une telle lueur.
     
    Des montagnes s’élevèrent en crachant leur fournaise,
    Elle donna à Son fils Ses mamelons montagneux.
    Il téta si fort, et si loin jaillirent les braises,
    Que le lait chaud de la Mère traça un sillon dans les cieux.
     
    — Et voilà ! Zelandoni serait contente que je m’en
souvienne.
    — Oh, Jondalar, comme c’est beau ! J’aime la mélodie,
et les paroles sont émouvantes.
    Elle ferma les yeux et récita les vers plusieurs fois. En l’écoutant,
Jondalar fut de nouveau impressionné par sa mémoire prodigieuse. Elle ne les
avait entendus qu’une fois et pourtant elle s’en souvenait déjà. Il enviait sa
mémoire, et son don pour les langues.
    — Ce n’est qu’une légende, n’est-ce pas ? Ce n’est pas
la réalité ?
    — Qu’est-ce qui n’est pas la réalité ? demanda
Jondalar.
    — Les étoiles ne sont pas le lait de la Mère ?
    — Les étoiles ne sont peut-être pas du lait, mais il y a du
vrai dans cette légende.
    — Que signifie-t-elle ?
    — Elle raconte le commencement des choses, et d’où nous
venons. La légende explique que la Grande Terre Mère nous a créés, que nous
sommes issus de Son corps, qu’Elle habite avec le soleil et la lune, dont Elle
est la Grande Mère comme Elle est la nôtre. Elle dit aussi que les étoiles font
partie de Son univers.
    — Oui, il y a peut-être du vrai dans tout ça, admit Ayla.
    Elle aimait les légendes et elle fut impatiente de rencontrer
cette Zelandoni pour qu’elle lui raconte toutes celles de son peuple.
    — Creb m’a dit que les étoiles étaient les foyers de ceux
qui vivent dans le monde des esprits, de tous ceux qui s’en sont allés, et de
tous ceux à venir, reprit Ayla. Elles abritent aussi les esprits des totems.
    — Oui, il y a peut-être du vrai là-dedans aussi, concéda
Jondalar en songeant que les Têtes Plates avaient décidément beaucoup en commun
avec les humains. Comment pouvait-on les prendre pour des bêtes ?
    — Un jour, poursuivit Ayla, Creb m’a montré où était le
foyer de mon totem, le Grand Lion des Cavernes.
    Elle étouffa un bâillement et se tourna sur le côté.
    Ayla s’efforçait de voir où elle se dirigeait, mais les
énormes troncs d’arbres moussus lui bouchaient la vue. Elle

Weitere Kostenlose Bücher