Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
continua son
ascension sans savoir où elle allait, et ne souhaitant qu’une chose : s’arrêter
et se reposer. Ah, si seulement elle pouvait s’asseoir ! A ses pieds, une
bûche accueillante semblait n’attendre qu’elle. Ah, si elle pouvait l’atteindre,
mais la bûche semblait reculer à mesure qu’Ayla avançait. L’instant d’après,
elle était assise dessus, mais la bûche se désintégra en poussière grouillante
de vers. Ayla tomba dans un gouffre, s’accrochant désespérément à la terre pour
remonter à la surface.
    Elle n’était plus dans la forêt épaisse. Elle grimpait un
sentier escarpé et familier à travers un petit bois. En haut, à flanc de
montagne, une famille de cerfs paissait dans une prairie bordée de buissons de
noisetiers. Ayla avait peur. Les buissons dissimulaient un abri, mais elle n’en
trouvait pas l’entrée. Les noisetiers poussaient, poussaient, atteignant la
taille d’arbres immenses, recouverts de mousse. Elle essaya de se repérer, mais
elle ne voyait que des arbres, et encore des arbres, et l’obscurité tombait.
Elle tremblait de peur, mais elle aperçut alors quelqu’un bouger au loin.
    C’était Creb, devant l’entrée d’une petite grotte, et il l’empêchait
de passer en lui faisant signe de partir. Ce n’était pas sa grotte, et elle
devait se trouver un endroit à elle. Il lui indiqua son chemin, mais il faisait
trop sombre pour qu’elle comprît ses gestes. Elle savait seulement qu’elle
devait partir. Alors, de sa main valide, Creb lui désigna la voie.
    Lorsqu’elle releva la tête, les arbres avaient disparu. Elle
reprit son ascension vers la grotte. Elle ne l’avait jamais vue, et pourtant c’était
une grotte étrangement familière, et au-dessus, elle apercevait la forme d’un
rocher en équilibre. Lorsqu’elle se retourna, Creb s’en allait. Elle l’appela,
le supplia :
    — Creb ! Creb ! Oh, Creb, reste !
    — Ayla ! Réveille-toi ! Ayla, tu rêves !
disait Jondalar en la secouant gentiment.
    Ayla ouvrit les yeux, mais le feu s’était éteint, et elle ne vit
que l’obscurité. Elle s’accrocha à Jondalar.
    — Oh, Jondalar, c’était Creb. Il m’empêchait de passer, il
ne voulait pas que je rentre, il ne voulait pas que je reste. Il me disait
quelque chose, mais il faisait trop noir pour que je voie ses signes. Il me
montrait une grotte qui m’était familière, mais il ne voulait pas rester.
Jondalar la prit dans ses bras et la rassura. Elle tremblait.
    — La grotte ! s’écria-t-elle soudain en se redressant.
Celle dont il bouchait l’entrée, c’était ma grotte. C’est là que je suis allée
après la naissance de Durc, quand j’ai eu peur qu’ils m’empêchent de le garder.
    — Les rêves sont souvent confus, tu sais. Une zelandoni
arrive à les interpréter, de temps en temps. C’est peut-être parce que tu
regrettes d’avoir abandonné ton fils.
    — Oui, peut-être.
    Elle ne regrettait rien, mais si c’était vraiment le sens de son
rêve, pourquoi le faire maintenant ? Pourquoi pas après qu’ils eurent
contemplé la mer de Beran, quand elle avait adressé un dernier adieu à
Durc ? Quelque chose lui suggérait que son rêve signifiait davantage que
cela. Lorsqu’elle se réveilla pour la deuxième fois, il faisait jour. L’épais
feuillage de la forêt tamisait la lumière du soleil.
    Au matin, Ayla et Jondalar repartirent à pied vers le nord. Ils
nouèrent les perches ensemble, attachèrent le canot au milieu, et portant
chacun une extrémité des perches, ils purent contourner les obstacles plus
facilement que la jument. Les chevaux, chargés seulement des paniers, purent
ainsi se reposer. Mais Rapide, livré à lui-même, avait tendance à s’arrêter
pour picoter les feuilles des jeunes rejets, à défaut de pâturage. Reniflant l’herbe
tendre d’une petite clairière qu’une tornade avait créée en couchant les
arbres, permettant ainsi au soleil de percer, il fit même un large détour.
    Jondalar, fatigué de lui courir après, essaya de tenir la longe
de l’étalon en même temps que les perches, mais il avait du mal à tout
surveiller en même temps : les changements de direction d’Ayla, l’endroit
où il mettait les pieds, et faire attention à ne pas entraîner Rapide dans un
trou, ou pire encore. Il aurait tant voulu que l’étalon, à l’instar de Whinney,
le suive sans longe ni harnais. Finalement, quand par mégarde il heurta assez
violemment Ayla

Weitere Kostenlose Bücher