Le grand voyage
Et je suis très
content que tu aies continué les leçons de mamutoï avec Tholie.
— Dolando trouvait l’idée très bonne. Il disait que j’aurais
besoin de parler la langue pour faire du troc avec les Mamutoï au printemps
prochain.
— Veux-tu que je te présente Loup ? demanda Ayla.
Le jeune homme sourcilla. Il n’avait jamais pensé qu’il se
trouverait un jour nez à nez avec un loup, et l’avait encore moins souhaité.
Mais Jondalar n’avait pas peur du redoutable carnassier, pas plus que la femme,
d’ailleurs... L’accent d’Ayla le troublait, il différait de celui de Tholie.
Les sons surtout étaient étranges.
— Tends ta main, qu’il puisse la sentir. Loup a besoin de s’habituer
à ton odeur, expliqua Ayla.
Darvalo n’était pas sûr d’avoir envie d’approcher sa main de la
gueule du loup, mais il était trop tard pour reculer. Il avança donc sa main à
contrecœur. Loup la renifla, et à la grande surprise du garçon, la lécha. La
langue était chaude et humide. La bête ne lui faisait aucun mal. C’était même
plutôt agréable. Darvalo regarda tour à tour la femme et l’animal. Ayla avait
passé un bras autour du loup et lui flattait la tête de son autre main.
Caresser la tête d’un loup ! Darvalo n’en croyait pas ses yeux.
— Aimerais-tu toucher sa fourrure ? demanda Ayla.
Darvalo allait de surprise en surprise. Il approcha la main,
mais Loup se recula.
— Attends, fit Ayla, qui prit la main du garçon et la posa
d’un geste décidé sur la tête de Loup. Il aime bien qu’on le gratte. Regarde,
comme ça, lui montra-t-elle.
Une puce dérangea le quadrupède, à moins que le grattement ne
lui ait provoqué une démangeaison. Toujours est-il qu’il s’assit sur son
arrière-train, et se gratta énergiquement l’oreille avec sa patte arrière, ce
qui arracha un sourire à Darvalo. Il n’avait jamais vu un loup pris d’une telle
frénésie.
— Tu vois, je t’avais dit qu’il aimait bien qu’on le
gratte. C’est comme les chevaux, déclara Ayla en appelant Whinney.
Darvalo coula un regard furtif vers Jondalar. Il le vit sourire
comme s’il trouvait normal qu’une femme caressât ou grattât des loups et des
chevaux.
— Darvalo des Sharamudoï, je te présente Whinney.
— Tu parles aux chevaux ? s’étonna Darvalo, de plus en
plus dérouté.
— Tout le monde peut parler à un cheval, mais il n’écoute
pas n’importe qui, expliqua Ayla. Il faut d’abord l’apprivoiser. C’est parce
Jondalar l’a connu tout petit que Rapide l’écoute.
Darvalo se retourna et eut un brusque mouvement de recul en
voyant Jondalar perché sur le dos de Rapide.
— Mais... mais tu es assis sur cette bête ! s’exclama-t-il.
— Bien sûr que je suis assis sur Rapide ! répliqua
Jondalar, amusé. Il me laisse faire parce qu’il me connaît, Darvo... euh,
Darvalo. Je peux même rester sur lui quand il galope, et il va vite, je te
jure.
Le jeune homme était sur le point de décamper... à toute
vitesse, lui aussi.
— A propos de ces animaux, reprit Jondalar se laissant
glisser du dos de Rapide, il faut que tu nous aides. (Le garçon le regarda
pétrifié, prêt à prendre ses jambes à son cou.) Nous voyageons depuis longtemps
et j’ai hâte de revoir Dolando, Roshario, et tous les autres, mais je ne veux
pas qu’ils s’effraient en voyant les bêtes. Ils n’ont pas l’habitude, tu
comprends. Accepterais-tu de nous accompagner, Darvalo ? S’ils s’aperçoivent
que tu n’as pas peur, ils seront moins inquiets. Qu’en dis-tu ?
Darvalo se détendit quelque peu. Ce qu’on lui demandait ne
présentait pas de difficultés. Après tout, que risquait-il ? Il se
réjouissait d’avance en imaginant la tête que feraient ceux du camp en la
voyant accompagner Jondalar, Ayla, les deux chevaux et le loup. Dolando et
Roshario en seraient ébahis...
— Ah, j’avais presque oublié, déclara Darvalo. J’avais
promis à Roshario de lui rapporter des mûres. Elle ne peut plus en cueillir,
alors...
— Nous en avons ramassé, dit Ayla.
— Pourquoi ne peut-elle plus en cueillir ? demanda
Jondalar, presque en même temps.
Le regard du garçon allait de l’un à l’autre.
— Elle est tombée de la falaise sur l’embarcadère, et elle
s’est cassée le bras, expliqua-t-il. Elle ne pourra plus jamais s’en servir, il
n’a pas été remis en place.
— Pourquoi ? s’étonnèrent ensemble Ayla et Jondalar.
— Parce
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