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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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ajouta-il en faisant signe à la jeune étrangère d’avancer.
    Ayla fit asseoir Loup et s’approcha du lit de Roshario. Elle
souffrait beaucoup, c’était indéniable. Ses yeux vitreux étaient tellement
cernés qu’ils étaient profondément enfoncés dans leurs orbites, et son visage
luisait de fièvre. Même de loin, Ayla pouvait voir que l’os de son bras, caché
sous une peau de bête, pointait de manière grotesque entre l’épaule et le
coude.
    — Ayla des Mamutoï, je te présente Roshario des Sharamudoï,
déclara Jondalar, pendant que Darvalo s’effaçait pour luis lasser la place.
    — Au nom de la Mère, sois la bienvenue, Ayla des Mamutoï,
dit Roshario. (Elle essaya de se redresser, mais y renonça.) Pardonne-moi de ne
pas t’accueillir comme il convient.
    — Au nom de la Mère, je te remercie, répondit Ayla. Je t’en
prie, ne te lève pas.
    Comme toujours, Jondalar servit d’interprète, mais sa traduction
était superflue car Tholie avait semé les bases d’un enseignement du mamutoï
qui permettait à tous de comprendre la langue. Roshario avait saisi l’essentiel
de ce que lui avait dit Ayla, et elle fit signe qu’elle avait compris.
    — Jondalar, cette femme souffre trop. Je veux examiner son
bras, je crois que c’est très grave, déclara Ayla en Zelandonii  pour éviter d’affoler
Roshario. Mais sa voix trahissait son angoisse.
    — Roshario, dit Jondalar, Ayla est Femme Qui Soigne, elle
est fille du Foyer du Mammouth. Elle voudrait examiner ton bras, poursuivit-il
en quêtant l’approbation de Dolando.
    Mais le chef était prêt à tout tenter pour aider Roshario, si
elle-même le souhaitait.
    — Une Femme Qui Soigne ? demanda la femme dans un
souffle. Une shamud ?
    — Oui, c’est une sorte de shamud, confirma-t-il. Veux-tu qu’elle
t’examine ?
    — Oh, elle ne pourra rien faire, c’est trop tard. Enfin, si
elle y tient... Ayla ôta la fourrure qui recouvrait le bras. A l’évidence, on
avait essayé de ressouder la fracture, et on avait nettoyé la plaie qui
cicatrisait lentement, mais le membre restait enflé et l’os faisait une bosse
affreuse. Ayla tâta le bras avec délicatesse, et lorsqu’elle le souleva pour
palper l’aisselle, Roshario grimaça mais ne se plaignit pas. Ayla était
consciente de lui faire mal mais elle devait vérifier l’état de l’os. Elle
examina le fond de l’œil de Roshario, huma son haleine et tâta son pouls.
    — L’os ne se ressoude pas comme il faut, déclara-t-elle en
se rasseyant sur les talons. Même si elle guérit, elle ne retrouvera pas l’usage
de son bras, ni de sa main, et elle aura toujours mal, annonça-t-elle dans le
langage que tout le monde comprenait plus ou moins.
    — Peux-tu faire quelque chose ? demanda Jondalar après
avoir traduit.
    — Oui, je crois. C’est peut-être trop tard, mais j’aimerais
casser l’os à la soudure et le remettre droit. L’ennui, c’est qu’une fois
ressoudé, l’os devient plus robuste, et il risque de ne pas se casser au bon
endroit. Alors, elle aura deux fractures et davantage de souffrance, tout cela
pour rien.
    La traduction de Jondalar déboucha sur un long silence.
    — Même si l’os se brise mal, ce ne pourra pas être pire que
maintenant, n’est-ce pas ? déclara enfin Roshario. (C’était davantage un
constat qu’une interrogation.) De toute manière, précisa-t-elle, tel qu’il est,
mon bras est perdu, alors une deuxième fracture n’aggravera pas grand-chose.
    Jondalar traduisit, mais Ayla saisissait déjà les sons et le
rythme de la langue sharamudoï. En outre, le visage de Roshario en disait plus
qu’un long discours.
    — C’est vrai, mais tu risques de souffrir beaucoup, et sans
amélioration de l’état de ton bras, insista Ayla, prévoyant la décision de
Roshario.
    — Si tu arrives à le redresser, retrouverai-je l’usage de
mon bras ? demanda la femme sans attendre la traduction de Jondalar.
    Ayla attendit que Jondalar lui confirme ce qu’elle avait en
partie saisi.
    — Tu ne pourras peut-être pas t’en servir aussi bien qu’avant,
mais je crois que ton bras fonctionnera quand même. Évidemment, on ne peut rien
garantir.
    — Même s’il n’y a qu’une toute petite chance, je veux la
tenter, déclara Roshario sans l’ombre d’une hésitation. La douleur ne me fait
pas peur, je m’en moque. Une Sharamudoï a besoin de ses deux bras pour
descendre le sentier qui mène au fleuve. A quoi servirai-je si je

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