Le grand voyage
menée à terme.
— Au nom de la Grande Mère, Mudo, sois la bienvenue Ayla des
Mamutoï.
— Au nom de Mut, la Grande Terre Mère, je te remercie de
ton hospitalité, Dolando des Sharamudoï, assura Ayla en prenant les mains qu’il
lui tendait.
L’étrange accent de la jeune femme étonna Dolando. Elle parle
mamutoï, pensait-il, mais pas comme Tholie. Peut-être vient-elle d’une autre
région ? Dolando connaissait assez le mamutoï pour le comprendre. Il avait
souvent descendu le grand fleuve jusqu’à son embouchure pour faire du troc avec
les Mamutoï, et il avait collaboré à la venue de Tholie, la femme mamutoï. Il
devait bien à l’Homme Qui Ordonne des Ramudoï d’aider le fils de son foyer à s’unir
avec la femme qu’il avait choisie. Tholie avait enseigné sa langue à tous selon
les capacités de chacun, ce qui s’était révélé fort utile dans les expéditions
commerciales.
Après que Dolando eut accueilli Ayla, tout le monde se sentit
libre de fêter le retour de Jondalar et d’aller vers la femme qui l’accompagnait.
En voyant Tholie s’avancer, Jondalar esquissa un sourire. A travers l’Union de
Thonolan, des liens complexes l’apparentaient à Tholie, que par ailleurs il
aimait beaucoup.
— Tholie ! s’exclama-t-il avec un grand sourire. Comme
je suis heureux de te revoir.
Il lui étreignit les mains avec chaleur.
— Moi aussi, je suis heureuse de te voir, Jondalar. Je te
félicite pour ton mamutoï, tu as fait d’étonnants progrès. J’avoue que j’ai
parfois pensé que tu ne le parlerais jamais convenablement.
Elle retira ses mains des siennes pour le serrer dans ses bras.
Emporté par sa joie, Jondalar souleva de terre la petite femme. Décontenancée,
elle rougit, soudain consciente de la métamorphose du beau géant, autrefois si
taciturne. Elle ne l’avait jamais vu manifester ses sentiments avec autant de
spontanéité. Lorsqu’il la reposa à terre, elle examina avec intérêt la femme qu’il
avait amenée, sans doute pas étrangère à l’évolution de Jondalar.
— Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, je te présente Tholie
des Sharamudoï, Mamutoï d’origine.
— Au nom de Mut, ou de Mudo comme on La nomme ici, sois la
bienvenue, Ayla des Mamutoï.
— Au nom de la Mère de Toutes Choses, je te remercie,
Tholie des Sharamudoï. Je suis contente de faire ta connaissance, j’ai
tellement entendu parler de toi. Tu as des parents au Camp du Lion, n’est-ce
pas ? demanda Ayla. Un jour, Jondalar parlait de toi, et Talut a dit que
vous étiez apparentés.
Elle était consciente de l’examen minutieux que la petite femme
perspicace lui faisait subir. Tholie découvrirait bientôt qu’Ayla n’était pas
née Mamutoï, si elle ne le savait pas déjà.
— Oui, c’est vrai, nous sommes des parents éloignés. Je
viens d’un Camp plus au sud, mais je connais ceux du Camp du Lion. Je connais
Talut, comme tout le monde d’ailleurs. Qui ne connaît pas Talut ? Sa sœur,
Tulie, est très respectée.
Elle a un drôle d’accent, se disait Tholie, et Ayla n’est pas un
nom mamutoï. En fait, ce n’est pas un accent, c’est plutôt une façon étrange d’articuler
certains mots. Sinon, elle parle bien. Talut a toujours eu la manie d’accueillir
tout le monde, même cette vieille grincheuse dont la fille s’était unie
en-dessous de sa position. Je voudrais bien en savoir plus sur cette Ayla, et
sur ses animaux.
— Thonolan est resté chez les Mamutoï ? demanda-t-elle
à Jondalar. La douleur qu’elle lut dans ses yeux était éloquente.
— Thonolan est mort, annonça Jondalar, confirmant ce que
Tholie avait pressenti.
— Oh, c’est terrible ! Et Markeno va être navré, lui
aussi. Pourtant, cela ne me surprend pas. Il voulait vivre dans la mort auprès
de Jetamio. Il faisait partie de ceux qui ne se remettent jamais d’un malheur.
Le franc-parler de Tholie plut à Ayla. Elle reconnaissait bien
là une caractéristique des Mamutoï.
Tous ceux de la Caverne souhaitèrent la bienvenue à Ayla. Leur
réserve, mêlée de curiosité, n’échappa pas à la jeune femme. Ils avaient
accueilli Jondalar avec plus de chaleur, comme un des leurs.
Darvalo portait toujours le chapeau rempli de mûres, et il
attendait la fin du cérémonial de bienvenue.
— Tiens, dit-il alors à Dolando, voici des mûres pour
Roshario. Dolando fronça les sourcils. Les Sharamudoï ne tressaient pas leurs
paniers de cette façon.
— C’est Ayla
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